Le Blog de Jean-Jacques Aillagon

Nouveau mandat

Par décret en Conseil des Ministres, un nouveau mandat à la tête de l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles m’est confié. J’en suis heureux. J’étais très attaché, on le sait, à pouvoir donner plus de consistance encore à mon action en faveur du château de Versailles. Aux 36 mois déjà accomplis s’ajouteront donc (si Dieu veut ! Inch Allah !) au moins les 16 mois qui me séparent de l’âge mécanique de la retraite, puisque je suis né le 2 octobre 1946. 36 + 16, ça fait 52 mois… On s’approche ainsi de façon plus satisfaisante de ces 60 mois (5 ans) qui devraient constituer la durée idéale des premiers mandats confiés aux responsables des établissements publics et des sociétés nationales. C’est d’ailleurs cette disposition que j’avais fait introduire dans les statuts du Centre Pompidou et que j’ai, pour l’avenir, proposé au Gouvernement d’introduire dans les statuts de l’Etablissement public de Versailles, ce qu’il s’apprête à faire.

J’en reviens à ma joie de pouvoir continuer à Versailles pour marquer à tous ceux qui m’ont encouragé à persévérer dans mon action au cours des mois incertains que j’ai traversés, mon admiration et ma reconnaissance. Les équipes de l’Etablissement m’ont notamment frappé par leur sang froid et leur détermination. Jamais elles n’ont laissé fléchir leur ardeur à servir Versailles. Toujours, elles ont su donner le sentiment que les dossiers et les projets avançaient comme si de rien n’était… Je leur en sais gré et tiens à leur marquer ma gratitude.

Cette gratitude se tourne également vers tous ceux que je connais bien ou moins bien parfois qui ont bien voulu me manifester leur confiance et leur soutien. Aujourd’hui, je peux, à travers ce blog, leur adresser mes très amicales pensées et ma reconnaissance.

Au moment d’inaugurer mon nouveau mandat, je remercie également pour sa confiance le Ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand. Bien que soit indéracinable dans l’esprit de certains, l’idée que Frédéric aurait une dent hostile contre moi depuis l’épisode des divergences qui nous ont opposés à TV5 Monde…, je tiens à préciser que son soutien face à certaines candidatures à ma succession ne m’a jamais manqué. Je compte maintenant sur le Ministre pour définir ce qui constituera l’une des chartes essentielles du travail de l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles au cours des prochaines années : la deuxième phase du schéma directeur des grands travaux.

C’est le Président de la République qui aura, in fine, confirmé le choix de me renouveler dans mes fonctions. Je lui en sais gré. Il m’a invité, la semaine dernière, à un entretien qui fut franc et cordial. J’ai pu mesurer, une nouvelle fois, à quel point le pouvoir de nommer, appelait de la part de ceux qui l’exercent, surtout quand ils se situent, comme le Président de la République, au sommet de l’Etat, un sens aigu à la fois de la responsabilité, de l’intérêt général et de l’équité.

… Sub tectum meum…

Le démontage de l’échafaudage qui soutenait le bâchage de la toiture de l’aile Sud du corps central du château s’achèvera bientôt. Les travaux sont finis : réfection de la charpente, dans certaines parties, remodelage des profils de la toiture désorganisés par les campagnes de travaux des XIXe et XXe siècles, mise en place de nouvelles couvertures qui assureront le couvert du château pour plus d’un demi siècle, restauration des ornements et dorures de certains d’entre eux… Ce chantier a également permis de purger les combles des réseaux indésirables et l’installation de réseaux plus performants et plus sûrs. Des dispositifs permettant d’assurer une meilleure sécurité (lutte contre l’incendie : désenfumage, cloisonnements, accès pompiers, colonnes sèches) et sûreté (prévention des intrusions) ont également été installés. Un vaste chantier donc qu’il faudra conclure par le traitement de l’aile Nord du corps central, jusqu’au passage de bois Nord. J’ai décidé de n’engager cette phase là qu’à partir de l’automne, de manière à donner au public, l’espace d’un été, l’usage d’une façade du château sans échafaudage et sans bâche, et cela d’autant plus que les chantiers des ailes des ministres Nord et Sud vont, eux aussi s’achever prochainement. 

Du chantier complexe de traitement des toitures du corps central, la critique risque de ne retenir que le rétablissement de la dorure des ornements, en oubliant le caractère essentiel de toutes les autres interventions techniques… La dorure a été, rappelons le, financée grâce à la générosité d’un mécène, le groupe Monnoyeur qui avait déjà pris en charge le rétablissement de la grille royale. J’en sais gré aux dirigeants de cette société, fidèle à Versailles malgré une conjoncture défavorable à ses affaires.Certains critiques, par ailleurs estimables, ont émis des jugements mitigés sur la grille et les dorures de la toiture. Je les entends parfois repris dans les « dîners en ville » avec les airs entendus de ceux qui veulent avoir l’air d’être experts alors que leur science remonte à un article de la veille glané dans un journal ou un magazine. Pour ma part, je l’ai déjà écrit, je suis pour. Pour la grille royale parce qu’elle rétablit la symbolique de ce lieu du pouvoir sacralisé qu’est le château de Versailles. Pour les ornements dorés parce qu’ils rendent au château de Louis XIV son apparence de palais baroque, fait pour « en jeter » à la face du monde. Quand au soleil levant, les ornements resplendissent et brillent de tous leurs feux, on comprend à quel point Louis XIV avait voulu faire du petit château de son père, le temple de celui qui allait devenir le Roi Soleil.

Mécénat

Hier, j’ai signé avec Hervé Le Bouc, Président-Directeur général de Colas, un important accord de mécénat portant sur la réfection du système viaire du domaine de Versailles qui constitue la trame architecturale et topographique de ce grand œuvre qui doit tant au grand Le Nôtre. La première phase des travaux portera sur l’Etoile royale, les abords du bassin d’Apollon et la terrasse nord du Château. Elle peut, au prix du marché, être valorisée à 4M€ environ.

Nous diffusons le communiqué de presse suivant :

« Colas : un nouveau mécénat environnemental pour le château de Versailles

L’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles et Colas viennent de signer une convention de mécénat pluriannuelle pour la remise en état des allées du parc de Versailles. C’est la première fois que Colas, leader mondial de la construction et de l’entretien des routes, s’engage dans un mécénat de compétences.

Le parc de Versailles, d’une surface de 787 hectares, compte plus de 43 km d’allées. Exposées aux intempéries et aux passages répétés des millions de visiteurs qui chaque année parcourent le domaine, ces allées sont aujourd’hui très dégradées.

Pour cette remise en état, un programme de priorités a été établi. Les parties du parc les plus altérées ou soumises à de fortes contraintes d’exploitation seront les premières traitées. Ainsi, les travaux débuteront cette année par l’esplanade autour du Bassin d’Apollon, suivront ensuite l’Etoile Royale et la terrasse nord du château. Un calendrier plus précis sera annoncé lors du démarrage des travaux au cours du printemps.

Le château de Versailles, d’ores et déjà très impliqué dans le développement durable, se réjouit de ce partenariat de longue durée avec Colas. Le groupe Colas, soucieux de la préservation de l’environnement et de l’amélioration du cadre de vie, développe des produits toujours plus performants et innovants. En utilisant notamment son revêtement naturel « Végécol » au château de Versailles, Colas propose ainsi une alternative aux enrobés bitumineux classiques. Fabriqués avec un liant issu de matières premières végétales renouvelables, les enrobés Végécol s’inscrivent dans une démarche Haute Qualité Environnementale (HQE).

Ce mécénat inédit marque la volonté de l’Etablissement public non seulement de préserver ce patrimoine mondial de l’Humanité, mais également d’améliorer les conditions d’accueil d’un public, toujours plus nombreux, venu du monde entier. »

Depuis le début de l’année, belle reprise du mécénat après la relative dépression de 2009 que, bien évidemment, la conjoncture explique. A ce jour, quatre mois après le début de l’année, ce sont déjà pour 7,5M€ de partenariats qui ont été conclus.

Trésor du Saint-Sépulcre

L'exposition « Une Chapelle pour le Roi » que nous ouvrirons le 19 avril prochain, se monte dans l’appartement de Madame de Maintenon. Frère Stéphane Milovic, secrétaire du Custode de Terre Sainte, convoie jusqu’au Château les exceptionnels objets liturgiques prêtés par le Saint-Sépulcre (une crosse,  un ciboire, deux calices, deux patènes). Ils rejoindront dans une vitrine la chasuble fleur-de-lysée prêtée par la cathédrale du Mans à qui elle fut offerte par Louis XIV. Ces objets permettent d’évoquer ce que fut le faste du culte dans la chapelle du roi alors que les ornements et les objets qui y étaient affectés sous l’Ancien Régime ont tous disparu des collections du Château. Les objets du Saint-Sépulcre procèdent d’un cadeau de Louis XIV qui, à l’instar de son père Louis XIII et des autres souverains d’Europe, manifesta ainsi sa dévotion à l’égard de ce haut lieu de la chrétienté.

Les objets liturgiques du Saint-Sépulcre

Tricentenaire de la Chapelle royale de Versailles

Après quelques semaine de silence, je reprends ce blog, avec plaisir. Beaucoup de travaux urgents m’ont sollicité au cours de ces semaines qui nous séparent du début mars et privé ma plume de sa totale disponibilité.

Cette semaine n’est pas particulièrement sans occupation et souci, comme chacun le sait ! Mais tout cela ne m’éloigne pas du plaisir de voir beaucoup des chantiers de Versailles se poursuivre et pour certains se concrétiser. Hier soir j’ai visité avec Béatrix Saule, Denis Berthomier, Alexandre Maral, Silvia Roman, les appartements Maintenon où se tiendra l’exposition « Une chapelle pour le roi,Tricentenaire de la Chapelle du château de Versailles) ».

Je suis heureux des prêts qui nous ont été accordés pour cette exposition et notamment ceux de la « Chasuble du Mans », offerte par Louis XIV à la cathédrale de cette ville et des objets  liturgiques que le Roi-soleil avait offerts au Saint-Sépulcre de Jérusalem. Ces objets permettront d’évoquer la splendeur du culte divin dans la chapelle royale, alors que la Révolution a totalement privé le château de tout témoignage de ce lustre, à part le bâtiment et ses décors qui lui ont survécu. Les objets du Saint-Sépulcre nous sont prêtés par la Custodie de Terre Sainte, propriétaire des biens des latins sur la Terre Sainte.

L’exposition ouvrira le mardi 20 avril. C’est le dimanche 6 juin que sera célébré le tricentenaire de la bénédiction de la chapelle par le Cardinal de Noailles. J’ai demandé qu’on chante ce jour-là un Te Deum. Je me rends compte que ce jour marquera aussi le terme de mon premier mandat à la tête de l’Etablissement public de Versailles, inauguré le 7 juin 2007.

Paysages, encore

Dans la matinée, nous travaillons avec le Maire du Chesnay et son équipe municipale, ses élus et ses fonctionnaires, aux questions relatives à l’amélioration de l’accès au domaine de Versailles par la porte Saint-Antoine. Des perspectives de meilleure organisation des zones de parcage des véhicules et de l’accès, dans les deux sens, à la RD 186 (Marly-Versailles) sont en effet esquissées et devraient, à terme, donner plus d’efficacité à la porte Saint-Antoine comme point d’accès au domaine de Versailles. Les possibilités d’amélioration du paysage urbain sont également envisageables à la faveur notamment d’un programme de replantation d’arbres aux abords de la route départementale. La commune du  Chesnay et ses élus attachent, en tout cas, un grand intérêt à ces projets qui devraient également  impliquer le Département. De la terrasse de son Hôtel de Ville, affligeante construction de 1980, le maire me fait découvrir un point de vue périphérique sur la plaine de Versailles. De là, aussi, on constate les atteintes portées à la qualité du paysage. Sur le plateau de Saint Cyr la ville nouvelle de Saint-Quentin a gagné du terrain. Partout ce sont des tours de télécommunication qui narguent la sérénité de ce vallon dont Louis XIV a fait l’écrin de son domaine. Au Nord on est affligé par l’énormité du bâtiment-miroir de l’hôpital Mignot qu’on voit très nettement des appartements du Roi. Le Maire du Chesnay, Philippe Brillault, est conscient de la situation et déterminé à barrer la route à de nouvelles dérives.

 Dans l’après-midi visite du site de l’Institut national de recherche agronomique publique (INRA) qui depuis 60 ans occupe 60 hectares au fond du parc de Versailles. Le président de cet établissement et quelques-uns de ses chefs de département nous présentent, à Daniel Sancho et à moi, les activités de recherche de l’Institut. C’est passionnant.
J’expose à nos interlocuteurs combien je suis préoccupé par la possible dégradation du site et les invite à n’agir sur leur bâti et sur leur patrimoine végétal qu’avec discernement et en totale concertation avec l’Etablissement public de Versailles.

Paysages

Après la dévastation par la tempête de plusieurs zones côtières de l’ouest, inévitable et salutaire débat sur les conditions dans lesquelles ces territoires ont été urbanisés. Le Président de la République lui-même s’y engage. Demain, Le Figaro aura titré « Tempête : l’urbanisation du littoral en accusation ». Oui, beaucoup de paysages ont été urbanisés et équipés en dépit du bon sens, sans tenir aucun compte de leur équilibre naturel, sans qu’on veille à la pérennité de leur qualité et de leur beauté. Hélas, c’est toujours après coup qu’on se lamente des excès, et parfois des crimes dont on a frappé ces paysages. Cela vaut pour les paysages naturels mais aussi pour les paysages agricoles et les paysages historiques, réalités souvent entrelacées dans un pays comme le nôtre dont la densité de l’occupation humaine est ancienne.
J’ai souvent, dans ce blog et ailleurs, eu le regret de devoir dénoncer ce que j’ai appelé « Les atteintes au paysage du château de Versailles ». Puissent ces alarmes être entendues. Là aussi, le jour où les dégradations seront devenues irréversibles et que l’opinion internationale nous en aura blâmé, il ne nous restera qu’à nous lamenter, qu’à gémir que c’est inadmissible et qu’à nous demander comment on a pu en arriver-là !
Alors que, dès le lendemain des élections régionales, rebondira, quel qu’en soit le résultat, le débat sur le Grand Paris, puisse-t-on également savoir enfin considérer que les perspectives du développement économique industriel, social, culturel d’une région capitale, ne doivent pas être contraires aux objectifs de respect de ce qu’y fait la qualité, parfois même la fragile délicatesse, des paysages. En écrivant ces lignes, je pense naturellement au paysage qui s’offre au regard, quand, par les fenêtres, de la salle des gardes de la Reine, au salon de Mercure, à l’entrée de l’appartement du Roi, en passant par la galerie des Glaces, on admire le panorama qui se déploie autour du château de Versailles. Cette question n’est pas une marotte qui m’agiterait mais une vraie question que l’objet même de ma mission à la tête de l’Etablissement public de Versailles m’oblige à poser aux pouvoirs publics.

Journée de tempête

C’est à la fin de la nuit que la tempête se met à souffler par rafales courtes et puissantes. A 8 heures, je fais le point avec Stéphanie Combaret qui, en l’absence de Thierry Webley, assure la coordination de la direction de l’accueil des publics. Le parc n’a, naturellement, pas été ouvert au public ce matin, mais aucun incident significatif ne s’y est encore produit. La pluie tombe drue, les allées sont boueuses et des ravins profonds s’y creusent. Hélas ! Il faudra encore une fois mobiliser des moyens titanesques pour réparer tout cela.

A 8h30, bulletin météorologique. Les vents les plus forts ne souffleront sur l’Ile-de-France que plus tard, vers 10 heures. Il convient donc d’attendre.

 9h30. On m’avertit qu’un érable a été dessouché, déraciné, près du bassin du miroir, dans le jardin du château. Nos jardiniers se rendent aussitôt sur place pour diagnostiquer les dégâts. L’érable ,d’un diamètre de 70 cm et âgé de près de 100 ans, sera débité dès demain.
S’ajoute très rapidement à ce premier bilan un hêtre de la même taille. Géry Baron, jardinier, m’indique qu’il va, dès que le vent sera calmé, se rendre dans la zone des Matelots pour inspecter la situation.

12 heures. Je réunis Daniel Sancho, Joël Cottin, Alain Baraton, Géry Baron et Stéphanie Combaret pour  faire le point. La tempête persiste et des avis de coup de vent étant annoncés pour l’après-midi, nous décidons de fermer le parc toute la journée. Le vent a déstabilisé plusieurs clôtures de chantiers qu’il convient de faire rétablir rapidement. Après un tour complet du domaine, nous constatons que près de trente arbres ont été touchés. Sur le Grand Canal, des dizaines d’oiseaux se sont rassemblés, des cygnes, des oies, des canards, des mouettes et des cormorans. Bruno Béranger m’appelle de Marly. Pas de dégâts graves apparemment sur ce domaine mais nous maintenons, là-aussi, le parc fermé, par précaution.

18 heures. Le parc a retrouvé son calme. La tempête est partie plus loin, les dégâts sont nombreux : branches arrachées, troncs renversés, installations de chantiers déstabilisées, sols ravinés. On est certes, et grâce au ciel, très loin de la catastrophe de 1999. Nos malheurs n’ont rien à voir avec ceux des habitants de la Charente et de la Vendée si durement éprouvés. Demain il faudra néanmoins que nos équipes redoublent d’énergie pour rétablir le parc et le jardin dans un état satisfaisant.

 

 

  

         Les photographies présentées dans ce blog ont été réalisées par Françoise Sancho.

Versailles photographié

Dans Le Monde, article corrosif de Claire Guillot sur l’exposition Versailles photographié, 1850-2010 ("Versailles en photos, la fausse bonne idée. Au château, de grands noms mais une présentation brouillonne"). J’essaie de comprendre la déception de Claire Guillot mais n’y parviens pas. Contrairement à l’appréciation de cette journaliste, je ne trouve pas les quatre thèmes « paresseux », bien au contraire. Quant au parti-pris de présentation, en galerie, tout au long de la galerie de pierre  haute de l’aile du nord, je sais qu’il ne constitue pas le résultat d’une contrainte mal assumée mais un choix totalement délibéré. C’est, en effet, une manière (que peu de lieux peuvent se permettre) de revenir, de manière littérale, au concept de galerie ; c’est aussi une façon efficace de solliciter l’attention de la totalité du public du château puisqu’il passe, de manière inévitable, dans cette galerie et de l’inviter à une promenade dans l’histoire de la photographie du château avant qu’il ne s’engage dans la visite du château lui-même. On l’invite ainsi à mieux réfléchir à la question du caractère signifiant de la manière ou des manières de regarder un monument historique. J’ajouterai qu’on ne peut pas, en une exposition, surtout quand c’est la première consacrée à un sujet, alors que la recherche sur ce sujet ne vient que d’être engagée, épuiser ou, en tout cas, solder toutes les réflexions historiques, artistiques, critiques auxquelles cette recherche renvoie. L’exposition ne prétend, pour l’instant, que dire des choses simples : le château de Versailles est l’un des monuments qui a été le plus photographié, les archives du château abritent un patrimoine jusqu’alors insoupçonné de collections photographiques de grande importance historique et artistique, il n’y a pas de vérité définitive dans la manière de regarder un monument car il appartient bien à chaque génération, à chaque visiteur, à chaque photographe, bien sûr, d’y projeter son émotion, sa sensibilité, sa culture…

Promenade dans le parc

Longue promenade d’après-midi dans le parc du Château jusqu’à la porte de Bailly puis jusqu’à celle des Matelots. Bien qu’il fasse encore frais, il y a comme un air de printemps. Quel plaisir de découvrir les premières plaques de perce-neige et les premiers chatons de saule le long du rû de Bailly dont le cours a été curté, ce dont je sais gré à nos équipes.
Chaque sortie dans le parc est pour moi, outre le vrai plaisir que j’y prends, l’occasion aussi de rencontrer des problèmes : alignements d’arbres en mauvais état sanitaire le long de l’allée de Bailly, arbres déchiquetés le long du rû, allées embourbées, bas côtés ravagés par le passage des véhicules de service qui évitent justement l’embourbement de l’allée tracée…etc. Demain, lundi, je pourrai rappeler aux directeurs de l’établissement, notamment à Daniel Sancho, directeur du patrimoine et des jardins, à quel point il est nécessaire de soutenir et d’encadrer le travail titanesque du service des jardins de Trianon.
Cette sortie me fait encore plus apprécier le partenariat avec la société Colas en cours de signature. Ce partenariat prendra la forme d’un mécénat de compétence pluriannuelle et portera sur la réfection des voiries, allées et terrasses du domaine national de Versailles. Le premier chantier sera ouvert sur l’esplanade du bassin d’Apollon, fort dégradé. J’en sais gré à la direction de Colas et, à l’avance, aux remarquables ingénieurs et techniciens de cette grande entreprise de travaux publics, filiale de Bouygues.