Ce 14 décembre j’ai présenté, à l’Ambassade d’Italie, le programme de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles pour 2011. Le dossier remis à la presse est accessible en ligne. Ci-après, le propos d’introduction qui y a été joint :
« Madame, Monsieur,
La prochaine année me permettra d’accomplir la quatrième année de mon mandat de président de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles. Reconduit dans cette responsabilité au mois de juin dernier, je suis heureux de pouvoir ainsi installer l’action que j’ai mis en œuvre à la tête de cette maison, dans son plein régime.
Cette action a installé le château de Versailles au cœur de la vie culturelle de notre pays. Elle en a accru le rayonnement. Elle n’a été possible que grâce à la qualité, à la compétence, à l’enthousiasme des équipes que rassemble l’établissement, grâce aussi à la solidarité de l’équipe de direction. Je tiens à en remercier tous mes collaborateurs parmi lesquels il me revient de mentionner tout particulièrement Béatrix Saule, directrice du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, et Denis Berthomier, administrateur général de l’Établissement public.
• Notre action, et c’est l’objet même de ce programme d’activité pour 2011 vise avant tout à témoigner du soin que nous attachons à la mise en œuvre de nos missions à l’égard du patrimoine qui nous est confié. Ce patrimoine, nous nous attachons :
- à le respecter. C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision de renoncer à la construction chaque année d’un lourd gradin sur le bord du bassin de Neptune.
- à le restaurer et à l’entretenir. C’est l’objet même du schéma directeur que j’avais, en 2003, engagé en qualité de Ministre de la Culture et de la Communication, schéma dont la première phase s’achève et la deuxième se prépare. C’est ainsi que de tous côtés fleurissent des chantiers de restauration, parfois avec le concours de mécènes généreux et assidus. Ces chantiers concernent le château, ses décors, ses annexes (le Grand Commun…) mais aussi ses jardins et son parc.
- à l’enrichir par des acquisitions d’œuvres et de meubles qui permettront notamment d’accélérer le remeublement dont l’Établissement a fait un objectif prioritaire comme en témoigne le travail récemment fait sur le Grand Couvert de la Reine. Ce chantier du remeublement bénéficie également de dépôts, consentis par des institutions partenaires, notamment le Mobilier national, le Musée du Louvre et un certain nombre de musées en région.
- à le présenter au public le plus largement possible, dans nos murs et, de façon pionnière, hors les murs. Dans nos murs nous manifesterons cette ambition en 2011 par l’ouverture de la galerie du XVIIe siècle au 1er étage de l’aile du Nord, dans un nouvel accrochage et celle des salles des Croisades restaurées, dans l’aile du Nord également. Hors les murs, nous inaugurerons, en 2011 une initiative de décentralisation de nos collections à l’Abbaye Saint-Vaast à Arras, dans le cadre de la collaboration avec la ville d’Arras, et la région Nord Pas-de-Calais. Après le Centre Pompidou – Metz que j’avais engagé en qualité de Président du Centre National d’Art et de Culture – Georges Pompidou et le Louvre-Lens que j’avais engagé comme Ministre de la Culture et de la Communication, je suis heureux de pouvoir ainsi manifester mon attachement au redéploiement territorial, dans un esprit de service public, des missions des musées nationaux.
- à étudier ce patrimoine grâce aux travaux du Centre de Recherche du Château de Versailles et de la Conservation. Ils permettent la mise en œuvre d’un remarquable travail scientifique.
- à favoriser la connaissance et la compréhension de ce patrimoine par un large public. C’est l’objet quotidien de la diffusion des dépliants et plans (en 12 langues à partir de 2011, le polonais s’ajoutant aux 11 langues précédentes), des audioguides (en 10 langues), du développement du portail Internet (en 5 langues en 2011, le chinois, l’espagnol et le japonais s’ajoutant au français et à l’anglais). C’est également l’objet de la galerie de l’Histoire du Château qui sera ouverte à l’automne 2011 au rez-de-jardin de l’aile du Nord. Sur 11 salles se déploiera une évocation de l’histoire du Château du XVIIe au XXe siècle.
• Notre action se propose également d’offrir au public une programmation culturelle continue et pluridisciplinaire. Elle est continue puisque pour la première fois dans l’histoire de l’Établissement public, elle se caractérise par le fait que chaque jour un événement culturel spécial s’ajoute à l’offre culturelle de la visite du château : expositions, visites-conférences, concerts, spectacles forgent ainsi une programmation qui court désormais d’un bout à l’autre de l’année : 7 expositions, 7500 visites-conférences, 6 colloques et séminaires, 183 spectacles et concerts se proposant au public sur la saison. C’est cette réalité qui a conduit l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles à instituer l’offre d’une carte annuelle d’accès au Château, la carte d’abonnement « Un an à Versailles ». Le dossier ci-après détaille cette programmation qui, je le répète, place de façon exemplaire, le château de Versailles au cœur même de la vie culturelle de notre pays.
Dans cette programmation, je tiens à signaler quelques points forts :
- les expositions Trônes en majesté (à partir de février 2011) et Versailles et l’Antique (début 2012)
- l’exposition Bernar Venet Versailles, qui succède donc à Takashi Murakami
- la programmation Venise Vivaldi Versailles qui se déroulera du 24 juin au 17 juillet 2011
• Enfin, notre action vise, je tiens à le souligner, à l’innovation :
- dans la programmation, grâce aux expositions contemporaines qui font désormais partie de la tradition du château de Versailles. Après Jeff Koons, Xavier Veilhan, Takashi Murakami, nous présenterons Bernar Venet puis, en 2012 : Joana Vasconcelos.
- dans les aménagements contemporains confiés à des architectes (Frédéric Druot dans les ailes des Ministres, Bernard Desmoulins au Grand Commun, l’architecte qui sera issu du concours actuellement en cours pour l’aile Dufour, auquel participent les agences : Fréderic Druot Architecture, Dominique Perrault Architecture, Architecture A. Scaranello, OAL – Edouard François, Francis Soler Architecture) à des designers (Leonardo Sonnoli pour les ailes des Ministres, le lauréat du concours engagé pour la création de mobiliers d’éclairage pour l’escalier Gabriel…), à des scénographes (Frédéric Beauclair pour Sciences et curiosités à la cour de Versailles, Marc Jeanclos pour Trônes en majesté, « Projectiles » pour la galerie de l’Histoire du Château…), à des créateurs de jardins (pour le bosquet du Rond Vert).
- dans le traitement de la problématique du développement durable. L’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles est le premier établissement du Ministère de la Culture et de la Communication à avoir élaboré son bilan carbone. C’est dans cette perspective que seront engagées en 2011 l’installation d’une chaudière de combustion des déchets végétaux du domaine pour le chauffage des bâtiments de Trianon, et le remplacement progressif des ampoules à incandescence qui garnissent les lustres et bras de lumière par des ampoule LED conformes à la réglementation européenne. La mise au point de ces ampoules a donné lieu à un travail de conception d’une nouvelle génération d’ampoules qui seront commercialisées, par un fabriquant, sous la marque « château de Versailles ».
- dans la mise en valeur économique du patrimoine architectural. C’est l’objet de la mise en concession de l’hôtel du Grand Contrôle (12 rue de l’Indépendance Américaine) pour la réalisation d’un « hôtel de charme » de 23 chambres. Cette initiative est conforme aux orientations définies par le Ministre de la Culture et le secrétaire d’Etat au tourisme, MM. Frédéric Mitterrand et Hervé Novelli, en 2009. Elle permet d’assurer le sauvetage d’un bâtiment historique, occupé jusqu’en 2009 par le Ministère de la Défense (Mess des officiers de la place de Versailles), et rendu à l’Établissement public dans un état très dégradé. La restauration et l’aménagement du bâtiment sont à la charge du bénéficiaire de la concession qui versera également une redevance à l’Établissement public.
C’est ainsi qu’en 2011 se poursuivra le développement des missions de l’EPV au service du château de Versailles, de son domaine, de ses collections, de son public, de sa réputation et de son rayonnement. Je suis fier de pouvoir quotidiennement servir une aussi exaltante entreprise et forme le vœu de pouvoir le faire longtemps encore. »
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