Ce 16 février, je visite le chantier du futur site des Archives nationales à Pierrefitte, avec Isabelle Neuschwander, directeur de ce « service à compétence nationale », remarquable directrice devrai-je dire, tant je suis impressionné par la maîtrise dont elle fait preuve à l’égard de la conduite de ce chantier dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par l’OPPIC (Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers culturels). C’est un projet qui me tient tout particulièrement à cœur puisque l’annonce de sa mise en œuvre fut l’un de mes derniers actes de gouvernement au Ministère de la Culture et de la Communication. Par intérêt pour la recherche historique, par sens aussi de mon devoir à l’égard de ce que j’ai toujours considéré comme le « plus vieux service culturel de l’Etat » (celui de la conservation et de la communication des archives), je n’aurais pu me résoudre à laisser se perpétuer la scandaleuse situation de délaissement et de décrépitude des archives nationales. Le plan que j’annonçais en mars 2004, avec l’appui du Président de la République, visait, conjointement, la construction d’un nouveau centre d’archives à Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis, la requalification des sites du Marais et de Fontainebleau, la mise à jour des textes législatifs sur les archives et, perspective hélas abandonnée, la création d’un établissement public pour les archives nationales qu’on distinguerait ainsi clairement de la direction des archives de France, de la même façon que le Centre national du Livre était autonomisé par rapport à la Direction du Livre et de la Lecture, la Réunion des Musées Nationaux par rapport à la Direction des Musées de France, le Centre des Monuments Nationaux par rapport à la Direction du Patrimoine ou que les grands musées comme le Louvre, Orsay et Guimet étaient devenus des établissements publics.
Le lendemain, je me plonge encore dans le monde des Archives en visitant l’exposition « Dans l’atelier des Menus plaisirs du Roi, spectacles, fêtes et cérémonies aux XVIIe et XVIIIe siècles ». J’y suis encore accueilli par Isabelle Neuschwander et les deux commissaires, Jérôme de la Gorce et Pierre Jugie qui me font partager leur enthousiasme pour ce beau sujet et, surtout, pour la richesse des fonds graphiques conservés aux Archives Nationales dont celui dit « de la Maison du Roi ». Quel bonheur d’admirer les magnifiques dessins de Jean Nicolas Servandoni, de Jean Berain, de Claude Deruet, d’Henri Gissey, de Sébastien-Antoine et Paul Slodtz…
L’enthousiasme d’Isabelle Neuschwander et de ses collègues, me confirment dans la certitude que le Service national des Archives mérite vraiment de la part de l’Etat, la meilleure attention et le plus ferme soutien. On est là au cœur des missions fondamentales du Ministère de la Culture.
Merci Mr Aillagon pour le soutien que vous apportez à notre beau métier d'archiviste !
Rédigé par : Mchevrey | 22 février 2011 à 21:34
Une remarquable directrice, malheureusement limogée...
Ce billet reste pourtant plaisant. Mais un peu triste!
Rédigé par : Michel Michel II | 27 février 2011 à 17:04
Monsieur,
Je me suis penché sur le trianon de porcelaine disparu en 1684 qui se situait à la place du grand trianon.
Je souhaiterais savoir s'il existe un répertoire des faïences de ce monument. Est ce qu'il reste dans les archives un inventaire des faïences utilisées?
Et qui pourrais-je contacter pour avoir des informations? le centre de recherche du château de Versailles?
Bien cordialement,
Romain Bertrand
Rédigé par : Romain Bertrand | 28 février 2011 à 09:22
> Romain Bertrand, Je vous conseille peut-être d'écrire à ce sujet à l'Architecte en chef des Monuments historiques, Monsieur Pierre-André Lablaude. Cordialement
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 03 mars 2011 à 18:16