Ca y est ! La statue équestre de Louis XIV est de retour à Versailles. Elle trône désormais sur la place d’Armes. Son installation s’est faite ce lundi matin, au milieu d’un joyeux concours de sympathisants et de presse. Une descendante de Petitot et Cartelier (ils étaient gendre et beau-père… ) est venue pour célébrer cette réhabilitation de l’œuvre de ses aïeux. Tôt dans la matinée, le groupe sculpté a été transporté de Saint-Rémy-lès-Chevreuse, où se trouvent les ateliers Coubertin, à Versailles selon un parcours soigneusement étudié pour éviter les passages à faible hauteur. Le déplacement de ce « convoi spécial » a été très spectaculaire.
Le comité jardins
Dans l’après-midi, réunion du « comité jardins » qui, tous les deux mois, permet de réunir les services concernés autour de l’architecte en chef chargé du domaine, Pierre-André Lablaude. L’ordre du jour est « classique ». Nous évoquons, entre autres, le chantier du bosquet des Bains d’Apollon.
La restauration du groupe sculpté de Hubert Robert a été financée, en large partie, par la Versailles Foundation que préside désormais Barbara de Portago, fille de Florence Van der Kemp. Les replantations avaient déjà été financées par l’établissement. Restait à restaurer le rocher avant que n’y soit replacé le moulage des sculptures dont les originaux seront mis à l’abri dans le château. Alexandre Maral et Nicolas Milovanovic ont souhaité présenter le groupe central, Apollon et les muses, comme représentation idéalisée du Roi en Dieu solaire dans l’exposition « Louis XIV, l’homme et le Roi », que nous présenterons à partir du 19 octobre prochain. J’ai, pour clore enfin ce chantier, décidé de mobiliser à cet effet les finances de l’établissement, en l’occurrence sa capacité d’investissement. Ainsi, on pourra, dans moins d’un an, retrouver ce bosquet, qui témoigne de l’émergence de la sensibilité romantique dans l’aménagement des jardins de Versailles.
Gastronomie
Le Restaurant magazine, revue britannique, proclame, pour la quatrième fois, Ferran Adrià, grand chef catalan, patron de la meilleure table de la planète. Le premier français est Michel Bras, à la septième place. Consolation, Joël Robuchon a un prix d’honneur…
Comme pour les universités, comme pour la culture, comme pour les artistes, la France a perdu non pas le talent, mais la puissance prescriptrice. Ce ne sont plus des critiques, des médias, des guides, des publications françaises qui classent, qui distinguent, qui couronnent… Cette déchéance de l’autorité critique tient, en partie, au déclin de la pratique de la langue française, en partie aussi au secret désir d’une bonne partie du monde de mettre fin à la longue domination universelle du goût et du bon goût de notre pays… Cela dit, la France est frappée depuis quelques décennies par une triste érosion, celle de la qualité de sa restauration modeste et moyenne. Les grandes tables ont, en général, gardé un beau rang, alliant, avec talent, tradition et invention. Les bistrots se sont hélas souvent banalisés, et même parfois galvaudés. La cuisine française doit être réformée in capite et in membris. Cette réforme commencera par la renaissance de la cuisine familiale, la réhabilitation de la « cuisine bourgeoise », celle de la restauration populaire de qualité, celle encore d’une restauration courante retrouvant le sens des produits du terroir et expulsant les ridicules chichis qui singent les inventions de la haute cuisine, enfin par la mise en valeur du talent de ces créateurs que sont les grands chefs qui mobilisent des escouades de sauciers, rôtisseurs, pâtissiers…
En France, le débat sur la restauration s’est focalisé sur la TVA qui passera de 19,6 à 5,5% dès juillet. On annonce une baisse des prix et des embauches… Pourquoi pas et tant mieux… Mais cela suffira-t-il à rétablir la cuisine française dans sa réputation ?
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