Versailles
Avec Béatrix Saule et son équipe, nous travaillons à la conception de l’évocation de l’histoire du château que nous souhaitons présenter au rez-de-chaussée de l’aile Nord, à partir du début de l’année prochaine.
Il me paraît, en effet, indispensable, de proposer à tous les visiteurs la possibilité de disposer d’un aperçu sur l’histoire de la construction du château et de l’organisation de son domaine, sous peine de ne pas lui permettre de comprendre la personnalité de ce monument faite d’une sédimentation d’histoires successives qui se développent du premier petit château de Louis XIII aux campagnes de restauration du XXe et du XXIe siècles. L’exercice est complexe. Il s’agit de rendre accessible, de façon aisée, une histoire pourtant subtile, d’être précis sans prétendre d’être exhaustif, d’associer à des œuvres originales, des documents graphiques, et même des reproductions d’œuvres trop fragiles pour être présentées en permanence ou indisponibles, de proposer au public d’aiguiser son attention sur ce qu’on lui présente sans pourtant en ralentir la progression dans la visite du château, sous peine de provoquer, dès le début du circuit, des bouchons fâcheux pour le confort général de la visite…
Nous évoquons quelques alternatives et notamment le choix possible entre l’approche globalement chronologique et l’approche topographique… Nous nous reverrons prochainement pour préciser nos hypothèses et engager un appel d’offre pour le choix du muséographe.
Dans la foulée de cette réunion, Laurent Gaveau et son équipe me présentent le futur portail (www.chateauversailles.fr) qui sera ouvert à la mi-juin. Je suis satisfait de l’avancement de ce chantier, de sa qualité graphique, de l’intelligence de son ergonomie, de la richesse de ses contenus et de son offre de services. Dans un premier temps, il sera accessible en français et en anglais, puis dès l’été, en espagnol et en japonais. J’aimerais qu’on en livre une version chinoise rapidement.
La maîtrise d’œuvre de cette réalisation est assurée par l’agence Nurun.
Iggy Pop
Dans Libération, interview d’Iggy Pop qui se dit toujours heureux des Arts et Lettres que je lui ai remis le 24 juin 2003, alors que l’interviewer (Gilles Renault) tentait de pointer la contradiction qu’il y aurait eu entre l’acceptation de cette distinction et la radicalité de la pensée, de l’art et du style du chanteur. Iggy Pop se souvient que j’avais, le même jour, également décoré Carla Bruni. J’ajoute qu’avaient également bénéficié de cette amicale cérémonie Zazie et Thomas Fersen.
Yves Saint-Geours
Yves Saint-Geours me remet le « Découverte Gallimard » qu’il vient de consacrer au Grand Palais dont il préside l’établissement public (Le Grand Palais – Monument-Capitale). Nous évoquons l’histoire et l’avenir de ce grand et beau bâtiment. Il sait que j’aurais préféré qu’on y institue une responsabilité culturelle unique. Aujourd’hui, trois établissements se la partagent, l’Etablissement public du Grand Palais des Champs Elysées, la Réunion des musées nationaux et le Palais de la découverte. Le principe « un site, un responsable » est peut-être sommaire mais il a l’avantage de permettre une action spontanément cohérente.
La décoration d'art et des lettres du chanteur Iggy Pop me semble étonnante mais pas choquante. Cependant ce cas me pousse à m'interroger sur la nomination au rang de chevalier de la légion d'honneur de Mr Galliano (dont j'apprécie le travail et chacun de ses defilés très spectaculaires) ou encore Kylie Minogue qui n'ont à mon sens pas fait grand chose pour la nation (au sens patriotique). En pensant à mon arrière grand père René Varin (qui d'ailleurs oeuvra énormément pour le château de Versailles) qui dévoua sa vie entière à faire rayonner la France, je me demandais quel sentiment éprouvez vous Mr Aillagon quand vous décorez des artistes étrangers au nom de la France.
Rédigé par : thomas le Gadal | 04 juin 2009 à 19:56