TrônesNouvelle rencontre avec Jacques Charles-Gaffiot qui m’avait, il y a quelques mois, parlé de son projet de consacrer un essai aux trônes, sièges de l’autorité (auctoritas), qu’il distingue de la puissance (potestas) représentée, elle, par le chef debout. Avec Béatrix Saule, nous lui suggérons que la publication de cet essai donne lieu à l’exposition, à Versailles, d’un nombre significatif de ces « sièges de l’autorité » que sont les trônes, issus de cultures et d’époques différentes, de manière à souligner l’universalité de cette symbolique de la posture assise.
L’Amant jaloux A l’Opéra royal, deuxième représentation du petit bijou de Grétry, diffusé ce soir en direct par Mezzo, qui a, au cours des derniers temps, consacré plusieurs de ses programmes à l’actualité musicale du château de Versailles.
La chaîne est désormais dirigée par Christophe Winckel, un ancien de Radio-Classique. Mezzo appartient au groupe Lagardère. Sa diffusion est assurée par les bouquets du câble et du satellite. Son audience est convenable. Elle n’a cessé de s’affirmer au cours des dernières années.
Avant la diffusion de l’ouvrage, présentation de la soirée depuis le magnifique foyer de l’Opéra. Le journaliste Antoine Pecqueur m’interroge (curieusement) sur la situation culturelle de la France contemporaine. Benoît Dratwicki, directeur artistique du Centre de Musique Baroque de Versailles, parle lui de l’ouvrage qu’on va entendre. Les frères Dratwicki (Benoît et Alexandre) se sont affirmés comme les meilleurs connaisseurs de la musique des temps baroques et romantiques. Comme tous les spécialistes de ces époques, ils débordent de plus en plus sur la première moitié du XIXè siècle. Alexandre Dratwicki est d’ailleurs devenu le conseiller de la Fondation Bru de Venise, qui se consacre à la musique française de l’époque romantique.
Turquie Dans
Le Monde, sous la plume de Philippe Dagen, un article sur « splendeur et tragédie des Camondo » et dans
Libération, un « rebond » de Michel Rocard et d’Olivier Ferrand (directeur du Think tank Terra Nova) intitulé « la Turquie a sa place dans une Europe politique ».
Les Camondo, juifs de Constantinople, ont essaimé en Europe, ont fait souche en France, se sont signalés parmi les plus grands collectionneurs d’art de leur temps, ont été donateurs des musées nationaux, ont donné leur sang à la défense de la France pendant la guerre de 14-18, ont été spoliés par l’occupant nazi et son complice, l’Etat français de Philippe Pétain, ont fini la course de cette belle famille à Drancy, Auschwitz et à Birkenau… Ces turcs juifs ont participé à plus d’un siècle de l’histoire européenne, à Vienne, à Londres, à Trieste et à Paris, à une époque où la Turquie était encore désignée comme « l’homme malade de l’Europe », ce qui signifie qu’on n’avait pas de doute sur son identité européenne.
PrisonsLa cour administrative d’appel de Douai a confirmé la condamnation de l’Etat en raison des conditions indignes de détention à la prison de Rouen.
Cette prison, je suis souvent passé devant, en voiture, quand je traversais Rouen, entre Paris et le pays de Caux, pour aller dans la maison que je possédais alors à Cany-Barville, tout près de Fécamp. A chaque fois, je m’étonnais de l’effroyable vétusté de ce bâtiment dont je ne pouvais imaginer qu’il était encore en activité. Il l’était, hélas, et il l’est encore. Sa vétusté intérieure est pire encore que sa vétusté extérieure !
Les conditions d’incarcération sont indignes d’un grand pays, de surcroît, « du pays des droits de l’homme ». Quel qu’en soit le prix, il y aurait une vraie priorité à éteindre ce scandale pour la justice et pour l’humanité. Beaucoup d’élus, de droite comme de gauche, en sont conscients. Les gouvernements successifs ont affirmé leur détermination à cet égard. A plusieurs reprises, des ministres ad hoc ont même été affectés à cette mission (dont Pierre Bédier, secrétaire d'État chargé des programmes immobiliers de la Justice auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement 2 de Jean-Pierre Raffarin, du 17 juin 2002 au 22 janvier 2004). Il conviendrait maintenant d’être plus résolu encore. Dans cinquante ans, notre temps qui laisse croupir des condamnés dans des conditions indignes, paraîtra aussi barbare que ceux qui envoyaient des hommes au supplice.
Les commentaires récents