En 2006, je démissionnais de la Présidence de TV5 Monde que j’avais exercée avec bonheur et de façon déterminante pendant une année seulement. Je l’ai alors fait pour marquer mon désaccord avec le projet de création de France 24 et la perspective d’émergence du conglomérat de l’audiovisuel extérieur qui prétendrait y intégrer la chaine multilatérale dont j’avais la responsabilité. Ce que je contestai c’était avant tout le vain projet de la part d’un Etat de susciter l’activité d’une chaîne d’information qui se prétendrait, de façon archaïque et contestable, la « voix de la France ». Je ne pouvais pas non plus me résoudre à ce que l’émergence d’une chaine d’information publique s’affirme hors l’orbite de France Télévisions, de la même manière qu’il me semblait opportun de revenir à un amarrage de RFI, magnifique radio internationale, au groupe Radio-France. Quant à TV5 j’étais désespéré de constater qu’on ne savait pas prendre en compte la chance que constituait pour la francophonie, et donc pour la France, l’existence et la densité du réseau de distribution de cette chaîne multilatérale dont j’avais souhaité développer l’offre en matière d’information…
Le cauchemar qui hante aujourd’hui l’audiovisuel extérieur confirme que je n’avais pas tort. Le ravaudage qu’on a si laborieusement confectionné tient peu, déçoit, et finit par desservir la France plutôt qu’il ne la sert. Dommage !
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