Je profite d’un déplacement à Rome pour accélérer le règlement des difficultés administratives qui empêchent un meuble créé pour le garde-meuble du roi Louis XV, aujourd’hui retenu en Italie, de rejoindre le château de Versailles. L’affaire est délicate. J’y reviendrai quand elle sera réglée… ce que j’espère intensément.
Entre deux rendez-vous, je consacre quelques quarts d’heure à la visite des églises du « Centro Storico » que j’aime. Ici, comme à Versailles (ou au Louvre), le flux des touristes est souvent impressionnant d’inattention. Dans l’église de la Madeleine, près du Panthéon, petit chef-d’œuvre de traitement
baroque d’un petit espace magistralement démultiplié, j’entends un groupe de français s’exclamer en pénétrant dans l’édifice « c’est kitsch », comme si, à Rome, le baroque était kitsch…
Dans plusieurs églises, je constate que le clergé a cru bon d’y introduire des œuvres contemporaines, ce qui relèverait d’un bon mouvement si ces œuvres n’étaient pas d’une effroyable laideur… Au Panthéon, un chemin de croix en bronze, de je ne sais plus quel auteur, heurte le regard, pourtant impressionné par l’écrasante beauté de ce monument. A Sant’Ambrogio e Carlo, chef-d’œuvre des Longhi père et fils et de Pietro da Cortona, on a commandé un chemin de croix (encore) et un crucifix au « Maestro » Fernando Mario Paonessa. Effrayant ! Navrant ! Quel effondrement du goût, du discernement et, tout simplement, de la culture ! Dire que l’Eglise fut, pendant plusieurs siècles, à l’avant-garde de l’attention à la création artistique. A Saint-Louis-des-Français, on est réconforté par les Caravage de la chapelle Saint Matthieu… Du grand art, sans concession aux sentiments mièvres et ordinaires…
Tout mes encouragements Cher Jean-Jacques, pour le futur retour de ce meuble à Versailles, vous êtes là pleinement dans votre rôle au service du Château !
Je me suis rendu à Versailles pour admirer la restitution du Grand Couvert, quel magnifique travail bravo!
Le mercredi est le jour des scolaires , je prête l'oreille à une maîtresse qui s'adresse à sa classe dans l'antichambre de l'oeil "je ne vous monterez pas de salle de bain, il n'y en a pas ici, car du temps du roi on ne ce lavé pas" Beurrrrrk ! général de la classe primaire... médusé je m'éloigne en me disant que l'ignorance entretien les fausses croyances, génération après génération.
Rédigé par : Léonard | 17 novembre 2010 à 18:47
>Léonard, Cher Léonard, Les préjugés sont bien enracinés. Il y a du boulot ! C’est ce que fait l’exposition « Sciences et curiosités à la cour de Versailles » en montrant que la cour de Versailles ne fut pas seulement un lieu de divertissements mais aussi un lieu ouvert à la curiosité et à ce qu’on appelle aujourd’hui la recherche. Bien cordialement
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 19 novembre 2010 à 16:36
Si ce meuble est bien celui dont je pense , j'espère vivement que vos efforts seront récompensés car c'est une merveille et une importante oeuvre d'art de notre patrimoine .
A vrai dire je ne vois pas pourquoi l'Etat italien refuserait l'exportation d'un meuble n'ayant aucun rapport avec son histoire , alors que lui-même a de la peine à entretenir convenablement le sien ( cf La Maison des Gladiateurs effondrée à Pompéï ....) .
Bravo pour vos actions en faveur des retours de mobilier à Versailles et des actions de mécénat qui se sont multipliées durant votre mandat .
Malheureusement il y a encore beaucoup à faire , et pour certains points de manière urgente et je regrette dans ces cas-là la désaffection de l'Etat ( Partie extérieure de la fontaine de Latone , et surtout la Maison de la reine au Hameau , dans un état extérieur et intérieur lamentable ...).
Mais malgré que cette dernière proposition de mécénat ait été " postée " en 2009 , il faut être optimiste et espérer pour la Maison de la reine et le Hameau en général , qu'un mécène aussi généreux que celui du Petit Trianon se présente ;-) .
Rédigé par : Alexandre | 25 novembre 2010 à 00:57
Alexandre, je ne désespère pas d’y arriver pour Latone… C’est dur parce que c’est cher. (7-8M€)
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 02 décembre 2010 à 16:22