Blog
J’ai ouvert ce blog il y a un an. Déjà il faisait froid. Il fait une nouvelle fois froid. Rien d’étonnant ! C’est la saison qui en dispose ainsi… Un photographe, Benoît Gysembergh, m’envoie cette belle image qu’il a faite du parc sous la neige…
Voeux
Dans l’après-midi, ce sont les vœux de l’établissement. Nous nous y retrouvons, salariés de la maison, sociétés prestataires, concessionnaires, organismes associés (le Centre de Musique Baroque de Versailles, le Centre de recherche, Château de Versailles Spectacles), les autorités locales, politiques, administratives, judiciaires, religieuses…, toute la communauté donc qui se cristallise autour de ce château-ville…. J’en profite pour féliciter le procureur général de la République Jean-Amédée Lathoud qui a, ce matin même, été nommé directeur général de l’administration pénitentiaire. Hasard des rencontres à une cérémonie de vœux au château de Versailles, je lui présente Jean Jiquel qui, pendant des décennies, s’est occupé des (nombreuses) serrures du château. Ensemble, nous « tirons les rois », ce qui, à Versailles a une saveur toute spéciale.
Rachida Dati
Rachida Dati me parle de ses vacances de noël au Maroc, chez sa famille, avec sa fille Zhora. Ancien garde des Sceaux, députée européenne, maire du VIIe arrondissement de Paris, elle n’a pas oublié cette partie d’elle-même, ce constituant de son « identité ». C’est avec une vraie spontanéité qu’elle aime retrouver sa famille. Elle fait partie de ces gens que leur histoire personnelle ont éloigné du mode de vie, de l’horizon culturel des « leurs ». Elle n’en éprouve ni gêne, ni honte et ne recherche à refouler quoique ce soit, ce qui n’est pas forcément facile comme le montre le beau livre de Didier Eribon, Retour à Reims, qui vient de paraître (éditions Fayard). Didier Eribon, a, lui, pendant longtemps omis la part de son existence antérieure, à Reims, comme s’il avait voulu s’en libérer pour, enfin, pouvoir vivre avec lui-même tel qu’il s’était fait. C’est en prenant des ans qu’il a constaté la nécessité de se réconcilier avec cette partie amputée de son être. Je comprends d’autant mieux ces situations ambigües que ma propre vie ne leur est pas étrangère. Le sort, le destin, la providence, le hasard, le désir… Je ne sais quoi de tout cela, m’aura fait connaître une vie différente de celle des miens. La divergence de nos existences rend parfois très difficile la connivence. Je me souviens que, alors que j’étais président du Centre Pompidou, mon frère Frédéric était venu chez moi parce qu’il était « monté » à Paris avec ses camarades d’EDF pour manifester contre la « privatisation » de l’entreprise qui l’emploie. Il est en effet technicien à EDF en Bourgogne, après avoir fait partie de la toute dernière charrette des mineurs de la dernière mine de charbon de Lorraine, la mine de la Houve. Quand la mine a fermé, c’est toute sa vie telle qu’il l’avait imaginée qui s’est effondrée. La Lorraine des mines, des chevalements et des terrils… Je l’avais quittée il y a longtemps déjà. Il ne vit pas comme je vis. Je ne vis pas comme il vit et pourtant nous sommes frères. C’est à la fois simple et terriblement compliqué. Ça peut cependant être serein, comme ça peut parfois être brûlant comme en témoigne le livre de Jamal Dati, frère de Rachida (Dans l’ombre de Rachida, Calmann-Levy).
J’ai ouvert ce blog il y a un an. Déjà il faisait froid. Il fait une nouvelle fois froid. Rien d’étonnant ! C’est la saison qui en dispose ainsi… Un photographe, Benoît Gysembergh, m’envoie cette belle image qu’il a faite du parc sous la neige…
Voeux
Dans l’après-midi, ce sont les vœux de l’établissement. Nous nous y retrouvons, salariés de la maison, sociétés prestataires, concessionnaires, organismes associés (le Centre de Musique Baroque de Versailles, le Centre de recherche, Château de Versailles Spectacles), les autorités locales, politiques, administratives, judiciaires, religieuses…, toute la communauté donc qui se cristallise autour de ce château-ville…. J’en profite pour féliciter le procureur général de la République Jean-Amédée Lathoud qui a, ce matin même, été nommé directeur général de l’administration pénitentiaire. Hasard des rencontres à une cérémonie de vœux au château de Versailles, je lui présente Jean Jiquel qui, pendant des décennies, s’est occupé des (nombreuses) serrures du château. Ensemble, nous « tirons les rois », ce qui, à Versailles a une saveur toute spéciale.
Rachida Dati
Rachida Dati me parle de ses vacances de noël au Maroc, chez sa famille, avec sa fille Zhora. Ancien garde des Sceaux, députée européenne, maire du VIIe arrondissement de Paris, elle n’a pas oublié cette partie d’elle-même, ce constituant de son « identité ». C’est avec une vraie spontanéité qu’elle aime retrouver sa famille. Elle fait partie de ces gens que leur histoire personnelle ont éloigné du mode de vie, de l’horizon culturel des « leurs ». Elle n’en éprouve ni gêne, ni honte et ne recherche à refouler quoique ce soit, ce qui n’est pas forcément facile comme le montre le beau livre de Didier Eribon, Retour à Reims, qui vient de paraître (éditions Fayard). Didier Eribon, a, lui, pendant longtemps omis la part de son existence antérieure, à Reims, comme s’il avait voulu s’en libérer pour, enfin, pouvoir vivre avec lui-même tel qu’il s’était fait. C’est en prenant des ans qu’il a constaté la nécessité de se réconcilier avec cette partie amputée de son être. Je comprends d’autant mieux ces situations ambigües que ma propre vie ne leur est pas étrangère. Le sort, le destin, la providence, le hasard, le désir… Je ne sais quoi de tout cela, m’aura fait connaître une vie différente de celle des miens. La divergence de nos existences rend parfois très difficile la connivence. Je me souviens que, alors que j’étais président du Centre Pompidou, mon frère Frédéric était venu chez moi parce qu’il était « monté » à Paris avec ses camarades d’EDF pour manifester contre la « privatisation » de l’entreprise qui l’emploie. Il est en effet technicien à EDF en Bourgogne, après avoir fait partie de la toute dernière charrette des mineurs de la dernière mine de charbon de Lorraine, la mine de la Houve. Quand la mine a fermé, c’est toute sa vie telle qu’il l’avait imaginée qui s’est effondrée. La Lorraine des mines, des chevalements et des terrils… Je l’avais quittée il y a longtemps déjà. Il ne vit pas comme je vis. Je ne vis pas comme il vit et pourtant nous sommes frères. C’est à la fois simple et terriblement compliqué. Ça peut cependant être serein, comme ça peut parfois être brûlant comme en témoigne le livre de Jamal Dati, frère de Rachida (Dans l’ombre de Rachida, Calmann-Levy).
Les beaux contrastes de neige et de plomb, photographie du visage qui s'efface mais du lien qui perdure,votre empathie sincère et vos révélations touchantes poussent à vous conseiller sous couvert de question: avez-vous pu ou aurez-vous le temps de vous ressourcer au chant autobiographique et berceur de "Tetro" dernier film de Francis Ford Coppola?
Rédigé par : Alain Jeanne | 12 janvier 2010 à 17:18
Longue vie à ce blog, sympathique reflet d'une vie culturelle discrète et feutrée...
MD Boivin.
Rédigé par : Mme Boivin | 13 janvier 2010 à 12:39
Merci, Madame Boivin, pour ces encouragements. Je dois dire que je suis heureux de savoir que ces petites notes quotidiennes rencontrent quelques regards bienveillants.
A vous, très cordialement
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 13 janvier 2010 à 18:20