Si j’ai tenu à accomplir le mandat qui m’avait été confié jusqu’à son terme, j’estime que ça n’aurait plus aucun sens de persévérer dans une activité politique en Lorraine. Ma vie personnelle et professionnelle s’est éloignée de cette région alors que l’exercice d’un mandat politique appelle, pour être utile, un enracinement significatif et, tout simplement, une présence sur le terrain suffisante. Je suis heureux d’avoir laissé à la Lorraine le legs du Centre Pompidou-Metz dont l’ouverture est annoncée pour le mois de mai 2010. Il va de soi que, même sans mandat, je serai toujours disposé à servir, si on me le demande, le développement de ce projet que rien ne doit éloigner de l’exigence et de l’ambition les plus grandes.
Quand je m’interroge, presque rétrospectivement désormais, sur le travail que nous avons accompli au sein de cette assemblée, depuis 2004, majorité (de gauche) et opposition (de droite) confondues, je regrette que nous n’ayons pas su, du fait des contradictions propres à chacun des deux blocs partisans, arrêter un plan de rationalisation et de mise en cohérence des grands équipements de transport. On a désormais un aéroport régional entre Metz et Nancy, proche de la gare d’interconnexion TGV de Louvigny, seulement proche mais non contigu ; l’autoroute A31 est voisine de ces deux sites mais ne les dessert pas directement ; on a renoncé à la réalisation d’une nouvelle autoroute, l’A32, qui aurait soulagé une A31 saturée et, surtout, potentiellement, desservi le pôle gare d’interconnexion TGV et aéroport ; on s’engage dans la construction d’une nouvelle gare d’interconnexion à Vandières qui, elle, aura l’avantage d’être desservie directement par l’A31 et par les lignes de TER, Luxembourg-Metz-Nancy-Epinal, mais sera éloignée de l’aéroport…
Imaginons ce qu’aurait été l’atout de la Lorraine, si on avait su regrouper sur le même site un aéroport, une gare d’interconnexion TGV, une ligne TER d’intérêt régional et une desserte autoroutière Nord-Sud directe et rapide… Au moment où on ne cesse de combattre les effets de toutes les crises, celle du charbon, de l’acier, du textile, de l’industrie automobile… et la crise tout court, on aurait doté cette région, si souvent meurtrie, d’un formidable levier pour affronter l’avenir… Mais voilà, il y a eu la « rivalité » Metz-Nancy, l’empilement des collectivités locales, l’égoïsme de la SNCF qui redoutait la proximité interconnexion-aéroport, l’extravagance de certains élus plus pénétrés des intérêts supposés de leur canton que de l’intérêt général, l’idéalisme parfois désincarné des Verts… etc…, l’Etat ne pouvant plus, comme en d’autres temps, imposer le cap des choix les plus nécessaires, les plus rationnels et les plus utiles.
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