L’Ambassadeur de Pologne, Tomasz Orlowski, me remet, dans sa résidence, l’Hôtel de Monaco, rue Saint Dominique à Paris, les insignes de Commandeur du Mérite de la République de Pologne. Il veut bien, dans son allocution, rappeler l’attention que j’ai marquée, comme ministre notamment, à la qualité des relations culturelles entre la France et son pays.
Il est vrai que c’est avec une conviction toute particulière que j’ai travaillé avec mon collègue d’alors, Waldemar Dabrowski, Ministre de la Culture de la Pologne. Il appartenait au gouvernement de Leszek Miller. Nous partagions, lui et moi, la chance d’avoir, avant d’être devenus ministres, dirigé des établissements culturels, lui l’Opéra national de Varsovie, moi le Centre Pompidou. Nous avons sur beaucoup de dossiers, notamment ceux relatifs au projet de convention de l’Unesco sur la diversité culturelle, su définir des positions communes. Ressentant la nécessité de resserrer les liens entre la France et les pays de l’Europe de l’Est, j’avais entrepris une mission en Roumanie, en Hongrie et en Pologne, ces pays étant, à ce moment-là, sur le point d’adhérer à l’Union. C’est à l’occasion de ce voyage qu’avait été programmée l’exposition « Ombres et lumières » sur le thème de la lumière dans la peinture française du 16ème au 20ème siècle, exposition dont je confiais le commissariat à Emmanuel Starcky, conservateur du Musée de Dijon que je venais de nommer directeur adjoint des musées de France, et à Fabrice Hergott, directeur des musées de Strasbourg. J’ai revu Waldemar Dabrowski lors d’une mission que j’ai effectuée à Varsovie en 2006, comme Président de TV5Monde. Il était revenu dans son théâtre qu’il me fit visiter avec l’émerveillement d’un enfant qui avait retrouvé son jouet.
Mes collaborateurs ont eut la délicate idée de faire inviter à cette cérémonie une centaine de personnes, témoins de différentes étapes de ma vie professionnelle ou personnelle. Je retrouve à l’Hôtel de Monaco des anciens de la Ville de Paris et du Centre Pompidou, notamment Jean Maheu qui fut mon patron dans cette maison quand j’y travaillai une première fois comme administrateur du Musée National d’Art Moderne, de 1982 à 1985, Dominique Bozo en était alors le directeur. Alain Seban, qui aujourd’hui, dirige le Centre est également là, tout comme le professeur Alain Pompidou, ce qui me touche infiniment. Inutile de préciser que beaucoup de mes collègues de Versailles sont également venus ainsi qu’un grand nombre des chefs d’entreprises attentifs aux projets du château et qui en soutiennent la mise en œuvre. Il y a Xavier Huillard, François Pinault, Didier Lombard, Vincent Montagne, Jean-Marc Forneri, Christian Giacomotto, Pierre Godé, Christophe Blanchard-Dignac, Bernard Spitz, etc.
Il se trouve que dans l’après-midi, j’avais répondu aux questions d’un journaliste de Télérama, Olivier Milot, sur l’impact possible de la crise sur la situation économique du château de Versailles et notamment sur son activité de mécénat. Je dois dire que la présence, à l’Ambassade de Pologne, de ces chefs d’entreprise, sans naturellement constituer une « promesse de dons », me confirme que la conscience qu’a le tissu économique de l’importance exceptionnelle de Versailles ne s’est pas émoussée malgré les difficultés économiques du moment.
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