J’ai récemment eu l’occasion d’évoquer avec le Président de la République l’avenir de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, au-delà notamment du mois d’octobre qui marquera mon 65e anniversaire. Le Président m’a indiqué qu’il ne prendrait aucune décision précipitée sur ce sujet auquel il manifeste un intérêt soutenu et qui relève, par ailleurs, je le rappelle, du domaine de compétence du ministre de la Culture. Il est probable que j’aurai l’occasion de lui en reparler au cours des prochains mois.
Je précise que j’ai toujours estimé que la décision que prend parfois, souvent ces derniers temps, le gouvernement de "déplafonner" l’âge de la retraite de responsables d’institutions culturelles ne relève que de sa responsabilité. Il s’agit, dans l’état actuel des choses, d’une faculté confiée à sa discrétion et à son discernement et non d’un droit automatique que pourrait faire valoir celui qui en serait le bénéficiaire. Cela signifie, à mes yeux, que cette prolongation exceptionnelle d’activité ne se sollicite pas. Elle s’accepte ou se refuse quand elle est proposée.
Par ailleurs, on le sait, j’estime que la nomination à la tête des établissements nationaux est bien une prérogative du gouvernement. Elle traduit, entre autre, s’agissant d’établissements culturels, les partis-pris, les choix, les objectifs de la politique culturelle. Cette prérogative s’exerce dans tous les cas, qu’il s’agisse d’une première nomination, d’une reconduction ou d’une prolongation au-delà de l’âge de la retraite.
Je crois avoir su, au cours des quatre années écoulées, donner à Versailles un surcroît de visibilité et à la fonction de président de son établissement une autorité très forte. Les ambitions que suscite aujourd’hui ma possible succession sont à cet égard un excellent signe. Il convient, cependant, que chacun mesure bien que Versailles n’est pas une sinécure mais une vraie mission qui exige du métier, de la compétence, de la disponibilité, du désir de servir et de la passion.
Je lis, par ailleurs, dans le Figaro de ce matin quelques commentaires du vicomte de Rohan, ancien Président de la Société des Amis de Versailles, qui estime que le président de Versailles ferait " ce qu’il veut ". Ce que je sais c’est que le président de cet établissement n’a surtout pas vocation à faire ce que voudrait le président de sa société d’amis, surtout quand celui-ci, comme c’est, hélas, le cas pour M. de Rohan, est animé, quelles que soient par ailleurs ses qualités que je respecte, par un permanent ressentiment, une fatale acrimonie et un insupportable sentiment de supériorité aristocratique. En revanche, je sais aussi que cet établissement, quel que soit son prestige et quelle que soit l’autorité de celui qui le dirige, est bien placé sous la tutelle du ministre de la Culture dont les représentants siègent à son Conseil d’Administration et y remplissent parfaitement leur rôle. Il est vrai que le Vicomte ne fait pas mystère de son mépris pour les fonctionnaires, préférant visiblement les privilèges et l’influence que donne l’appartenance à une caste à l’autorité que les agents publics tiennent de la République !
Visite du roi du Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya, le 9 mai 2011 à Versailles
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