Jésus n’est probablement pas né un 25 décembre. Cette date s’est pourtant précocement imposée comme celle de la Nativité. Elle permettait à une fête chrétienne, celle de "la lumière née de lumière", pour citer le Credo, de se substituer à une autre, païenne, celle de la célébration du Soleil invaincu, divinité chère à l’empereur Constantin, avant sa conversion au christianisme.
La célébration de cette fête, aujourd’hui dite familiale, n’a cessé d’évoluer au fil du temps. Certaines de ses pratiques qu’on croirait immémoriales sont en fait récentes comme celle du sapin venu de l’Europe centrale et que Marie Leczinska aurait, une première fois, discrètement introduit à la cour de Louis XV, avant que l’émigration alsacienne qui suivit la guerre de 1870 en répande l’usage en France. Le réveillon n’a que récemment substitué son abondance peu chrétienne à la traditionnelle abstinence du 24 décembre qu’un décret du pape Jean XXIII avança pragmatiquement d’un jour, au 23 décembre donc. C’est ce que l’Église avait déjà fait au XIIIe siècle en adoptant la crèche franciscaine qui aurait pourtant pu être considérée comme une apologie de cette pauvreté dont plusieurs hérésies s’étaient fait les promoteurs. Quant aux marchés de Noël, pendant longtemps cantonnés en Alsace, ils imposent désormais leurs petits et assez ordinaires cabanons à l’Europe tout entière et même de façon incongrue aux Champs-Elysées. C’est bien cette longue sédimentation de coutumes et de traditions qui fait la richesse de Noël.
À Noël, dit-on dans les campagnes, les animaux parlent. À cette occasion, les Hommes ne devrait-il pas savoir se taire ? Cela leur éviterait de dire parfois des bêtises.
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