Le TGV met désormais Metz à 1h24 de Paris. Raison de plus pour y passer un ou deux jours. A la descente du train, on empruntera la sortie qui conduit directement au Centre Pompidou dont le magnifique bâtiment conçu par Shigeru Ban s’offre immédiatement au regard sur son esplanade bordée avec intelligence par un bâtiment-halle imaginé par Nicolas Michelin. Le Centre Pompidou-Metz est, en peu de temps, devenu le cœur et le moteur du développement d’un nouveau quartier dont le nom – quartier de l’amphithéâtre - rappelle qu’ici, s’élevait l’amphithéâtre de l’antique Divodorum mediomatricorum. Grâce à une initiative culturelle originale, la ville a repris forme sur un territoire qu’elle avait délaissé.
Au centre même, on visitera l’exposition Hans Richter, La traversée du siècle et celle consacrée aux villes de Hans Richter qui vécut de 1888 à 1976 et qui est donc le quasi contemporain de Picasso. Il faut noter que cette programmation a été élaborée par l’institution messine en collaboration avec le Los Angeles County Museum of Art. Grâce à la compétence de son directeur, le remarquable Laurent LeBon, le Centre des bords de la Moselle a trouvé sa place sur la scène culturelle nationale et internationale.
On a récemment fait état des réserves des élus locaux à l’égard de l’orientation générale de la programmation. Les élus ont raison d’être vigilants, puisque c’est sur la Région, la Communauté d’agglomération et la Ville que repose l’essentiel du financement de l’institution et qu’ils en sont donc comptables devant leurs concitoyens. Ils ont raison parce que la décision prise, au début des années 2000, d’installer, une antenne du Centre Pompidou à Metz, signifiait que cette institution qui n’aurait à contribuer ni aux dépenses de la construction du bâtiment ni à celles du fonctionnement de l’institution qui porterait pourtant son nom, soutiendrait son rayonnement par l’apport de son bien le plus précieux, la collection nationale d’art moderne et contemporain dont il a la garde. La Ministre de la Culture l’a annoncé, à l’avenir, outre la programmation d’expositions temporaires, le Centre Pompidou-Metz accueillera bien des présentations thématiques, de longue durée, d’œuvres majeures du principal département du Pompidou-Paris, le Musée national d’art moderne dont on attend avec impatience la nomination de celui qui succèdera à son actuel directeur, Alfred Pacquement. Le Pompidou-Metz sera ainsi fidèle au pacte qui l’a fondé.
La visite du centre achevée, il ne faut surtout pas immédiatement sauter dans le train du retour mais emprunter le nouveau Mettis, "bus à haut niveau de service" circulant en site propre, dont les deux lignes permettent de rejoindre le centre-ville très rapidement. On s’y rendra à la cathédrale dont le mobilier liturgique a été dessiné par Mattia Bonetti et, tout à côté, au FRAC qui occupe un hôtel du Moyen-âge, l’hôtel Saint Livier que le zèle un peu trop laïque de la directrice faisant on ne désigne plus que par ses coordonnées géographiques, soit 49Nord 6Est… Un peu excessif mais why not ? D’autant plus que, jusqu’au 20 octobre, on peut y voir l’exposition "Bad girls" ne présentant que des œuvres de femmes engagées dans la cause des femmes …
On est loin de l’époque de "Paris et du désert français".
Article publié le 16 octobre 2013 dans L'Opinion
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