Le chantier de la restauration du Grand Couvert de la reine s’achève. Je rappelle que les peintures du plafond ont été restaurées grâce à un mécénat de Martell. Nous en avons profité pour restaurer les stucs. Les marbres ont été nettoyés. Désormais, ce sont les tapissiers qui remplacent sur les murs un velours rouge très Louis-Philippe par un damas cramoisi. La métamorphose est spectaculaire. Dans quelques jours, ce sont les équipes de la conservation qui vont, sur les instructions de Béatrix Saule, procéder au remeublement de cette pièce et, pour la première fois depuis 221 ans, y redresser un couvert. C’est le 18 octobre que nous inaugurerons ce chantier qui invite à continuer l’exercice dans tout le Grand appartement du Roi et de la Reine. La prochaine étape sera le remeublement de la chambre de Louis XV qui va retrouver un lit, ce qui en rendra la destination compréhensible au public. On y déposera également la série de pliants, du règne de Louis XVI, que nous venons de compléter par l’acquisition de quatre pièces dans une vente de Sotheby’s, à Londres le 6 juillet dernier. C’est également là que nous disposerons la Commode aux tourterelles aujourd’hui au Louvre et qui rejoint Versailles dans le cadre d’un processus d’échanges avec ce grand musée national.
Hier soir, je rencontre le patron d’une grande entreprise européenne dont les ingénieurs viennent de mettre au point, en travaillant avec nos équipes, une nouvelle génération de matériel d’éclairage, conforme à la réglementation européenne, satisfaisant au « développement durable », mais capable de fournir une ambiance lumineuse proche de celles que produisent les bougies. Au château de Versailles, ce sont, en effet, des milliers de bougies électriques « aux normes » dont il faudra équiper les lustres, chandeliers et bras de lumière. Tout ce que proposait le marché jusqu’alors était décourageant. Grâce à cette société, nous tenons sans doute la solution à ce vrai problème. La première application en sera faite dans la salle du Grand Couvert.
Hier soir, je rencontre le patron d’une grande entreprise européenne dont les ingénieurs viennent de mettre au point, en travaillant avec nos équipes, une nouvelle génération de matériel d’éclairage, conforme à la réglementation européenne, satisfaisant au « développement durable », mais capable de fournir une ambiance lumineuse proche de celles que produisent les bougies. Au château de Versailles, ce sont, en effet, des milliers de bougies électriques « aux normes » dont il faudra équiper les lustres, chandeliers et bras de lumière. Tout ce que proposait le marché jusqu’alors était décourageant. Grâce à cette société, nous tenons sans doute la solution à ce vrai problème. La première application en sera faite dans la salle du Grand Couvert.
Monsieur le Président les bonnes critiques ne sont valables que si elles sont à charge et à décharge.
Cette fois, c'est pour adresser à vous même et à tous vos collaborateurs, ma grande satisfaction de l'aboutissement des travaux du Grand Couvert, avec l’évocation du rituel monarchique du repas public des souverains, et le dépôt par le Louvre de la commode de Louis XVI.
Il faut se féliciter également que ce qui ressemblait naguère à une rivalité, préjudiciable à l’intérêt général, entre les musées, semblent bien terminée.
Les trois commodes de la chambre de Louis XVI étant inaccessibles, les amateurs (un peu spécialisé, je dois le reconnaître), avaient pensé depuis longtemps à la commode de Compiègne et le retour des pliants de ce palais avait ravivé cette espérance.
Ce retour exauce bien des vœux même s’ils n’émanent parfois que de particuliers inconnus, Mais Versailles suscitent des vocations de chercheurs et développe le goût des arts et de l’Histoire chez tout un monde d’amateurs qui s’y intéresse.
Ensuite on ne peut plus s’arrêter, c’est l’hydraulique pour comprendre les fontaines, la pyrotechnie pour les feux d’artifices, la technique de la dorure sur bois, le cloutage des ardoises, ou la technique du velours frappé.
On veut suivre les voyages de La Pérouse, et comprendre pourquoi le « Chemin des Dames » est une allusion aux filles de Louis XV.
C’est vaste, mais au milieu de temps d’études arrive parfois des moments magiques : le retour d’une pièce maîtresse de mobilier.
Merci
Rédigé par : Alain Roger-Ravily | 07 septembre 2010 à 18:26
Cher M. Aillagon ,
j'aurais quelques questions un peu " techniques " peut-être , mais qui viennent d'un passionné de Versailles qui suit les travaux de près .
Quelle bonne nouvelle que l'arrivée à Versailles de la commode de Compiègne , la seule qui pouvait rivaliser en style et puissance avec celle conservée à Chantilly , mais quelle oeuvre le Louvre va-t-il recevoir en échange ?
J'aimerai aussi savoir , s'il n'y a pas de risques de trahir un secret , quel est le lit finalement choisi pour remeubler correctement cette chambre ?
Et enfin , vous évoquez la finalisation de le restauration de cette pièce , sans parler de la restitution de la balustrade d'alcove du lit , dont le tracé est parfaitement connu .
Cela ne se fera donc-t-il pas ?
Saviez-vous qu'il existe toujours une portion de la balustrade d'alcove de la chambre de Louis XVI à Compiègne ?
Elle sert actuellement de clotûre de choeur dans une église francilienne .
Merci pour ces bonnes nouvelles , en espérant admirer très vite ces évocations .
Rédigé par : Alexandre | 07 septembre 2010 à 19:46
C'est formidable, enfin la plupart des pièces vont retrouver une cohérence plus poussée! Pourriez vous nous donner plus d'informations sur le lit qui sera disposé dans la chambre du Roi, ou est-ce trop tot? Le domaine de Versailles en a acquis plusieurs pour remeubler différents appartements, me semble-t-il.
Félicitation pour ce travail de titan!
Cordialement.
Rédigé par : Guillaume Dubois | 11 septembre 2010 à 20:17
Cher Jean-Jacques,
Concernant le remeublement de la chambre de Louis XV, y aura t'il restitution de la balustrade d'origine? Cet élément, bien que l'on en ait aucune représentation historique, me parait essentiel pour montrer au visiteur le caractère royal du lieu. La Balustrade va de paire avec le futur lit, si l'on veut assurer une bonne compréhension visuelle du lieu par le Grand Public.
Rédigé par : Léonard | 12 septembre 2010 à 21:58
>Alain Roger-Ravily
Merci Monsieur, j’espère que le travail que nous faisons vous donnera grande satisfaction.
Cordialement.
>Alexandre
Je signale votre courrier à Béatrix Saule et lui demande de bien vouloir vous répondre.
De quelle église parlez-vous ?
>Guillaume Dubois
Je vais demander à Béatrix Saule de vous répondre sur ce sujet. A bientôt.
> Léonard
J’ai interrogé Béatrix Saule à ce sujet. Elle me dit que c’est difficile dans la mesure où le dessin de cette balustrade ne serait pas documenté. Cela dit vous avez raison. Une chambre du roi sans balustrade c’est moins bien qu’avec.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 15 septembre 2010 à 11:28
Cher M Aillagon ,
Si mes sources sont exactes , la balustrade de la chambre de Louis XVI à Compiègne a été réutilisée comme fermeture de choeur dans l'église Saint-Jacques de Compiègne , mais c 'est à vérifier ( j'en ai un cliché ).
Cet élément mobilier est en parfait état , mais ne correspond pas vraiment à la balustrade de la chambre de Louis XV à Versailles, installée dans les années 1730 et d'un style très rocaille et qui a subsisté jusqu'en 1794.
Il est dommage qu'aucun dessin ne subsiste de cette dernière , qui aurait permis une restitution . Le tracé au sol de cet élément étant connu , un équivalent pourrait peut-être un jour être réalisé grâce aux autres balustrades rocailles de chambre de parade existantes en France ( Palais Rohan de Strasbourg , hôtel de Soubise , etc...) .
Merci d'avoir transmis mes questions à Madame Saule , bien que je connaisse désormais le meuble que le Louvre va recevoir en échange : la commode néo-Boulle de la chambre de parade du comte d'Artois au Temple il me semble .
Cordialement , Alexandre.
Rédigé par : Alexandre | 18 septembre 2010 à 18:56
Alexandre, je transmets tout cela à Madame Saule, directrice du Musée. Bien cordialement.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 22 septembre 2010 à 11:35