Ouverture d’un chantier - Le XIXeme siècle à Versailles

C’est ce matin que commence le chantier d’aménagement des rez-de-cour des ailes des ministres nord et sud. Dans l’aile nord les appartements récemment restitués par le Sénat à l’Etablissement public de Versailles seront dévolus à l’accueil des groupes scolaires et à celui des groupes en visite-conférence. Je suis très attaché à ce qu’on mette à la disposition des maîtres et de leurs élèves qui viennent à Versailles un équipement d’accueil aussi confortable que possible avec vestiaires, toilettes, bornes d’eau, espaces de préparation de la visite… Dans la suite de l’exécution du « schéma directeur », cet équipement pourra être installé, de façon plus confortable encore, dans le socle de l’aile du nord du château, mais ce ne sera que dans plus de dix ans…, ce qui justifie la formule d’un « provisoire long » dans l’aile des ministres nord. L’aile des ministre sud sera, elle, consacrée à l’accueil des publics  individuels puisque s’y trouveront, comme c’est déjà le cas, mais dans des conditions précaires et peu confortables, les fonctions de vente des billets et d’information. Là aussi, j’ai tenu à ce qu’on veille à ce que des services comme toilettes, salles à langer, points de détente… soient créés pour améliorer l’agrément de l’accueil au château de Versailles. Ces chantiers vont être menés pendant l’automne et l’hiver. Ils ont été confiés à Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments Historiques, et à Frédéric Druot pour ce qui est de la création des équipements eux-mêmes. J’ai, par ailleurs, invité un créateur italien, Leonardo Sonnoli, à composer un décor graphique qui évoque les grandes figures de l’histoire du château, de manière à plonger directement nos visiteurs dans sa dimension historique et artistique. Rappelons que, comme leur nom l’indique, les ailes des ministres étaient occupées sous l’Ancien Régime par les ministères, au rez-de-cour, les bureaux au premier étage, les espaces de réception des ministres, au deuxième, les appartements privés et dans les combles, les domestiques.

Pour les w.c. de ces deux ailes nous mettrons en oeuvre la « charte-toilettes » définie par Frédéric Druot pour l’ensemble des sanitaires à réaliser dans le château. La première application en a été faite à l’opéra royal. Une autre est en cours de réalisation pour le « complexe » de toilettes de la cour de la chapelle dont la première tranche sera livrée en décembre prochain. A terme (printemps 2010), nous disposerons sur le site de 18 cabines hommes, 34 cabines femmes, 10 cabines pour handicapés, ainsi que 19 urinoirs. A Versailles on est en train de mettre fin, par petites touches, à l’insuffisance historique des sanitaires. Je précise cependant qu’après la cour de la chapelle, il y aura encore beaucoup à faire, à l’intérieur et à l’extérieur, pour que la situation soit parfaite… on finira par y arriver.

Le XIXeme siècle à Versailles

Je reçois des Editions Faton, dans la prestigieuse série des « Mobiliers de Versailles », le volume consacré au XIXe siècle. Les auteurs en sont Pierre Arizzoli-Clémentel et Jean-Pierre Samoyault. Leur travail et cette édition permettent opportunément de mettre en évidence les prodigieux effets du remeublement des châteaux de Versailles et de Trianon réalisés par les régimes du premier XIXe siècle, l’Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet et le Second Empire, tantôt avec des meubles et objets typiquement dans le goût de leur temps, tantôt avec des créations visant, dans la veine historisante du XIXe siècle, à évoquer le siècle du Roi-Soleil. C’est le cas, par exemple, pour le lit de parade créé en 1834 par Georges-Alphonse Desmalter pour le remeublement de la chambre du roi et qui est aujourd’hui placé dans le Salon de Mercure, ou encore pour le prie-dieu créé en 1835 par le tapissier Laflèche.

En consultant cet utile ouvrage, je me demande s’il ne conviendrait pas, alors qu’on travaille ardemment à la meilleure organisation de l’ameublement des Grands appartements, du roi, de la reine, du Dauphin et de Mesdames, d’évoquer quelque part dans le circuit, une atmosphère « néo Louis XIV », complète. J’en parlerai à Béatrix Saule qui a succédé, le 22 juillet dernier, à Pierre Arizzoli-Clémentel, et qui a entrepris d’animer le travail de ses équipes avec entrain et avec cette détermination compétente qui la caractérise.

Comments

[Rédigé par : Alain ROGER-RAVILY]

Ami de Versailles et participant au forum Connaissances de Versailles, j'apprécie beaucoup ces informations sur la vie de l'EPV.
Beaucoup de choses sont faites pour le grand public et cela est très bien.
En revanche, les amateurs ont du mal a trouver les informations souhaitées, et à jour.
Personne n'a parlé des livres de Mme Victoire que notre forum a offert au château.

Meubler une salle du musée avec tous les éléments historicistes voulus par Louis-Philippe dans une pièce du Grand appartement ayant retrouvé depuis son état XVIII°, est une idée excellente.

[Rédigé par : Joëlle Moulédous]

Ce commentaire ne concerne pas du tout " L'ouverture d'un chantier" mais la page du 21 janvier 2009. Je suis tombée par hasard sur votre blog en faisant des recherches sur la Vallée d'Aspe que j'habite depuis un peu plus d'un an. Je rencontre chaque lundi les résidents de la maison de retraite "Automne en Aspe" pour recueillir( de manière bénévole) leurs souvenirs d'enfance et de jeunes adultes. Ce travail donnera naissance à un petit livret destiné aux résidents et à leurs descendants.
J'ai été surprise en lisant votre blog d'apprendre que votre famille paternelle est Aspoise.
Lors de mon prochain rendez-vous je ne manquerai pas de faire mention de cette étonnante rencontre qui donnera lieu, sans doûte, à de nombreux commentaires de la part des plus anciens. Notre petit groupe compte dans ses rangs une centenaire, qui en plus de ses souvenirs nous fait profiter de sa sagesse.
Ce commentaire n'est pas à publier mais c'est le seul moyen d'entrer en contact.
Merci pour ces souvenirs.

[Rédigé par : Laurent]

Enfin, on s'occupe de l'accueil des visiteurs et des toilettes. C'est souvent honteux en france en général et dans les musées en particulier. Les étrangers sont très sensibles...car c'est souvent bcp mieux chez eux

[Rédigé par : Pierre-Marie]

J'ai visité Versailles il y a 15 jours avec un ami australien, qui était stupéfait du sort réservé aux touristes condamnés à attendre entre 15 min (hommes) et 40 min (femmes) avant de pouvoir accéder aux toilettes. Le pire, c'est qu'aucune affiche ne vient s'excuser de cette situation affligeante, qui vient encore renforcer les préjugés sur la mauvaise qualité de l'accueil dans notre pays. Vraiment, j'avais honte...

[Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon]

Alain Roger - Ravily,
Merci, je ne peux naturellement parler de tout ce qui fait la vie très riche du Château.
Cordialement.

[Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon]

Joëlle Moulédous,
Merci. Ma grand-mère Madeleine d'Arripe est née à Cette-Eygun. Mon grand-père Jacques Aillagon était de la vallée également. Ils sont, ainsi que mon père Charles, enterrés à Cette-Eygun. J'ai toujours une cousine issue de germain à Bedous. Il s'agit d'Angèle Ambiella.
Cordialement

[Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon]

Laurent,
Il y a encore beaucoup à faire.
Cordialement

[Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon]

Pierre-Marie,
Je la partage, c'est pourquoi je m'attaque au problème.
Cordialement

[Rédigé par : Guillaume DUBOIS]

Monsieur,

Je suis étudiant, passionné par le domaine de Versailles. J'ai lu les livres sur le mobilier remis en place à Versailles, qui sont de qualité, ainsi que les livres de Mr Verlet, sur le mobilier royal français. Ceux-ci permettent de rendre compte du travail gigantesque qui a été effectué dans le remeublement du chateau. Malheureusement, il y a des pertes irrémédiables. Je veux parler des meubles versaillais qui sont à Waddesdon Manor, à la Wallace collection, au Metropolitan Museum, dans les collections de la reine d'Angleterre. On peut avoir l'impression que certaines pièces du chateau attendent des meubles qui ne pourront jamais revenir. Je pense à la chambre de Louis XVI, à quelques meubles du Petit Trianon comme les secréataires par Riesener de Marie Antoinette et Louis XVI... etc Comment combler ces pertes? Trouver des équivalences? Sensibiliser les musées étrangers? Notamment les américains qui sont loin d'etre insensibles à Versailles?
Comme le disait Mr Verlet dans son livre il ne faut pas non plus se larmoyer sur ces manques, pourtant, ils sont bien réels. Votre opinion m'intéresse.
Désolé pour mon manque de précisions dans mes exemples, j'écris avec empressement.
Merci de me répondre...

Mr Guillaume DUBOIS.

[Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon]

Monsieur Dubois,

Certaines pertes sont irréversibles. D'autres pourront, grâce aux aléas de la propriété privée d'oeuvres d'art, revenir à Versailles. C'est la raison pour laquelle les conservateurs sont en état de permanente vigilance. Il ne faut pas négliger non plus les perspectives que peuvent ouvrir les formidables échanges entre institutions publiques. N'oubliez pas que beaucoup de chefs-d'oeuvre de Versailles sont au Louvre...

Cordialement