Une infection douloureuse au pied droit me détermine à aller aux urgences de l’hôpital Mignot, au Chesnay, hôpital le plus proche de mon domicile. J’imaginais qu’un dimanche après-midi, il n’y aurait pas grand monde et donc peu d’attente… J’y rencontre, en fait, la terrible réalité des urgences : dans une salle d’attente en partie bâchée par la protection de travaux en cours, des civières entrent et sortent, beaucoup de patients attendent, certains sereinement, d’autres avec inquiétude et énervement même. Chacun essaie, quand la porte des admissions s’ouvre, de capter l’attention d’un infirmier, d’une infirmière, ou d’un médecin. Beaucoup de la misère du monde se presse là, pauvres gens, immigrés souvent, blessures, chutes, rixes, déshydratation, infections pulmonaires, râles, malaises cardiaques… Dans la salle des urgences, les admis attendent sur des lits, certains dans des boxs, d’autres dans la grande salle. Une dame se plaint d’être là depuis ce matin (il est 16 heures). On lui dit qu’une ambulance va venir la chercher pour la transporter vers un autre hôpital. Chacun attend les soins que son état appelle, surtout de l’attention, et qu’on le rassure. Des parents ou amis viennent régulièrement aux nouvelles ne sachant à qui s’adresser.
On m’examine. On me fait une prise de sang. On me prend la tension. On me baigne le pied dans une solution de Dakin. Je vois deux médecins. Vers 18 heures, on me renvoie chez moi muni d’une « autorisation de sortie » et d’un analgésique. Le lendemain matin, mon pied n’aura pas dégonflé. Je serai donc quitte pour une nouvelle consultation médicale.
Les urgences : des installations parfois vétustes et inadaptées, un personnel médical et de soins dévoué et plein d’humanité, sans doute insuffisant, en tout cas mal organisé, la nécessité de devoir accueillir ce qui relève plus du traitement social de la détresse et de la misère que du traitement médical.
A quelques centaines de mètres du château de Versailles, les circonstances m’offrent ainsi une incursion, un après-midi d’été, jour de la fête de la musique, dans la réalité de la société française, en tout cas dans l’une des faces de cette réalité.
C’est donc de chez moi qu’en fin de journée, je fais, avec quelques responsables de l’Etablissement, le point sur la préparation de l’accueil du Congrès du lendemain.
Fête de la musique des collaborateurs de l’Etablissement, Grande Ecurie (c) Josiane Faurel
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.