Centre George Pompidou-Metz
A Metz, pour l’inauguration de « Constellation », le remarquable programme de préfiguration du Centre Pompidou-Metz, conçu par Laurent Le Bon. Les discours protocolaires (le Maire, le Président de la Communauté urbaine, Le Président de l’Association de préfiguration, le Président du Centre Pompidou, le Préfet…) ne manquent pas de souligner le rôle déterminant que Jean-Marie Rausch, ancien maire de Metz, et moi-même avons joué dans l’avènement de ce projet. J’ai tenu à me tenir près de Jean-Marie Rausch (et de celle qui fut son adjointe à la culture, Christine Raffin), pendant ces discours. Il est ému et me dit : « ils on été corrects. On ne peut rien reprocher à qui que se soit ». Il a raison.
Nous nous tenons devant le bâtiment de Shigeru Ban qui s’achève et qui devrait être livré à la fin de l’année pour son inauguration l’année prochaine.
Je devine qu’Alain Seban est triste de la décision du ministère de la Culture de ne pas confier la partie vacante du Palais de Tokyo au Centre Pompidou. Il a peut-être tort de s’en affliger. Une décision favorable à son établissement n’aurait apporté qu’une réponse incomplète et même imparfaite à la vraie question qui se pose à son avenir : comment donner à son principal département, le Musée national d’art moderne, les espaces suffisants, le deuxième site dont il a besoin pour déployer sa collection d’art contemporain ? Les deux étages du Centre Pompidou sont saturés par la collection historique et se prêtent mal, de surcroît, aux œuvres contemporaines qui nécessitent de la place, des volumes, des conditions techniques que le bâtiment de Piano et Rogers ne remplit pas. C’est aujourd’hui, pour l’Etat, une vraie nécessité que de s’attacher à cette question s’il veut marquer sa sollicitude à son musée d’art moderne qui est l’un des plus importants du monde.
J’ajouterai que j’ai toujours pensé qu’avant de faire revenir le Musée national d’art moderne au Palais de Tokyo, dont il a été extrait, de manière parfois agitée, au moment de la création du Centre Georges Pompidou, il fallait prendre la mesure du caractère symboliquement et possiblement fâcheux de ce retour à « la case départ ». De surcroît, j’imaginerai mal le bric-à-brac institutionnel d’un Palais de Tokyo où cohabiteraient le site d’art contemporain, le Musée national d’art moderne de la Ville de Paris et une extension du Centre Pompidou.
Cela dit, je pense qu’il faudrait aujourd’hui liguer la passion de tous ceux qui aiment le Centre George Pompidou pour soutenir les efforts de son président, Alain Seban, et de son directeur du Musée national d’art moderne, Alfred Pacquement, pour que, de façon intelligente, on aborde la question urgente du deuxième site nécessaire à la grande institution du plateau Beaubourg. Que l’Etat soit attentif à son sort est impératif. Peu d’institutions sont aussi fidèles que celle-ci à leur missions statutaires et à l’obligation, pour les établissements nationaux, d’être des « centrales de la décentralisation ». L’avènement du Centre Pompidou-Metz le montre.
En déambulant à travers le circuit des événements artistiques qui parsèment la ville, je m’arrête à la galerie Gustave Cowbell, voisine, rue des Parmentiers, du lieu de ma naissance, à quelques mètres de l’église Notre-Dame où fut baptisé Verlaine qui partage avec Bernard-Marie Koltès le sommet du panthéon littéraire de cette ville. Je croise une professeure d’arts plastiques, Viviane Zenner qui enseigne au collège Breckelberg de Creutzwald dont je fus élève, dans les années 50. Ce collège est désormais en ZEP. Mme Zenner me dit qu’il devrait fermer prochainement. J’y ai eu comme professeur de français, René Guise qui m’a beaucoup apporté et beaucoup marqué. Alors qu’il enseignait dans ce collège, René Guise passa les concours, prépara une thèse, se spécialisa dans l’œuvre de Balzac et devint plus tard professeur à l’université de Nancy. Il est décédé il y a quelques années.
Pause historique
Au retour de Metz, je m’arrête, avec mes deux compagnons de voyage à Sainte Ménehould. Je leur propose de leur faire goûter un pied de cochon, spécialité locale. Nous nous attablons dans un bistrot. J’y suis reconnu par le député de la circonscription, Benoît Apparu, qui vient me saluer… Être reconnu à Sainte Ménehould, c’est tout un programme… Il est vrai que nous étions sur la route de Paris et non sur celle de Verdun via Varennes… J’en profite pour rafraîchir la mémoire historique de mes compagnons : la fuite du Roi, l’arrestation, le retour à Paris. En passant au large de Valmy, je leur montre, sur la colline, le moulin et leur raconte l’épisode historique ainsi que ceux du lendemain : l’abolition de la monarchie, la proclamation de la République, l’établissement d’un nouveau calendrier qui fera du 21 septembre 1792, le 1er vendémiaire de l’An I.
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