Je me souviens du 1er mai 2002, quand la fête du travail est devenue, entre les deux tours de l’élection présidentielle, une vaste manifestation de soutien à la République déséquilibrée par le scrutin paradoxal du premier tour où le principal candidat de gauche, Lionel Jospin, avait été désarçonné par la multiplication des candidatures rivales et par la capacité de Jean-Marie Le Pen à cristalliser plus de suffrages que lui.
Les organisations syndicales du Centre Pompidou (la CGT et la CFDT en tout cas) avaient organisé une délégation qui, partant de Beaubourg, rejoignit la manifestation immense qui s’étirait de la République à la Bastille. J’y pris place au milieu de mes collègues. C’est vers le boulevard des Filles du Calvaire que nous nous fondîmes dans l’océan des manifestants sans pouvoir en bouger. La manifestation avait, en effet, rapidement saturé son parcours. C’était un mercredi. Quatre jours plus tard, Jacques Chirac était élu avec 82,21% des voix. On devrait mieux se souvenir du sens républicain de la responsabilité dont la gauche française a alors su faire preuve, surmontant ses déceptions, ses répulsions et ses préjugés.
A l’invitation de Gérard Cherpion, député des Vosges, je vais à Saint-Dié, remettre les insignes de chevalier des Arts et Lettres à deux personnalités engagées dans la promotion de l’histoire locale et dans la défense du patrimoine naturel et historique du massif des Vosges. Il s’agit de Damien Parmentier et de Jean-Claude Fombaron. Le premier est réputé « de droite », le second « de gauche ». Tous les deux ont consacré une bonne partie de leur vie aux activités de l’une de ces remarquables sociétés savantes populaires, la « société philomatique vosgienne ». C’est également ensemble qu’ils ont rédigé un « guide du Parc des Ballons ». Jean-Claude Fombaron qui fut instituteur, consacre aujourd’hui son active retraite à ses travaux et à ses engagements. Damien Parmentier est directeur de l’agence départementale de développement économique et touristique des Vosges. Après l’excellent repas que nous avons partagé, près de Gérardmer, au Valtin, dans l’auberge du Val Joli tenue par la famille Laruelle, il m’offre son dernier livre « Massif des Vosges. Massif d’histoire et terre de liberté » (la Nuée Bleue). J’ai partagé la responsabilité de cette cérémonie avec Isabelle Chave, directrice des archives départementales des Vosges. Nous évoquons ensemble la richesse du patrimoine des archives et bibliothèques de ce département, héritières des fonds de plusieurs grandes abbayes, dont celles de Luxeuil, de Remiremont, de Marmoutier, de Moyenmoutier, et de Sénones dont Dom Augustin Calmet, auteur de l’histoire ecclésiastique et civile de lorraine fut l’abbé au XVIIIe siècle . C’est à la bibliothèque d’Épinal que j’avais emprunté pour « Rome et les Barbares » le fameux « Glossaire d’Épinal », dictionnaire latino-saxon de la fin de l’époque mérovingienne.
Au retour, je m’arrête à Reims, pour qu’on m’y présente, dans le chœur de la cathédrale, le projet de vitrail confié à un artiste allemand, Imi Knoebel et à l’atelier Simon Marq. J’avais, comme ministre, engagé ce projet pour cette cathédrale endolorie par l’histoire du XXe siècle. Il arrive au terme possible de sa réalisation. C’est la raison pour laquelle le directeur régional des affaires culturelles, Marc Nouschi, m’a suggéré, si je passais par Reims, d’aller voir ce que ça donnait. Devant la cathédrale, je suis accueilli par Stéphanie et Benoît Marq. Nous allons au fond de la nef, en croisant beaucoup des vitraux déjà réalisés par le grand-père, le père, la mère de Benoît Marq. Je trouve ceux de sa mère remarquables, interprétant heureusement le motif de la grisaille. Le panneau réalisé pour l’une des baies des deux chapelles auxquelles cette nouvelle commande est destinée me paraît convaincant. Ces deux chapelles fourniront, à celle, centrale, ornée des vitraux de Marc Chagall commandés par André Malraux, un bel écrin. Je pense qu’il faut éviter, comme ce fut fait à Nevers, d’échantillonner dans le même édifice, un trop grand nombre de commandes à des artistes différents. Cela finit par provoquer une insupportable bouillie visuelle. J’apprécie beaucoup la cohérence de certaines grandes commandes globales comme celle de Soulages à Conques, de Jean-Pierre Raynaud à Noirlac ou de Dibbets à Blois. A Reims, l’intérêt de l’édifice commanderait qu’on donne une certaine unité au déambulatoire, autour de la création de Chagall, et que dans la nef, on respecte les verrières blanches qui, dans le premier registre de fenêtres, donnent à cet édifice une belle et solennelle clarté.
Pour la commande en cours de réalisation, on avait d’abord pensé à Richter qui a réalisé une grande verrière (controversée inévitablement) pour le transept de la cathédrale de Cologne. Richter ayant décliné cette proposition, une nouvelle consultation a conduit au choix de Imi Knoebel, moins illustre que Richter mais, en l’occurrence, auteur d’une proposition intéressante dont les maîtres verriers me signalent cependant la vertigineuse difficulté d’exécution. Je suis sûr que leur savoir-faire viendra à bout de cette difficulté.
Cher Monsieur
On vient de m'apprendre que vous aviez rédigé une note fort positive sur ma galerie (la galerie Réjane Louin à Locquirec), je me suis donc rendue sur votre blog . J'en suis très heureuse
et tenais donc à vous en remercier très chaleureusement.
Nous sommes en train de préparer la prochaine exposition consacrée à Christophe Robe (que vous avez cité), je vous joins au plus vite notre carton d'invitation.
Avec mes respectueuses salutations
Réjane Louin
Rédigé par : Réjane Louin (Galerie Locquirec) | 12 juin 2009 à 10:44
Cher Jean Jacques Aillagon,
On vient de me communiquer l'aimable commentaire que vous avez fait de votre soirée dans la montagne vosgienne du 30 avril dernier.
Les 350 personnes présentes au Musée municipal de Saint-Dié ont été ravies par votre gentillesse et votre simplicité. Il fallait que cela soit écrit.
Encore mille mercis pour avoir consacré du temps pour les Arts et Lettres...
Damien Parmentier
Rédigé par : Damien Parmentier | 14 juin 2009 à 18:07
Merci, chère Madame, à bientôt à Locquirec.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 15 juin 2009 à 15:24
Merci, cher Damien, à vous mon meilleur souvenir.
Amitiés.
Jean-Jacques Aillagon
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 15 juin 2009 à 15:26