François Pinault remet la Légion d'Honneur à Yan Pei Ming. Tout le cercle des bourguignons est là pour saluer la promotion, dans notre ordre national, de ce grand artiste chinois qui a fait le choix de « vivre et travailler » (selon la formule des cartels de présentation des artistes dans les musées) à Dijon. L'autre grand artiste bourguignon, Bertrand Lavier, est venu avec sa femme, artiste elle aussi, Gloria Friedman. Xavier Douroux qui dirige le Consortium est là également. Les élus ont fait le déplacement, le maire de Dijon, François Rebsamen, le Président du Conseil Général, François Sauvadet, le Premier Vice-président du Conseil Général, Louis de Broissia. La présence de Dominique de Villepin, d'Hubert Védrine et de moi-même, également admirateurs de Yan Pei Ming, justifie que François Pinault nous salue, avant de prendre la parole, d'un « messieurs les ministres »...
Discours sensible de François Pinault qui parle de la relation de Ming avec la mort et avec sa représentation et de son destin, hors pair, qui le conduisit, lui le petit garçon bègue, de Shanghaï à Paris puis à Dijon. Ming répond avec intelligence et émotion. Les larmes lui montent un moment aux yeux. Il achève son propos en déclarant qu'il espère bien, un jour, avoir une rue (même une impasse dit-il) à son nom. La plaque indiquera alors « Yan Pei Ming, né à Shanghaï, mort en France ».
L'histoire de l'art moderne a été faite, dans notre pays, par cette extraordinaire complicité d'artistes venus de notre propre histoire, les Henri Matisse, les Fernand Léger, les Georges Rouault... et d'autres, venus d'ailleurs, du monde entier, d'Espagne avec Pablo Picasso, Salvador Dali et Juan Gris, d'Allemagne avec Max Ernst, de Suisse avec Alberto Giacometti, de Roumanie avec Constantin Brancusi, de Russie avec Vassily Kandinsky... C'est cette convergence qui a fait la force de la situation artistique française. Ming renoue avec cette tradition qui est une chance. Il fait donc un beau cadeau à notre pays. La Légion d'Honneur en est la bien légitime récompense tout comme l'exposition qu'Henri Loyrette et Marie-Laure Bernadac lui consacrent au Louvre.
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