DS 19
Dans Libération, une double page sur la DS, à propos de l’annonce par Citroën de la reprise de cette appellation en 2010. Souvenirs ! Souvenirs !
Ciccio Pizzettaro, © Droits réservés
Cette voiture, apparaissant dans le paysage de mon enfance, y a, d’une certaine manière, signé l’irruption de la modernité. Si nous n’avions pas de voiture à la maison, ma tante, Tata Mimi, et mon oncle, Nonon Robert, en avaient toujours possédé une. C’est en voiture qu’ils nous rendaient parfois visite le dimanche, avec mes cousins Hubert et Jean-Claude. Ils vivaient à Pange, dans la campagne proche de Metz. Nous vivions à Creutzwald où ma mère tenait un improbable commerce d’un autre temps (café, restaurant, épicerie, hôtel…) qui périclitait. Je me souviens de son désespoir, quand elle constatait, tous les matins, que des souris avaient dévasté le rayon des pâtes ou du riz, rayon étant un bien grand mot pour désigner le petit stock qui s’entassait sur une étagère de bois peint… Quoi qu’il en soit, je me souviens très précisément du jour où ces parents, sensiblement plus nantis que nous, sont arrivés, avec la DS qui avait remplacé leur Traction. La Traction nous renvoyait à l’époque de la guerre. C’est la voiture qu’on voit sur les images de la Libération de Paris. La DS, brusquement, nous projetait dans l’avenir. Elle fut ma première expérience de ce que je saurai plus tard être le design. Elle faisait prendre conscience de nouvelles manières possibles de voyager, en s’abandonnant au confort de nouvelles ergonomies, en procurant au passager la griserie de nouvelles sensations technologiques, comme celle de la mise en œuvre, à l’allumage, de la suspension hydraulique. Elle était définitivement devenue le symbole même de la réussite (celle de mes parents de Pange qui avaient créé une société de distribution de gaz en bouteille et d’appareils électroménagers, à un moment où les ménages accédaient au « confort moderne ») et du pouvoir (la voiture du Général de Gaulle…). Vous pensez l’effet que ça pouvait produire à Creutzwald, rue de Nassau, où selon le vent, l’air sentait ou les exhalaisons des tas de fumier qui encore occupaient les trottoirs ou les effluves soufrées des installations carbochimiques de Carling !
Le Pape encore
Je suis impressionné par la révolte que l’ambiguïté du Pape a provoquée dans l’opinion catholique. Le Figaro titre « l’Allemagne prend ses distances avec « son » Pape ». En France, l’hebdomadaire « chrétien d’actualité » La Vie, prend la tête d’un appel des intellectuels, animé par Jean-Pierre Denis, rédacteur en chef de la publication. Ces réactions témoignent de la véritable naissance d’une opinion publique catholique qui ne ploie pas l’échine sous le joug d’une autorité et d’un magistère contestables. Il y a peut-être là les prémices d’un vrai mouvement de réforme.
Académie Française
La succession paradoxale au fauteuil de Maurice Rheims à l’Académie Française est ouverte. Elle est paradoxale puisqu’elle gomme l’intermède de l’élection d’Alain Robbe-Grillet qui, élu en 2004, n’a jamais souhaité y être « reçu », jusqu’à sa mort en 2008… Michel Borel, Renaud Camus, Jean-Louis Servan-Schreiber, François Taillandier, Pascal Thomas et Didier Van Cauwelaert sont candidats. L’élu prononcera donc l’éloge de Maurice Rheims et non pas celui d’Alain Robbe-Grillet, encore que la délicatesse et la grâce littéraires l’inviteront sans doute à ne pas livrer la mémoire de cet homme singulier à une totale « damnation ».
Je regrette que Dominique Muller n’ait pas osé sa candidature. Elle est femme. Elle est écrivain, incontestablement et amplement. Vingt-cinq essais et romans ponctuent déjà son œuvre exigeante. Elle a reçu la grâce de cette curiosité pour les objets d’art dont Maurice Rheims était le virtuose. Elle fut la compagne du grand commissaire-priseur et a même consacré un travail universitaire à Alain Robbe-Grillet dont elle est capable de partager la liberté des comportements. J’imagine qu’elle a craint que l’Académie, ne soit pas suffisamment attentive à la sincérité et à la qualité d’une candidature à laquelle la noble compagnie en préférera sans doute d’autres qui lui paraîtront stratégiquement plus opportunes.
Vous oubliez deux autres candidats. Allez voir sur le site de l'Académie.
Rédigé par : robeto | 09 février 2009 à 18:30
Le seul candidat original au fauteuil de M: Rheims, c'est... Olivier Mathieu.
Communiqué d'Olivier Mathieu
Nouvelles règles pas académiques de ce con candide de candidat de Robert Pioche, qui entrent en vigueur lors de l’élection du 26 mars 2009 à l’Académie.
1. Si les académiciens, le jour des élections Quai de Conti, prenaient en considération l’orthographe, la connaissance de la langue française et le style, ils voteraient pour moi.
2. Je défie ici, le plus officiellement du monde, tous les académiciens de m’affronter dans l’épreuve d’une dictée française. Je m’engage à verser 10.000 euros à celui qui fera moins de fautes que moi (qui n’en ferai aucune), à condition que tout académicien battu s’engage à m’offrir sa voix. En attendant, je déclare donc être plus lettré (et par conséquent, en toute logique, moins illettré) que tout « immortel » actuellement en vie. Si quelqu’un, parmi les académiciens, s’estime offensé, je l’attends bien volontiers pour un tel « duel » linguistique. Je m’offre enfin, gratuitement, à offrir gratuitement à qui d’eux le voudrait, des leçons – au choix - de littérature et d’écriture.
3. Je m’offre aussi à expliquer ce qu’est la rebellion, et le talent, et diverses autres choses, à certains de mes amusants collègues candidats académiques : de si timides révoltés, je trouve.
4. Si les académiciens - qui ont récemment élu M. Dabadie, poète moderne - avaient encore beaucoup de goût et de curiosité, ils liraient mes livres et mes textes. Ce que chacun peut faire :
http://alenseignedespetitsbonheurs.c om/cariboost1/crbst_77.html
http://alenseignedespetitsbonheurs .com/cariboost1/crbst_37.html
5. Si les académiciens, ou du moins certains académiciens, voulaient voter pour un écrivain, et pas seulement pour un ex-Président de ceci ou une ex-Ministre de cela, ils voteraient pour moi.
6. Je me rappelle au bon souvenir des quelques académiciens qui me firent des promesses en 2003, y compris le seul qui eut le courage de voter pour moi lors de l’élection qui vit la victoire de Valéry, il ne s'agissait pas de Paul.
7. Si les académiciens songeaient au motif, au seul et unique et principal motif pour lequel ils ne votent pas pour moi, ils feraient bien de se souvenir que l’Histoire, et la postérité, jugeront un jour (et il ne faudra plus attendre bien longtemps) leur non-vote en ma faveur.
8. Je rappelle à tous les académiciens qui ont la chance d’être « immortels » que se présentera, demain ou après-demain, à leurs fauteuils, le dénommé Robert Pioche qui, s’il était mort selon la presse et quelques amusants « historiens » en 2006, aurait d’ores et déjà atteint à une bien plus définitive immortalité.
Et que l’on rie, braves gens !
Rédigé par : Olivier Robert Mathieu-Pioche | 10 février 2009 à 16:18