Un rendez-vous à Paris, à 9h30, m’oblige à quitter Versailles dès 8h15. Malgré cette précaution, l’exercice est rude. L’accès à l’A13 est saturé à hauteur des harras des Jardy. Je fais donc demi-tour pour « couper » par le bois de Fausses-Reposes, Marnes-la-Coquette et le Parc de Saint-Cloud. C’est ensuite que le cauchemar recommence : le pont de Saint-Cloud, le bord de la Seine jusqu’au périphérique puis la voie express Georges Pompidou, enfilent les bouchons, comme un chapelet les grains de buis. J’arrive à mon rendez-vous ric-rac après 1h15 de voiture entre Versailles et le Trocadéro ! Heureusement que la radio, en l’occurrence France Inter dont je n’ai jamais quitté l’écoute matinale depuis quelques décennies, est là pour calmer mon impatience en m’informant et en m’invitant à d’utiles réflexions.
La presse du jour rend d’ailleurs compte des difficultés de circulation dans la région parisienne, notamment celles, en ce moment, consécutives au mouvement de grève qui perturbe la gare Saint-Lazare, l’une des gares qui desservent Versailles.
Une part importante de la fréquentation du château de Versailles passe par les gares de Versailles-Rive Droite, Versailles-Rive Gauche et Versailles-Chantiers (de manière moins significative puisque cette gare est plus éloignée du château). Dès que la desserte de l’une de ces gares est perturbée par des difficultés techniques ou sociales, c’est le flux des visiteurs qui en subi les conséquences. La SNCF est de ce fait, pour le château, un partenaire essentiel. A cet égard, je regrette la décision prise par la direction de cette société de ne plus vendre à ses guichets, en même temps que les titres de transports, des billets d’entrée au château. Ce sont environ 200 000 billets par an qui étaient vendus aux guichets de la SNCF jusqu’au 31 décembre dernier. J’ai dit à Guillaume Pépy, Président de la SNCF, combien je regrettai l’interruption de cette prestation. Je lui confie cependant un vœu : que la SNCF ouvre plus de services directs entre Paris et Versailles. Le caractère « omnibus » des services actuels rend le trajet un peu décourageant pour nos visiteurs.
Dans le Figaroscope de ce jour, dossier qui livre « l’aveu d’une admiration » de quelques responsables culturels, j’ai choisi de dire ma passion pour le Musée national d’archéologie de Saint-Germain-en-Laye, même si je regrette son ancienne dénomination de Musée des antiquités nationales. Alfred Pacquement, Directeur du Musée national d’art moderne, choisit la Piéta de Delacroix de Saint-Denys-du-Saint-Sacrement (Paris, 3è), Jean-Luc Monterosso, Directeur de la Maison européenne de la photographie, choisit, lui, le Combat de Jacob et de l’Ange du même Delacroix de Saint-Sulpice (Paris 6è). J’aurais pu ajouter, de Delacroix encore, Jésus au Jardin des Oliviers qu’on peut voir dans l’église Saint-Paul (Paris 4è). J’aime le mouvement de révulsion épouvantée qui anime la course des anges qui viennent consoler Jésus souffrant. Les artistes, les grands, ont toujours su – en tout cas cherché – à représenter les sentiments muets. C’est ce que fait Edvard Munch dans son Cri. C’est ce qu’avait déjà fait Jean de Cambrai dans son magnifique Pleurant sans visage du Tombeau de Jean de Berry présenté aujourd’hui au Musée du Berry à Bourges.
Pleurant du tombeau du duc de Berry, © RMN / Gérard Blot
Aucun expressionnisme facile n’agite ce pleurant totalement encapuchonné, mais sa douleur est sensible. J’aime, pour reprendre l’expression de Bernard Hasquenoph dans un article du site Louvre pour tous cette « élégance un peu hautaine » qui est une forme de pudeur.
Je reçois un courrier de Marie-Françoise Rose, Conservateur général de la bibliothèque municipale de Versailles, à qui j’ai confié une partie de ma bibliothèque et, notamment, beaucoup d’ouvrages portant des envois autographes. Madame Rose m’envoie un inventaire complet de cet ensemble, ce qui m’impressionne beaucoup. Le désordre de mes affaires est transcendé par la précision du travail des bibliothécaires. J’ai récemment fait un nouvel envoi de cartons à la bibliothèque. J’y joindrai ensuite un fond important de correspondances. J’ai un peu le sentiment de préparer ainsi ma future et modeste « éternité ».
Bibliothèque municipale de Versailles, © EPV / Etienne Chilot
Bravo pour l'ouverture de ce blog cher Jean-Jacques.
Amitiés,
FL
Rédigé par : Frédéric LATOUR | 18 janvier 2009 à 03:04
Cher Frédéric, merci de cet encouragement. A bientôt.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 22 janvier 2009 à 12:54