Cette semaine, j’ai renoncé aux Puces de Saint Ouen où je vais souvent le samedi matin avec mon vieux camarade Jean-Pierre Biron. J’aime l’excitation que procure cette exploration, festive pour le regard, de milliers d’objets. C’est une formidable manière d’aiguiser sa curiosité, son goût, de reconsidérer ses certitudes. Quel plaisir d’en revenir avec une petite ou une plus grande prise, un objet ou un meuble qui vous émerveillera, ou encore un cadeau à faire. De stand en stand, j’aime saluer les marchands qui, souvent, se plaignent, tantôt de la rigueur du temps, tantôt de la difficulté des temps. Il y a parmi eux des piliers et des nouveaux venus. Certains stands ferment, d’autres s’ouvrent… Se rend-on compte à quel point ce marché sans apprêt a été le territoire de la révélation de tant de nouveaux regards sur des productions oubliées et négligées, il y a quelques décennies l’art nouveau, puis le design.
En soirée, je vais à la Cité de la musique pour les Concertos Brandebourgeois dirigés par John Eliot Gardiner. C’est stupéfiant d’audace, de rigueur et de liberté à la fois. La dissonance des cors dans le premier mouvement du premier concerto vous coupe le souffle. Cette musique a toujours été moderne. Je salue Laurent Bayle, remarquable directeur de la Cité de la musique. Nous fûmes collègues au Centre Georges Pompidou. Il dirigeait L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) alors que j’étais président de l’établissement. Quand j’ai souhaité associé le Ministère de la culture à la renaissance de la salle Pleyel, il m’a tenu à cœur que Pleyel et la Cité de la musique relèvent d’une direction cohérente. C’est ainsi que Laurent Bayle s’est vu confier cette salle du centre de Paris. Hugues de Saint Simon, son directeur de la communication est également là. Ce descendant (collatéral) du « petit duc » qui fut si dur pour la Maintenon et pour le Roi est, lui aussi, riche de qualités exceptionnelles. L’équipe de Laurent Bayle est à la hauteur du patron de talent qu’il a toujours su être, dans toutes fonctions.
Après avoir dîné à l’incontournable « Bœuf Couronné », retour rapide à Versailles. Le périphérique et l’A13 sont fluides. On m’ouvre la Grille de la Reine. Le Parc est blanc, silencieux, éclairé par une lune brillante. Je ne me lasse jamais de la beauté de Versailles.
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