Cette nuit j’ai relu Athalie de Jean Racine, écrit, à la demande de Madame de Maintenon, pour la maison d’éducation de Saint-Cyr.
J’aime, à la fin de la pièce, la solennelle apostrophe du Grand Prêtre, Joad, au nouveau jeune roi d’Israël, Joas, dont la grand-mère, la terrible Athalie, vient de subir le mortel châtiment que sa méchanceté appelait.
« Par cette fin cruelle et due à ses forfaits,
Apprenez roi des juifs et n’oubliez jamais,
Que les rois, dans le ciel, ont un juge sévère,
L’innocent un vengeur et l’orphelin un père »
C’était l’affirmation, face au "plus grand roi de la Terre", du primat du jugement moral sur le pouvoir que donne la couronne. Les rois même et les puissants sont soumis à la transcendance de la morale.
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