C’est une lourde responsabilité qui incombe aux citoyens de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, celle de décider si François Bayrou continuera ou non de siéger à l’Assemblée nationale. Je sais bien qu’on n’attend pas des électeurs qu’ils se fassent stratèges ni qu’ils se livrent aux complexes conjectures qui font le délice des commentateurs politiques. Leur choix ne doit qu’exprimer leur conviction, la sincérité qui l’anime, mais aussi l’idée qu’ils se font de l’intérêt général.
C’est ainsi, d’ailleurs, qu’il est arrivé à des électeurs de sortir du jeu parlementaire des personnalités aussi éminentes que Martine Aubry, en 2002, et Alain Juppé, en 2007. L’intérêt général ne voudrait-il cependant pas que François Bayrou retrouve son siège à l’Assemblée nationale ? Je sais bien - des sondages l’indiquent - que beaucoup de ses électeurs béarnais sont séduits par d’autres candidatures, notamment celle de Nathalie Chabanne, investie par le PS, ou celle d’Eric Saubatte, investi par l’UMP. Je comprends d’ailleurs que ces formations politiques n’aient pas renoncé à présenter un candidat face à François Bayrou. L’auraient-elles d’ailleurs pu ? C’eut été incompréhensible de la part de l’UMP. Ce parti n’est-il pas, toutes choses égales par ailleurs, dans la position des légitimistes qui, après 1830 et le renversement de Charles X, récusaient violemment ceux qui avaient pris le parti du changement, en l’occurrence celui de Louis-Philippe d’Orléans ? Pour le PS de Martine Aubry, c’eut été à peine moins compréhensible, au moins au premier tour. N’aurait-il pas ainsi désavoué une candidate déjà investie, en donnant par ailleurs le sentiment que François Bayrou recevait ainsi une encombrante récompense qui, devenant une caution, pouvait priver son combat pour la renaissance d’un Centre autonome d’une part de son autorité ? Tout s’est ainsi passé comme cela ne pouvait que se passer…
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