Qu’a bien pu faire au bon Dieu la quenelle, cette spécialité lyonnaise, pour alimenter, si l’on peut dire, au cours des dernières semaines, une aussi vive et terrible polémique ? Comment cette robuste et délicieuse variante de la knödel germanique a-t-elle pu donner son nom à un geste dont on ne sait plus très bien s’il est obscène ou sinistre ? Les "mères " installées entre Rhône et Saône, auraient dû protester contre un abus susceptible de porter préjudice à la réputation de leur cuisine si sincère. A Lyon, la cuisine est, en effet, une grande affaire. Ce n’est pas pour rien que les halles s’y ouvriront, dans la soirée du 28 janvier, à une initiative originale intitulée "Roy’Halles " qui, permettra aux gourmands de déambuler parmi les étals pour y déguster, à volonté, et après acquittement d’un droit d’inscription, tout ce qu’on y offre de succulent : rosette, cervelas pistaché, saucisson en brioche, Saint-Marcellin, et autres délices. Dommage seulement que le beau musée historique de la ville, le musée Gadagne, n’évoque pas, de façon surprenante, dans le parcours de ses collections permanentes, la place de la gastronomie dans la personnalité d’une ville qui s’honore de tant de bons bistros et d’un Institut Paul Bocuse qui, dans le cadre original d’un "hôtel-école", le Royal, forme aux métiers de la restauration et de l’hôtellerie.
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