La concurrence est pourtant forte. Bâle reste la reine incontestée des foires, mais il faut également compter avec la Frieze Art Fair de Londres, créée en 2003 et programmée, sans beaucoup de fair-play, juste avant la Fiac. Aux foires européennes comme l’ARCO à Madrid, Art Brussels ou Art Cologne, se sont désormais ajoutés de nombreux rendez-vous sur tous les continents, dont certains sont réputés incontournables comme les foires de Miami ou de Hongkong. Le marché de l’art est bien devenu un marché mondial. Que Paris y conserve une place importante n’est pas une question accessoire. Les enjeux culturels, économiques qui en dépendent sont importants, dont celui de la capacité de la France à promouvoir l’œuvre des artistes qui travaillent sur son territoire. Leur reconnaissance sera d’autant plus forte que la scène française saura affirmer son caractère international et que, contredisant le vieux soupçon de chauvinisme qui frappait notre pays, des Italiens comme Giuseppe Penone et Pierpaolo Calzolari, un Chinois comme Zeng Fanzhi susciteront la même ferveur que Pierre Huygue, Philippe Parreno, François Morellet ou Gilles Barbier. A charge de revanche.
Quant aux enjeux économiques, ils sont ceux du développement d’un marché qui, outre son propre objet, stimule de nombreuses autres activités – transport, hôtellerie, restauration, édition – et suscite ce à quoi l’État n’est jamais indifférent, de la recette fiscale. À ce sujet, on ne peut que se réjouir de l’amendement au projet de loi de finances adopté par l’Assemblée nationale permettant de ramener la taxe à l’importation des œuvres d’art à 5,5 %, alors qu’on pouvait craindre qu’elle soit portée de 7 % à 10 %. À 10 %, la taxe devenait dissuasive face à un marché anglais qui prospère avec une taxe à 5 %. Les professionnels du marché de l’antiquité et de l’art contemporain ne se sont pas mobilisés en vain. Le Parlement, dans sa fameuse sagesse, a été sensible à leurs alarmes.
Article publié le 24 octobre 2013 dans L'Opinion
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