Je passe la journée à Metz pour y travailler aux premières actions de l’Association des Amis du Centre Pompidou-Metz que je préside ([email protected]/Tel : +33 (0)3 87 15 52 59).
Le Centre a métamorphosé Metz et donné à cette ville un joyeux air de jeunesse que souligne encore le temps estival qui enchante les promeneurs. Passant par la ville, je vais à la cathédrale. J’y croise Norman Rosenthal, ancien directeur de la Royal Academy, venu pour Buren. Norman s’extasie devant l’élévation de la nef et se dirige vers le transept pour y découvrir les vitraux de Chagall. Une fois encore, dans la galerie 3 (la plus élevée du Centre Pompidou), Daniel Buren démontre son intelligence très fine de la plasticité de l’espace. Il s’y livre à un magnifique exercice d’introduction de l’image de l’extérieur, à l’intérieur du bâtiment, grâce à un subtil jeu de miroirs, un peu comme Mansart l’a fait à la galerie des Glaces. En ce moment le Centre Pompidou-Metz est donc une sorte d’hommage au château de Versailles. L’architecture y abolit la frontière entre le dedans et le dehors. Cette installation de Buren est visible jusqu’au 9 septembre prochain. Les deux murs latéraux de la galerie 3, couverts de miroirs (déformants), se renvoient à l’infini les mêmes images dont celles des visiteurs, me rappelant l’émotion que suscitait en moi, il y a cinquante ans, la pâtisserie Rogie, rue Serpenoise, à Metz également. Quand je passais mes vacances chez ma tante, Tata Mimi, à Pange, chacune de nos sorties à Metz (c’était la grande sortie des vacances…), était célébrée par une visite au salon de thé Rogie qui me faisait l’effet d’une " merveille du monde ". Les deux murs latéraux de ce salon, long et étroit, étaient recouverts de miroirs qui mettaient " en abyme " les éclairs au café et les tartes à la mirabelle dont je raffolais. Dans la même rue, on me conduisait, une fois l’an, chez Lion Frères, pour m’acheter un ou deux pantalons. J’étais très fier de ce droit au " chic messin "… La rue Serpenoise s’est aujourd’hui, comme toutes les artères principales des villes de province, terriblement banalisée.
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