Georges Frêche est mort. Il fait partie de cette phalange de grands maires qui ont métamorphosé leur ville : Pierre Mauroy à Lille, Jean-Marie Rausch à Metz, Alain Juppé à Bordeaux, Jean-Marc Ayrault à Nantes… Quel dommage que ce véritable visionnaire n’ait pas été servi par un meilleur discernement en matière d’architecture et d’art contemporain. Son talent constructeur aurait alors permis à sa fougue d’urbaniste d’être soutenue par des réalisations architecturales qui auraient mieux résisté au jugement critique de la postérité. Quand, en qualité de président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, il commande des statues de « grands Hommes », ce qui me terrifie c’est autant l’effroyable médiocrité des œuvres réalisées que le caractère ambigu de l’hommage rendu à certains de ces personnages de l’histoire contemporaine.
Je me souviens d’une visite que j’avais faite à Georges Frêche comme président du Centre Georges Pompidou, alors que je recherchais la destination de l’antenne en région du Centre. Nous avions déjeuné ensemble dans la maison de Bazille, sur les hauteurs de Montpellier, si mon souvenir est bon, et puis il m’avait amené, à la limite de la ville, dans un quartier en cours d’urbanisation qui devrait être érigé autour d’une canalisation du Lez qui relierait la ville à la mer et en ferait un port. Il se proposait d’y construire une nouvelle mairie et, en face, le Centre Pompidou. C’était encore une hypothèse alors que le Maire de Metz, lui, s’engageait déjà sur une proposition ferme et concrète. Toujours est-il que je ne restai pas indifférent à la personnalité peu banale de Georges Frêche qui me parla longuement du droit romain et de l’histoire de l’antiquité dont il était un spécialiste signalé.
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