Symbolisme belge
A Bruxelles, pour « Le symbolisme en Belgique » au Musée des Beaux-Arts. Dommage que l’exposition qui rassemble beaucoup d’œuvres passionnantes (très largement puisées dans le fond du musée lui-même), se contente de les déployer de salle en salle, sans jamais se proposer de les donner à mieux comprendre par l’évocation du contexte littéraire, philosophique, artistique, politique, religieux, social… qui les vu naître. A cet égard, le catalogue apporte plus de satisfaction. Je sais bien qu’une exposition ne peut être « un livre déplié sur le murs », mais tout de même… le souvenir des expositions « pluridisciplinaires » du Centre Pompidou des années fondatrices devrait laisser le goût de ces vastes fresques où se développe toute la compréhension d’une époque et des formes d’art qu’elle a produite.
En lisant la Libre Belgique, j’apprends incidemment que Constantin Chariot, jusqu’alors directeur des musées de Liège venait de se voir confier la direction des activités bruxelloises de la Maison de ventes Pierre Bergé, magnifiquement installée place du Grand Sablon. Constantin Chariot est un brillant conservateur. Je l’ai récemment rencontré au sujet du projet de création, à Liège, d’un centre d’art, dans le vieux « palais de la Boverie » qui avait été construit pour l’exposition universelle de 1905, à l’époque où la Belgique de Léopold II était l’une des principales nations industrielles du monde et qu’elle s’était taillé un empire en Afrique (le Congo belge)… La Wallonie, à cette époque, était industrielle et riche alors que la Flandre était rurale et pauvre. La devise de la Belgique avait encore une raison d’être (l’union fait la force) et on ne se battait pas au Parlement sur le sort de l’arrondissement de BHV (Bruxelles, Hal, Vilvorde).
Symbolique Belgique
Dans le taxi qui me conduit à la gare de Bruxelles Sud, conversation sur l’avenir de la Belgique. Le chauffeur est d’origine nord africaine et parle le Français et le Flamand. Il me dit habiter au sud de Bruxelles, sur la frontière linguistique et faire son jogging en zigzagant entre les deux communautés. Il me fait remarquer qu’elles sont devenues étrangères l’une à l’autre parce qu’elles ne regardent plus les mêmes chaînes de télévision, même quand elles consomment les mêmes programmes, souvent les mêmes séries américaines, ce qui paradoxalement les agrège à la même « culture mainstream ». Mais ces séries sont doublées en français pour les francophones alors qu’elles sont simplement sous-titrées en néerlandais pour les flamingants. C’est ainsi que l’anglais leur est plus universellement familier, ce qui les rend plus à l’aise dans la Belgique de la communauté européenne dont l’anglais est devenu la lingua franca.
Ce jeune homme a cependant une thèse originale sur la préservation de l’union du pays qu’il pense inévitable ou incontournable pour des raisons climatiques. Les changements climatiques faisant, les flamands dont les terres seront inondées par l’élévation du niveau de la mer…, auront besoin de se réfugier sur les terres wallonnes, de plus rassurante altitude… Les frères ennemis devront donc s’entendre.
En l’écoutant, je suis surpris de retrouver, brutes de décoffrage, certaines des thèses que Frédéric Martel déploie brillamment dans Mainstream (Flammarion).
A Bruxelles, pour « Le symbolisme en Belgique » au Musée des Beaux-Arts. Dommage que l’exposition qui rassemble beaucoup d’œuvres passionnantes (très largement puisées dans le fond du musée lui-même), se contente de les déployer de salle en salle, sans jamais se proposer de les donner à mieux comprendre par l’évocation du contexte littéraire, philosophique, artistique, politique, religieux, social… qui les vu naître. A cet égard, le catalogue apporte plus de satisfaction. Je sais bien qu’une exposition ne peut être « un livre déplié sur le murs », mais tout de même… le souvenir des expositions « pluridisciplinaires » du Centre Pompidou des années fondatrices devrait laisser le goût de ces vastes fresques où se développe toute la compréhension d’une époque et des formes d’art qu’elle a produite.
En lisant la Libre Belgique, j’apprends incidemment que Constantin Chariot, jusqu’alors directeur des musées de Liège venait de se voir confier la direction des activités bruxelloises de la Maison de ventes Pierre Bergé, magnifiquement installée place du Grand Sablon. Constantin Chariot est un brillant conservateur. Je l’ai récemment rencontré au sujet du projet de création, à Liège, d’un centre d’art, dans le vieux « palais de la Boverie » qui avait été construit pour l’exposition universelle de 1905, à l’époque où la Belgique de Léopold II était l’une des principales nations industrielles du monde et qu’elle s’était taillé un empire en Afrique (le Congo belge)… La Wallonie, à cette époque, était industrielle et riche alors que la Flandre était rurale et pauvre. La devise de la Belgique avait encore une raison d’être (l’union fait la force) et on ne se battait pas au Parlement sur le sort de l’arrondissement de BHV (Bruxelles, Hal, Vilvorde).
Symbolique Belgique
Dans le taxi qui me conduit à la gare de Bruxelles Sud, conversation sur l’avenir de la Belgique. Le chauffeur est d’origine nord africaine et parle le Français et le Flamand. Il me dit habiter au sud de Bruxelles, sur la frontière linguistique et faire son jogging en zigzagant entre les deux communautés. Il me fait remarquer qu’elles sont devenues étrangères l’une à l’autre parce qu’elles ne regardent plus les mêmes chaînes de télévision, même quand elles consomment les mêmes programmes, souvent les mêmes séries américaines, ce qui paradoxalement les agrège à la même « culture mainstream ». Mais ces séries sont doublées en français pour les francophones alors qu’elles sont simplement sous-titrées en néerlandais pour les flamingants. C’est ainsi que l’anglais leur est plus universellement familier, ce qui les rend plus à l’aise dans la Belgique de la communauté européenne dont l’anglais est devenu la lingua franca.
Ce jeune homme a cependant une thèse originale sur la préservation de l’union du pays qu’il pense inévitable ou incontournable pour des raisons climatiques. Les changements climatiques faisant, les flamands dont les terres seront inondées par l’élévation du niveau de la mer…, auront besoin de se réfugier sur les terres wallonnes, de plus rassurante altitude… Les frères ennemis devront donc s’entendre.
En l’écoutant, je suis surpris de retrouver, brutes de décoffrage, certaines des thèses que Frédéric Martel déploie brillamment dans Mainstream (Flammarion).
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