Pierre Bergé
Dans Le Monde, interview de Pierre Bergé par Josyane Savigneau. Il y parle intelligemment de l’homosexualité. Josyane Savigneau lui demande: « En parlant de votre amour, vous dites : « J’aime l’homosexualité et pourtant … j’ai le prosélytisme en horreur ». Réponse de Pierre Bergé : « L’homosexualité, c’est comme être gaucher, une minorité qu’on essayait de contrarier. Il ne faut pas en faire une unité de valeur, pas plus qu’un sujet d’opprobre ou de dégoût. C’est juste une manière de vivre sa sexualité. Rien de plus. Je n’aime pas la glorification. Pourtant je dirige un journal homosexuel, Têtu. Je le fais parce que j’ai conscience que les propos que je tiens sont faciles à tenir quand on s’appelle Pierre Bergé, Yves Saint Laurent, Jean Cocteau et d’autres, et beaucoup moins si on est postier en province ou beur homosexuel en banlieue. ».
A la dernière question de Josyane Savigneau « Vous êtes un homme de gauche. La gauche va-t-elle bien ? », Pierre-Bergé répond : « La gauche ne va pas bien, la droite non plus, ce pays va mal, et je ne vois pas bien comment il pourra aller mieux tant qu’on ne trouvera pas une personne pour incarner un renouveau. ». C’est un point sur lequel je n’arrive pas à être d’accord avec Pierre Bergé. Je ne crois pas à la nécessité systématique d’hommes providentiels. Je crois qu’il appartient aussi à la vertu des systèmes représentatifs sur lesquels repose le fonctionnement de la démocratie, de permettre au débat et à l’action publique de se déployer de façon équilibrée et efficace. J’estime, à cet égard, que notre ordre constitutionnel, en réglant sur le choix d’une seule personne, le Président de la République, l’équilibre de l’ensemble de l’édifice politique de notre pays, donne à la démocratie française, non pas, comme on l’a longtemps cru, une exceptionnelle force mais une bien singulière fragilité. En personnalisant à l’excès la relation entre les gouvernants et l’opinion, elle favorise la volatilité de cette dernière, voire sa capricieuse instabilité et cela à un moment où, sans cesse, l’expression directe des opinions publiques bouleverse les fondements même de la forme représentative de la démocratie.
Avis de tempête
Avis de tempête pour la nuit prochaine. Je donne l’instruction de ne pas ouvrir le parc demain matin jusqu’à ce qu’on soit en mesure, vers 9 heures, de faire le point sur la situation. Je croise les doigts pour que les vents épargnent Versailles !
Dans Le Monde, interview de Pierre Bergé par Josyane Savigneau. Il y parle intelligemment de l’homosexualité. Josyane Savigneau lui demande: « En parlant de votre amour, vous dites : « J’aime l’homosexualité et pourtant … j’ai le prosélytisme en horreur ». Réponse de Pierre Bergé : « L’homosexualité, c’est comme être gaucher, une minorité qu’on essayait de contrarier. Il ne faut pas en faire une unité de valeur, pas plus qu’un sujet d’opprobre ou de dégoût. C’est juste une manière de vivre sa sexualité. Rien de plus. Je n’aime pas la glorification. Pourtant je dirige un journal homosexuel, Têtu. Je le fais parce que j’ai conscience que les propos que je tiens sont faciles à tenir quand on s’appelle Pierre Bergé, Yves Saint Laurent, Jean Cocteau et d’autres, et beaucoup moins si on est postier en province ou beur homosexuel en banlieue. ».
A la dernière question de Josyane Savigneau « Vous êtes un homme de gauche. La gauche va-t-elle bien ? », Pierre-Bergé répond : « La gauche ne va pas bien, la droite non plus, ce pays va mal, et je ne vois pas bien comment il pourra aller mieux tant qu’on ne trouvera pas une personne pour incarner un renouveau. ». C’est un point sur lequel je n’arrive pas à être d’accord avec Pierre Bergé. Je ne crois pas à la nécessité systématique d’hommes providentiels. Je crois qu’il appartient aussi à la vertu des systèmes représentatifs sur lesquels repose le fonctionnement de la démocratie, de permettre au débat et à l’action publique de se déployer de façon équilibrée et efficace. J’estime, à cet égard, que notre ordre constitutionnel, en réglant sur le choix d’une seule personne, le Président de la République, l’équilibre de l’ensemble de l’édifice politique de notre pays, donne à la démocratie française, non pas, comme on l’a longtemps cru, une exceptionnelle force mais une bien singulière fragilité. En personnalisant à l’excès la relation entre les gouvernants et l’opinion, elle favorise la volatilité de cette dernière, voire sa capricieuse instabilité et cela à un moment où, sans cesse, l’expression directe des opinions publiques bouleverse les fondements même de la forme représentative de la démocratie.
Avis de tempête
Avis de tempête pour la nuit prochaine. Je donne l’instruction de ne pas ouvrir le parc demain matin jusqu’à ce qu’on soit en mesure, vers 9 heures, de faire le point sur la situation. Je croise les doigts pour que les vents épargnent Versailles !
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