Dans l’après-midi, je participe, en qualité (éphémère) de Conseiller régional au Conseil d’Administration de l’Etablissement public de coopération culturelle « Centre Pompidou Metz ». L’ordre du jour de ce premier Conseil consiste justement dans l’installation définitive du nouvel établissement qui succède à l’association de préfiguration. Laurent Le Bon en est le talentueux directeur.
Après le Conseil d’Administration qui s’est tenu à la Préfecture de la Moselle et qu’a ouvert mon ami le Préfet, Bernard Niquet, préfet de région, nous allons jusqu’au quartier de l’amphithéâtre, derrière la gare, pour visiter le bâtiment presque achevé. Les premières œuvres y arriveront fin mars, donc très bientôt. La première exposition conçue par Laurent Le Bon occupera les quatre espaces du bâtiment de Shigeru Ban. Au rez-de-chaussée, Laurent a rassemblé autour de chefs-d’œuvre prêtés par le Centre Georges Pompidou-Musée national d’art moderne, d’autres chefs-d’œuvre prêtés, eux, par des musées nationaux et quelques musées lorrains. Passionnant exercice que de s’interroger ainsi sur le concept fluctuant de chef-d’œuvre, réflexion qui exige de la culture et de la philosophie, attributs dont Laurent Le Bon n’est pas dépourvu… Le Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon prêtera un portrait de Marie Leszczinska (la fille du duc de Lorraine, Stanislas) par Nattier et le « Marat assassiné » qu’un long débat critique a tantôt attribué à David, tantôt à Jérôme-Martin Langlois, élève de David, débat qui mit en évidence la très précoce conscience qu’on a eu du caractère de chef-d’œuvre de cette image « iconique ».A la fin de la visite, conférence de presse. Chacun veut bien rappeler que cette belle institution est issue non seulement de mon rêve mais, surtout de ma conviction que les établissements publics qui relèvent du ministère de la culture et de la communication ont un rôle majeur à jouer dans le paysage de la décentralisation culturelle. C’est cette conviction que j’ai mise en œuvre comme président du Centre Pompidou, puis comme ministre. Il en reste deux belles expressions, le Centre Pompidou-Metz et le Louvre-Lens.
Dominique Gros, maire de Metz, m’offre le beau volume que la collection "L’Or du Temps" consacre aux deux recueils de poèmes de Verlaine, notre compatriote, que sont Hombres et Chairs. Quelle radicale audace que ces poèmes qui proclament avec tendresse la fascination exercée par les corps sur la sensualité de Verlaine. Verlaine a été baptisé, à Metz, dans l’église Notre-Dame, rue La Chèvre, à quelques pas de la rue des Parmentiers où j’ai passé les premières années de ma vie. J’ai, de mon côté, longtemps cru avoir été baptisé dans l’église Saint-Martin, à l’autre bout de la rue, les deux paroisses se partageant le quartier. Un ami messin, Stéphane Jacopin, a fait quelques recherches dans les archives diocésaines. Elles établissent que, en fait, j’ai été baptisé dans l’église de l’Immaculée Conception du quartier de Queuleu où se trouvait la clinique où j’ai vu le jour.
Dominique Gros est un homme intelligent et subtil. Il n’était pas simple de succéder à Jean-Marie Rausch, qui fut maire pendant 37 ans ! Il « conduit cependant sa barque » avec discernement et détermination.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.