Dans le Monde, article de Clarisse Fabre et Nathaniel Herzberg à propos de la conférence de presse de Marin Karmitz annonçant les projets du Conseil de la création artistique (Faut-il accepter l’argent du Conseil piloté par Marin Karmitz ?). Les avis contrastés de personnalités du monde culturel ont été sollicités. François le Pillouër, président du syndicat des employeurs du spectacle vivant, est contre. Guy Walter, directeur de la Villa Gillet et des Subsistances (de Lyon) est pour.
En fait ce qui s’exprime dans ce débat, c’est la difficulté bien française de concilier, de façon harmonieuse, la logique « historique » du subventionnement par l’Etat de structures de production et de diffusion et celle, plus anglo-saxonne, disons-le, de subventionnement d’initiatives ponctuelles émargeant à des programmes. Je suis convaincu que les deux sont nécessaires. Les structures trament le territoire et garantissent la permanence de l’action publique. Se reposer sur leur seule existence risque cependant d’endormir l’action culturelle dans de trop rassurantes certitudes et cela d’autant plus que l’actuel tramage du territoire en structures subventionnées est assez hétéroclite et ne répond qu’à une approximative logique d’aménagement culturel du territoire. Il est plus le produit d’une histoire et de ses sédimentations que d’une volonté clairement exprimée, affirmée, motivée, partagée avec les collectivités locales et traduites en règles de financement universelles et équitables. Une politique de « programmes » introduit de la souplesse dans ce dispositif et y favorise l’innovation et l’émergence de nouvelles formes de soutien à la création et à la diffusion de son expression. Pour ne pas créer de confusion dans le croisement de ces deux manières de mettre en œuvre l’action culturelle publique, la bonne règle me semblerait devoir consister à, justement, bien en distinguer les finalités et les modalités de mise en œuvre.
S’agissant, par exemple, des Festivals, je suis persuadé que certains festivals de l’abondant paysage de notre pays, ont bien une dimension nationale, voire internationale et, à ce titre, ont vocation à bénéficier de manière stable du soutien de l’Etat (Avignon pour le spectacle vivant, Aix pour la musique, Strasbourg pour la musique contemporaine, Angoulême pour la bande-dessinée, Clermont-Ferrand pour le court-métrage, etc.), d’autres, quelle que soit leur qualité, ayant essentiellement une fonction d’animation locale, devait relever de façon exclusive du financement stable des collectivités locales mais pouvoir aussi accéder, dans le cadre de séquences triennales, à des programmes thématiques engagés par le ministère de la Culture, directement ou indirectement, via des « agences » éphémères instituées à cet effet.
Il y a dans la clarification de ces objectifs et de ces procédures un vaste chantier à mettre en œuvre. Il devrait constituer une priorité pour la nouvelle Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication confiée à Georges-François Hirsch.
En fait ce qui s’exprime dans ce débat, c’est la difficulté bien française de concilier, de façon harmonieuse, la logique « historique » du subventionnement par l’Etat de structures de production et de diffusion et celle, plus anglo-saxonne, disons-le, de subventionnement d’initiatives ponctuelles émargeant à des programmes. Je suis convaincu que les deux sont nécessaires. Les structures trament le territoire et garantissent la permanence de l’action publique. Se reposer sur leur seule existence risque cependant d’endormir l’action culturelle dans de trop rassurantes certitudes et cela d’autant plus que l’actuel tramage du territoire en structures subventionnées est assez hétéroclite et ne répond qu’à une approximative logique d’aménagement culturel du territoire. Il est plus le produit d’une histoire et de ses sédimentations que d’une volonté clairement exprimée, affirmée, motivée, partagée avec les collectivités locales et traduites en règles de financement universelles et équitables. Une politique de « programmes » introduit de la souplesse dans ce dispositif et y favorise l’innovation et l’émergence de nouvelles formes de soutien à la création et à la diffusion de son expression. Pour ne pas créer de confusion dans le croisement de ces deux manières de mettre en œuvre l’action culturelle publique, la bonne règle me semblerait devoir consister à, justement, bien en distinguer les finalités et les modalités de mise en œuvre.
S’agissant, par exemple, des Festivals, je suis persuadé que certains festivals de l’abondant paysage de notre pays, ont bien une dimension nationale, voire internationale et, à ce titre, ont vocation à bénéficier de manière stable du soutien de l’Etat (Avignon pour le spectacle vivant, Aix pour la musique, Strasbourg pour la musique contemporaine, Angoulême pour la bande-dessinée, Clermont-Ferrand pour le court-métrage, etc.), d’autres, quelle que soit leur qualité, ayant essentiellement une fonction d’animation locale, devait relever de façon exclusive du financement stable des collectivités locales mais pouvoir aussi accéder, dans le cadre de séquences triennales, à des programmes thématiques engagés par le ministère de la Culture, directement ou indirectement, via des « agences » éphémères instituées à cet effet.
Il y a dans la clarification de ces objectifs et de ces procédures un vaste chantier à mettre en œuvre. Il devrait constituer une priorité pour la nouvelle Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication confiée à Georges-François Hirsch.
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