Paris-Metz en TGV pour la dernière plénière du Conseil régional de Lorraine dont je suis membre depuis 2004. Dans quelques semaines, les élections régionales fourniront à cette assemblée une nouvelle composition. Les différentes listes qui s’y présenteront étant désormais publiées ou sur le point de l’être (celles de l’UMP et apparentés le seront ce soir même), on sait lesquels de nos collègues ont quelques chances de se retrouver dans la prochaine assemblée. Chez certains, qu’ils ne figurent pas sur les listes de leur parti, ou qu’ils y figurent en position probablement non éligible, on ressent de la tristesse de quitter leur mandat. D’autres ont fait le choix de ne pas tenter de se représenter et donc, d’être « candidats à la candidature », ce qui est mon cas. Je ne prendrai pas part, comme candidat, à ce scrutin et ne manifesterai aucune forme de soutien à aucune des listes en présence, souhaitant désormais consacrer tous les efforts possibles au développement du Centre Pompidou-Metz, « enfant » que j’ai, en quelque sorte, donné à la Lorraine, ce qui suppose une totale neutralité à l’égard des composantes politiques de ce territoire : le maire de Metz est PS, le président de la Communauté d’agglomération est Divers droite, le président du département est UMP et celui de la région PS… Tous contribuent au financement de cette institution. Je respecterai donc, à l’égard des considérations politiques qui les opposent, une respectueuse réserve, de manière à servir efficacement la nouvelle institution dont l’écrin immobilier conçu par Shigeru Ban est désormais achevé.
Parmi les élus mosellans de l’actuel groupe « majorité présidentielle » (dans l’opposition locale, puisque la région lorraine a une majorité PS-PC-Verts), seuls deux figureront sur la liste qui, le 14 mars 2010, se présentera au suffrage des électeurs, Marie-Louise Kuntz, élue de Woippy et Roland Roth, président de la Communauté de communes de Sarreguemines.
Avant la séance, je retrouve mes collègues du groupe (ceux qui ont pu ou voulu venir en tout cas) pour un rapide déjeuner autour de Gérard Cherpion, député des Vosges qui fera fonction de président de groupe aujourd’hui, notre président, Claude Guillard étant retenu à Paris par ses fonctions au cabinet du Premier Ministre. Gérard Cherpion sera tête de liste dans les Vosges mais refuse de confirmer son engagement tant que la commission des investitures de son parti, l’UMP, prétendra lui imposer un numéro 4 de sa liste contraire à son propre choix ! Cherpion est un élu de qualité qui aurait fait une bonne tête de liste pour la Lorraine. Vosgien, il ne serait pas apparu de parti pris aux Mosellans et Meurthe-et-Mosellans qu’opposent de vieilles divergences…
L’ordre du jour de cette séance n’est pas très lourd. Il l’est cependant suffisamment pour enflammer quelques joutes sur le thème « c’est de la faute du gouvernement » (à gauche), « c’est grâce à la politique du gouvernement » (à droite). Nadine Morano monte au créneau et c’est elle qui, tout naturellement, étant ministre en exercice, est mise en cause. On le voit, les élections régionales ne porteront que très peu sur des enjeux locaux mais bien sur le soutien à la politique du gouvernement ou sur la défiance à son égard. C’est bien le signe que les régions ne sont pas encore devenues des collectivités majeures dont le destin spécifique suffirait à animer un débat politique. Cela tient sans doute à beaucoup de causes : la médiocre perception du fait régional par les citoyens, le caractère artificiel de beaucoup de régions, la faible autonomie fiscale de ces collectivités, l’empilement excessif de l’organisation territoriale de la France… et peut-être, tout simplement, le fait que les élections se déroulant le même jour dans toute la France, le scrutin se « nationalise » inévitablement. L’autonomie calendaire des scrutins locaux ne leur donnerait-elle pas un enracinement politique plus concret ?
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