Une équipe de France 2 fait un reportage sur le bilan de la Grande Tempête de 1999. Je rédige à cette occasion le communiqué de presse ci-après :
DIX ANS Après La tempête du 26 décembre 1999
Le 26 décembre 1999, une violente tempête dévastait le parc du château de Versailles. 18500 arbres étaient irrémédiablement touchés, qu’ils soient déracinés par la violence des vents ou mutilés au point de devoir être abattus. Quelques arbres historiques figurent au tableau de ces victimes, dont le tulipier planté, en 1783, par Marie-Antoinette.
La mobilisation des deux services des jardins de l’Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, dirigés par Joël Cottin et Alain Baraton, fut très rapidement épaulée par le soutien de l’État et des collectivités locales. À l’engagement financier du Ministère de la Culture s’ajouta un extraordinaire mouvement de solidarité nationale et internationale. Cette solidarité et la générosité qui l’accompagnèrent donneront corps à la souscription « 10 000 arbres pour Versailles ». Y prirent part, des collectivités locales, des fondations, des entreprises et de nombreux particuliers. Le prix du parrainage d’un arbre fut fixé à 1 000 F (environ 150€ ). Les sommes recueillies permirent de mettre en oeuvre la replantation rapide du jardin et des domaines.
Cette catastrophe produisit paradoxalement des effets positifs. Elle permit la régénération de plantations souvent trop vieilles et fatiguées. Elle encouragea la reconstitution des jardins dans leur état du XVIIIe siècle. C’est ainsi que fut recréé le jardin anglais du petit Trianon dessiné par le jardinier Antoine Richard et l’architecte Richard Mique ou le parc du grand Trianon conçu par Le Nôtre. Le parc de Versailles dispose désormais d’un patrimoine végétal en bon état sanitaire dont la repousse, depuis dix ans, est satisfaisante.
Le domaine de Marly a suBi la tempête de 1999 de la même manière. Dans la matinée du 26 décembre, 1500 arbres furent abattus. Un travail de replantation identique à celui mis en oeuvre à Versailles n’y fut pas immédiatement entrepris. Ce domaine relève, depuis 2009, de la responsabilité de l’Établissement public du musée et du domaine national de Versailles. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité que soit immédiatelment élaboré un «plan de gestion» qui sera approuvé en janvier prochain. Ce plan prévoit la régénération des plantations et le rétablissement de certains tracés grâce à la plantation de 2500 arbres.
Rappelons que le château de Marly fut construit par Jules Hardouin-Mansart à partir de 1679 pour y abriter les instants de loisirs de Louis XIV et de sa famille. Le domaine se composait alors d’un château encadré par douze pavillons commandant axes et perspectives. À Marly, le roi attacha toute son attention aux jardins. Le relief permettait divers effets de perspectives et la machine de Marly fournissait aux bassins une abondance d’eau impossible à Versailles. Considéré comme une merveille, Marly et ses jardins furent cependant progressivement détruits dès le XVIIIe siècle. Aujourd’hui, seul l’esquisse du parc et les fondations des pavillons sont encore visibles.
Jean-Jacques Aillagon
Président de l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles
La question de la préservation du patrimoine végétal et du paysage de Versailles est essentielle. Il se trouve que dans l’après–midi de ce mardi je rencontre Messieurs Laurent Letourmy et Olivier James de l’Office National des Forêts qui viennent me présenter leur programme de gestion de la « forêt de Versailles » qui occupe le versant nord du côteau de Satory. L’ONF va devoir procéder à des coupes sanitaires indispensables mais prend en compte la préoccupation du château de ne pas voir s’ouvrir, pendant la période de pousse des nouvelles plantations, des points de vue indésirables sur la voierie et les constructions qui occupent le sommet du plateau, notamment sur la RN 286.
Marly
Dans la matinée, je travaille avec l’architecte en chef des Monuments Historiques du parc de Marly, M. Gabor Mester de Paradj, et les représentants du SIVOM (Syndicat intercommunal à vocation multiple) dont Madame Grellier, adjointe au Maire de Chatou, sur la question de la reconstitution d’un programme de statuaire dans le parc de Marly. Ce programme consiste dans la mise en place de copies d’anciennes sculptures de Marly qui se trouvent aujourd’hui au Louvre et aux Tuileries. Ce programme a pu être élaboré grâce au financement mis en place par M. Pierre Lequillier, député des Yvelines, sur la réserve parlementaire. La quatrième phase de ce programme devrait être achevée au printemps prochain et inaugurée le 5 juin 2010, jour d’ailleurs du tricentenaire de la chapelle royale.
Je lis avec plaisir les projets développés mois après mois pour redonner un peu de lisibilité à Marly, le site a subi tellement de destructions et est tellement éloigné de son originel splendeur qu'il est bien difficile pour les courageux visiteurs qui s'y aventurent de retrouver un peu de l'âme de ces lieux qui avaient charmés l'Europe entière pendant un siècle...Toutes mes félicitations, sans parler de renaissance du domaine il sera bon de pouvoir revoir la statuaire si célère du jardin, réinstallés in situ (et ce même s'il ne s'agit que de copies), bravo!
Rédigé par : Guillaume Benoliel | 19 décembre 2009 à 14:21
Bonjour,
Nous partageons donc la même passion pour Marly.
Bien cordialement
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 07 janvier 2010 à 18:50