Comme ministre de la Culture, j’avais effectué, en 2003, une mission, après le tremblement de terre de Bam, pour y proposer l’expertise de la France dans le domaine de l’architecture de terre. J’avais invité quelques experts à m’y accompagner. L’accueil qui nous fut réservé fut cordial mais, de toute évidence, les autorités n’avaient pas grand envie qu’on s’attarde trop longtemps et retinrent d’ailleurs à peine l’offre d’expertise que nous leur avions proposée… Ce qui m’avait alors frappé c’était le contraste entre l’élégance soignée des mollah et des ayatollah dans leurs beaux atours cléricaux et la « négligence islamique » affectée des « civils », y compris ministres. Notre interprète était arménien d’Iran. Il tentait de bien me faire comprendre les subtilités de la société iranienne. Du grand Ayatollah de Bam, il m’avait dit que c’était « comme un archevêque ».
Je connais bien Farah Diba, surtout depuis l’époque de ma présidence du Centre Pompidou. Elle était proche de Claude Pompidou et avait, d’ailleurs, si mon souvenir est exact, assisté, en 1977, à l’inauguration du Centre. Nous nous sommes souvent retrouvés dans des manifestations publiques, dont, côte à côte, au dîner offert au Guggenheim pour l’inauguration de l’exposition Rendez-vous que le Centre y avait présentée pendant la période de sa fermeture pour travaux. Les photographies de cette soirée avait été exploitées par un magazine allemand qui m’avait affublé du nom de Thomas von Hoffmann et de l’honneur d’être devenu le compagnon de l’ex-impératrice. Nous étions censés vivre le parfait amour dans une propriété de Long Island où nous faisions, ensemble, de longues promenades à cheval ! (je ne suis jamais monté sur un canasson de ma vie !). Le titre de l’article valait son quintal de fleurs d’orangers ! « Il a fait refleurir la rose de Perse ! ». L’avocat de la reine m’appela pour m’informer qu’elle porterait plainte. Elle obtint naturellement gain de cause. Le journal fut condamné. Pour ma part, je m’abstins de le faire, amusé, qu’on m’ait prêté cette royale aventure. Depuis cet épisode, une amie chère iranienne, ne me parle de l’impératrice qu’en disant « votre fiancée » !
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