Eric Raoult, député de Seine-Saint-Denis, exige de Marie Ndiaye le respect d’un devoir de réserve qui devrait la retenir d’exprimer des points de vue critiques sur la France contemporaine et ceux qui la dirigent, parce que son prix Goncourt (pour « Trois femmes puissantes ») le lui imposerait ! C’est évidemment absurde ! Le prix Goncourt est une distinction littéraire attribuée par un jury d’écrivains. Ce n’est pas un concours administratif qui agrégerait à un corps de la fonction publique et en ouvrirait les grades avec les droits et devoirs qui s’y rattachent !! Je dois avouer que je trouve cette interpellation de l’écrivain, qui fait le choix de vivre à Berlin, non seulement absurde mais choquante venant d’un élu de la Nation qui fut ministre de la République et qui a donc le devoir scrupuleux de veiller au respect de l’un de nos droits les plus sacrés, la liberté d’expression.
On peut, je le conçois, regretter les propos de Marie Ndiaye, ne pas y adhérer et même les réprouver. On ne peut pas lui contester le droit de les tenir, quitte, avec les arguments de la raison, à lui en signaler le caractère excessif et blessant
Nous aurions aimé que le ministre de la culture actuel le dise!
Rédigé par : Laurent | 16 novembre 2009 à 21:54