Werner Spies
Je déjeune avec Werner Spies qui fut au Centre George Pompidou « mon » directeur du Musée national d’art moderne. Nous échangeons nos impressions sur la Biennale de Venise et parlons de notre conviction que les musées d’art moderne et contemporain ont une mission toute particulière de création d’un corpus de références solides sur l’aventure de la création au XXè siècle. Comme lui, je ne crois pas à l’efficacité de l’isolement de l’art contemporain par rapport à l’art moderne qui lui fournit ses racines et ses références. On aimerait que la France mesure la chance que lui procure l’existence, dans son paysage institutionnel, d’un grand musée d’art moderne et contemporain, le Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle (MNAM-CCI) du Centre George Pompidou. Ce musée étouffe désormais dans un carcan immobilier trop étroit. Le Centre Pompidou aurait donc besoin, pour le déploiement correct de sa collection, d’un deuxième site adapté aux contraintes spécifiques des œuvres contemporaines.
Hadopi
Dans la soirée, je croise Antoine de Clermont Tonnerre, président d’Unifrance-Film. Il est abattu et me dit la déception que lui inspire la décision du Conseil Constitutionnel de censurer une disposition de la loi Hadopi. Je lui dit ma conviction que cette loi n’a pas réglé la question des modes de rémunération des créateurs et des interprètes dans la « société de l’information ». C’est une question à l’égard de laquelle on ne peut être ni négligent ni désinvolte mais à laquelle on ne peut pas appliquer des recettes révolues. Je crois donc inévitable qu’on sache faire preuve d’inventivité dans le règlement plus complet d’une question qui a enflammé l’opinion.
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