Paysages
Avec Daniel Sancho, directeur du patrimoine et des jardins de Versailles, Pierre-André Lablaude, architecte en chef des monuments historiques pour le parc de Versailles et Marc Desportes, urbaniste et auteur d’un remarquable ouvrage sur le paysage (« Paysages en mouvement » chez Gallimard) nous examinons la question préoccupante du risque de dégradation du paysage qui s’offre au regard depuis le château. Au sud, on constate qu’un déboisage intempestif a ouvert une large fenêtre sur la voie de chemin de fer entre Rambouillet et Paris. Au nord, on voit pousser des antennes sur l’horizon de la forêt de Marly. A l’ouest, le paysage se crible de grues qui émergent du rideau d’arbres et donnent à craindre l’apparition d’immeubles. Le projet de tangentielle Saint-Cyr – Rocquencourt appellerait des garanties. Les projets du ministère de la Défense sur le terrain des Matelots dont il dispose encore devraient être encadrés. Les occupations parasites du terrain des Mortemets qui relève déjà de l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles doivent être régulées pour permettre justement la reconstitution d’un rideau végétal plus dense.
Je confie à Pierre-André Lablaude et à Marc Desportes la réalisation d’une étude rapide mais précise sur cette situation de manière à ce que l’Etablissement soit en mesure de rappeler aux pouvoirs publics, aux collectivités locales, aux opérateurs, leur responsabilité historique à l’égard de la préservation du site de Versailles. Si on le laissait se dégrader de façon inconséquente, la perte pour le patrimoine de l’humanité serait considérable.
Congrès
On nous informe de la décision du Président de la République de convoquer, selon les nouvelles dispositions de la Constitution, le Congrès du Parlement le 22 juin prochain, donc dans dix jours…, ce qui laisse peu de temps pour mettre en branle la lourde organisation que cette initiative appelle.
La salle des Congrès occupe le centre de l’aile du midi qui fut réalisée entre 1679 et 1681 pour loger enfants royaux et princes de sang. L'aile du Midi fut radicalement transformée en 1837 pour abriter le Musée d’histoire de France et notamment la Galerie des Batailles. Elle fut à nouveau remaniée en 1875 pour abriter le Parlement et plus particulièrement l’Assemblée Nationale, le Sénat s’installant dans l’Opéra Royal de l’aile nord. La salle des séances, gigantesque hémicycle aux sièges rouges foncés, accueillait alors les députés qui y tinrent séance jusqu'en 1879, avant de revenir à Paris, au Palais Bourbon. A partir de cette date, cette salle décorée de peintures allégoriques évoquant la guerre, l'agriculture, le commerce, l'industrie et la paix, a servi de cadre à l'élection des présidents de la IIIe et de la IVe Républiques. Sous la Ve République, elle accueille les députés et les sénateurs réunis en Congrès pour adopter les révisions constitutionnelles. Depuis la réforme constitutionnelle de 2008, c’est cette salle également qui accueille les « adresses » du Président de la République aux deux assemblées.
Monsieur le Président,
Je connais cette salle par les photos que nous pouvons trouver sur internet ou autres médias. Cependant, pourquoi est-elle interdite au public?
Rédigé par : Romain Bertrand | 14 juin 2009 à 09:20
Monsieur,
La salle du Congrès relève de la responsabilité exclusive du Parlement. L'EPV ne peut donc pas l'ouvrir au public...
Cordialement.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 15 juin 2009 à 15:23
bonjour, il y avait pourtant un musée du parlement, pourquoi le château n'a-t-il pas assuré la continuité de la visite de cette aile?
Rédigé par : bresyl | 22 juin 2009 à 06:47
Cher Monsieur,
En quittant l'aile du midi, le Parlement a démonté son musée qui n'est donc de ce fait plus visitable. La galerie des Batailles, cœur de l'aile du midi, est visitable en permanence, les autres espaces sont accessibles en visites conférences sur réservation.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 03 juillet 2009 à 15:32