Maryvonne de Saint-Pulgent
Je rencontre Maryvonne de Saint-Pulgent qui me remet le « Découvertes Gallimard » consacré au Ministère de la Culture et de la Communication dont elle est l’auteur. Peu d’observateurs connaissent aussi bien qu’elle les ressorts de l’histoire et de l’action de ce ministère. Peu d’acteurs de cette histoire et de cette action (elle fut directrice du Patrimoine et préside actuellement le conseil d’administration de l’Opéra Comique) sont, autant qu’elle, capables d’une lucidité aussi affectueuse à l’égard de ce ministère qui, plus que d’autres, suscite de la passion, parfois poussée jusqu’à l’aveuglement. Peut-être est-ce parce que, tout en étant une excellente technicienne (énarque, Conseiller d’Etat…), elle est également (et tout simplement) cultivée.
Eglises rurales
Dans Libération, un dossier sur le sort des églises rurales (celles du Trégor en l’occurrence), dont l’entretien grève le budget des petites communes à qui elles appartiennent. C’est un sujet que j’avais abordé dans mon rapport au Conseil Economique, Social et Environnemental (Une nouvelle dynamique pour les politiques de conservation du patrimoine monumental). C’est un vrai sujet de civilisation. La pratique religieuse a été l’un des liens les plus essentiels des sociétés rurales. Les églises et leurs clochers ont identifié, pendant des siècles, le paysage des campagnes. Même si la pratique religieuse régulière a régressé de façon spectaculaire, les églises restent le cadre des rites de la vie familiale et sociale (mariages, enterrements…). Propriétés des communes, elles constituent pour les plus fragiles d’entre elles, une charge décourageante. Se posera donc inévitablement, de façon de plus en plus aigüe, la question du sort de ces édifices, parfois protégés par la collectivité quand ils sont classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques, mais le plus souvent vulnérables quand ceux-ci ne bénéficient d’aucune protection particulière. Quoi qu’il en soit, on ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion vigoureuse sur les nouveaux usages d’utilité sociale envisageables pour ces édifices, quand leur usage cultuel s’est significativement érodé. Cela appelle une concertation lucide entre les collectivités locales, l’Etat et le clergé affectataire, qui a d’ailleurs, très souvent, déjà pris des initiatives de réorganisation radicale de la vie paroissiale et de l’activité liturgique. La chose la plus triste serait qu’à force de négligence et d’incurie ces édifices soient condamnés à la ruine et à la destruction.
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