Jardins de Versailles
Une bonne partie de l’après-midi est consacrée aux premiers travaux du Comité de réflexion sur la restauration du Jardin du Roi que j’ai créé pour permettre à l’Etablissement de fonder sa stratégie et ses choix de travaux à mettre en œuvre sur une concertation contradictoire. La restauration du bosquet des Trois Fontaines a été louée par certains. Elle a été critiquée et même vilipendée par d’autres. Elle a consisté dans la recréation de l’état Le Nôtre de ce bosquet, état effacé depuis longtemps. C’est Pierre-André Lablaude qui a conduit ce travail, en partie financé par les American Friends of Versailles.
Les bosquets de Versailles sont une réalité patrimoniale glorieuse mais fragile, dont le tracé d’ensemble a, en général, résisté aux vicissitudes du temps mais dont la composition propre de chaque élément a connu des états historiques successifs, d’autant plus précaires qu’ils ont subi les mutations du goût, les conséquences de préoccupations économiques, plus fortes sous Louis XV et Louis XVI que sous le prodigue Louis XIV, si amoureux de ses jardins, celles également du fait tout simple qu’un bosquet est aussi une œuvre végétale qui vit, qui grandit, qui dépérit, qui subit les conséquences des intempéries, les grands froids, les sécheresses et les tempêtes… La restauration de ce patrimoine renvoie donc à des choix théoriques qui ne sont pas évidents, qui divisent le monde des spécialistes et dont il vaut mieux débattre plutôt que de prendre des décisions comme si elles étaient évidentes.
Je suis entouré de Jean-Pierre Bady et de Didier Wirth. Pierre-André Lablaude est entouré d’Adrien Goetz et de Didier Rykner. Participent également à notre comité Pierre Arizzoli-Clémentel, Directeur général de l’établissement, et Daniel Sancho, Directeur du patrimoine, Joël Cottin, Chef du service des jardins de Versailles, deux de nos conservateurs, Gérard Mabille et Alexandre Maral, un conservateur de Fontainebleau, Vincent Droguet. Quatre autres personnalités manquent à cette première réunion. Elles nous rejoindront ultérieurement.
Après une présentation de la situation actuelle des jardins, on identifie les zones à traiter en priorité. C’est à la deuxième réunion qu’on pourra balayer toutes les hypothèses de traitement qui se présentent : reconstitution d’un état d’Ancien Régime ? Lequel ? Prendre en compte l’existence d’un état XIXe et le consolider ? Recréer de toutes pièces un jardin contemporain ? …
Venise
Dans la journée, je croise François Pinault qui m’informe de l’achèvement prochain du chantier de la Pointe de la Douane dont le réaménagement et la restauration ont été conduits par Tadao Ando. Il me propose de faire un saut à Venise avec lui prochainement pour visiter la fin de ce beau chantier. J’en serais heureux.
Jacqueline Poggi, © Droits réservés
La conquête de la Pointe de la Douane, dans le cadre de l’appel d’offres qui avait été ouvert par la Ville de Venise a été le dernier de mes grands travaux vénitiens. J’y ai mis beaucoup d’énergie, dans un contexte difficile, nos compétiteurs, le Guggenheim soutenu par la région Veneto, s’étant montrés très agressifs, notamment à mon égard. C’est l’offre de François Pinault que je présentais, qui l’a emporté, heureusement pour la Ville de Venise qui bénéficiera de la restauration d’un bâtiment emblématique, et de l’activité d’un nouveau centre d’art contemporain dont un mécène assurera totalement le financement… Massimo Cacciari, Maire de Venise, sait ce que sa Ville me doit, l’amarrage du Palazzo Grassi à sa vocation culturelle et le sauvetage de la Douane de Mer, dont le délabrement déparait le paysage de la cité.
"Massimo Cacciari, Maire de Venise, sait ce que sa Ville me doit,..." j'ose espérer qu'une faute de frappe s'est glissée dans cette phrase. Sinon, vous "débloguez" complétement ! JE consulte frénétiquement l'Histoire de Venise et aucune mention de votre auguste contribution à sa splendeur ! quelle injustice !
Rédigé par : thomas lebourg | 10 février 2009 à 07:28