La vie du blog
Dois-je préciser au lecteur qui s’en étonnerait, s’en inquiéterait ou s’en offusquerait, que le journal que déroule mon blog ne rend pas compte de tous les événements et de toutes les occupations de mes journées ! Chaque matin, avant le lever du jour, j’essaie simplement de réfléchir à un ou deux, à quelques événements, parfois, événements de la journée précédente et de les commenter.
Obama
Journaux, radios, télévisions, commentaires spontanés… ne parlent que de l’investiture du nouveau Président des Etats-Unis d’Amérique, de l’inauguration de son mandat. On est frappé par le caractère religieux de cette cérémonie qui n’est pas sans rappeler le sacre des rois. L’élu est soutenu par les pairs (le Congrès), il prête serment, il est acclamé après avoir été quasiment oint par l’invocation prononcée par un pasteur. Qu’adviendrait-il si le président élu était agnostique ou athée ou relevait d’une autre tradition religieuse que la chrétienne ? Cela poserait au protocole un problème certainement très sensible.
Tous les reportages sur cette cérémonie décrivent le plan de Washington et la mise en scène par Pierre Charles Lenfant des lieux du pouvoir et de la vie civique de l’Amérique naissante. Si ce plan d’urbanisme est inspiré par celui de Versailles, il faut souligner que le centre n’en est pas la demeure du chef, le président à Washington, le roi à Versailles, mais le Palais des représentants du peuple, le Capitole. Voilà la nuance entre Versailles et Washington. Elle est de taille ! Elle distingue la monarchie de la démocratie.
Détail du plan de Versailles par Delagrive, 1746, © EPV / Jean-Marc Manaï
Marché de Versailles
Dès le petit matin, je me rends au marché de Versailles, à l’invitation de M. Jean-Jacques Bougeard, Président des commerçants du marché de Versailles. Nous saluons ses collègues, des commerçants fiers de leur marchandise. Olivier Josse m’accompagne. Stéphane Buffetaut, directeur chargé des relations avec les institutions européennes chez Veolia Environnement, que je croise, me présente son fils qui fait de la photo et s’intéresse plus particulièrement au château par mauvais temps ou sous des ciels agités. Il est venu avec son PC portable. Il me montre une sélection des photos qu’il a faites. C’est singulier et cela change de la traditionnelle « carte postale ». Je confierai à ce blog l’une de ces images, une vue du château couronnée par un arc-en-ciel, comme l’arche de Noé après le Déluge !
Photographie © Henri Buffetaut
On me présente aux commerçants « M. Aillagon, directeur du château » ! Le château « descend » vers la ville dans une ambiance sympathique et bon enfant !
Je suis sensible à ces conservatoires du goût que sont ces marchés, où les maraîchers, les charcutiers, les bouchers, les fromagers, les poissonniers étalent le meilleur de leur production ou de leur sélection. On aimerait que nos concitoyens restent attachés à cette tradition de qualité. Il est vrai qu’elle est parfois difficilement accessible, parce que les prix ont, depuis l’avènement de l’euro, énormément augmentés. Il nous faudra des Jean-Pierre Coffe, des militants de la bonne bouffe, des produits de saison, du retour aux vieilles recettes familiales et à l’ingéniosité culinaire pour faire face aux difficultés économiques du temps !
CGT
A la mi-journée, « pot fraternel » de la CGT pour la nouvelle année, dans le local syndical. Je vais saluer nos collègues et partager leurs vœux. C’est Damien Bodereau, secrétaire de section « Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles » qui nous accueille. Je sais que nous ne partageons pas entièrement la même vision de l’avenir du service public, bien que nous soyons attachés, l’un et l’autre, à sa pérennité parce qu’elle entraîne l’ensemble de la société française vers plus de justice, de solidarité et d’épanouissement. C’est sur l’idée que nous nous faisons des modalités de la mise en œuvre possible de ce service public qu’il nous arrive de diverger. Ces divergences n’enlèvent cependant rien à notre capacité à mettre en œuvre le « dialogue social » de façon pragmatique et utile. Nous le faisons je crois, avec un grand respect mutuel et une réelle attention aux points de vue et aux arguments de l’autre. Cela signifie que les instance paritaires (Comité Technique Paritaire et Comité Hygiène et Sécurité) donnent lieu à de vrais échanges, à de possibles mouvements des arguments des uns vers ceux des autres, à la construction même de positions partagées. Ces instances ne sont pas des champs clos où s’affronteraient de manière stérile des arguments inévitablement hostiles. Ce ne sont pas non plus des chambres d’enregistrement où l’administration imposerait systématiquement ses choix. Quoi qu’il en soit, je respecte mes interlocuteurs parce qu’ils le méritent. Leur engagement est sincère, désintéressé et altruiste.
Expositions
Dans l’après-midi, l’architecte Giada Ricci, vient me présenter les derniers états de sa scénographie pour Fastes de cour et cérémonies royales, l’exposition que nous présenterons à partir du 31 mars prochain. Ce sera très spectaculaire, dans l’esprit de l’exposition Tables royales qui avait, en 1993 - 1994, passionné le public. Les costumes de cour sont caractérisés par des archaïsmes qui tiennent à la volonté délibérée ou inconsciente du pouvoir de souligner la légitimité de son enracinement dans l’histoire.
Exposition "Fastes de cour", couronne de Louis XV, © RMN / Martine Beck-Coppola
Lorraine
Dans la soirée, Nadine Morano m’appelle pour m’annoncer la candidature de notre collègue du Conseil régional de Lorraine (j’exerce depuis 2004 le mandat de conseiller régional de Lorraine), Gérard Cherpion, député des Vosges, à la tête de liste pour les prochaines régionales. Je crois que Gérard Cherpion ferait un bon candidat. Il est compétent et serein. La candidature d’un vosgien permettrait de ne pas alimenter, dans cette région (la Lorraine) que l’histoire a écartelée, l’opposition traditionnelle entre Metz et Nancy, entre les Mosellans et les Meurthe-et-Mosellans. Ce serait sans doute une candidature de rassemblement.
Camarade Jean-Jacques,
Comme quoi on peut encore faire rimer syndicats et bonnes manières !
Mais au fait, les autres, CFDT, FO et consorts ne t'ont pas invité à leur galette ? Ou tu préfères ne tirer les rois qu'avec des communistes ?
Rédigé par : Fleur de Lys | 21 janvier 2009 à 20:08
Monsieur le président,
Vous n'avez donc pas de directeurs, pour devoir tout dire et tout faire vous-même en votre château ?
Y êtes-vous seul au point de ne pouvoir confier vos actes et désirs professionnels qu'à un miroir numérique ?
Rédigé par : XB | 21 janvier 2009 à 20:12
Réponse à Fleur de Lys :
Cher camarade,
J’ai le plaisir de vous annoncer que je me rendrai à la galette de la CFDT cet après-midi.
FO n’a pas organisé la sienne, sinon je m’y serais rendu avec plaisir.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 22 janvier 2009 à 12:47
Réponse à XB :
Monsieur,
Ne vous en faîtes pas, je suis entouré et bien entouré. Ca ne dispense pas, ni de travailler, ni de s’exprimer.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 22 janvier 2009 à 12:48
Drôle d'idée de toujours vouloir distinguer démocratie et monarchie. Aristote, il y a bien longtemps déjà nous expliquait que plutôt que s'opposer, démocratie, monarchie et aristocratie se combinaient pour faire des régimes équilibrés. La combinaison de leurs contraires, démagogie, tyrannie et oligarchie donnant des situations instables. Le plan de Versailles, comme celui de Washington ne disent pas autre chose, et l'équilibre atteint pendant 1000 ans par les rois de France vaut bien celui auquel les Etats Uniens sont arrivés depuis 200 ans.
Rédigé par : Henri | 23 janvier 2009 à 16:54