Le Télégramme
Lecture du Télégramme dans son édition de Morlaix. Le Télégramme (ex « de Brest ») est l’un des meilleurs quotidiens régionaux. L’abondance des pages locales n’enlève rien à l’ambition du quotidien de proposer une vraie information générale. Si le monde n’occupe qu’une page, la France en occupe plusieurs dont une consacrée à une interview de Jacques Attali… Hubert Coudurier, éditorialiste du quotidien (et frère de son directeur), fait autorité par la qualité de ses commentaires politiques. Mais c’est pour l’information régionale, la bretonne, que le Télégramme est irremplaçable. D’une certaine manière, il soude cette identité qui, dans beaucoup de régions, a du mal à transcender l’identité particulière de chacun des départements qui les forment. En page 9, ce samedi, on annonce le possible engagement de Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Bretagne, jusqu’à ces derniers jours secrétaire générale du ministère de l’Intérieur, dans la campagne pour les régionales, peut-être en tête de liste de la majorité nationale, actuelle minorité dans cette région comme dans la plupart.
J’ai rencontré plusieurs fois Bernadette Malgorn quand elle était préfète de Lorraine, puis préfète de Bretagne. Elle m’a toujours impressionné par la simplicité de sa personne jointe à une très grande détermination. Elle m’avait accueilli à Saint-Malo, en 2003, pour Les Etonnants Voyageurs de Michel Le Bris. En fin de journée, la quittant et reprenant mes affaires dans le coffre de sa voiture, j’y vois une serviette et un maillot de bain. Elle me confie que « le ministre parti », elle ira nager « quelque part sur la côte » avant de rentrer à sa préfecture de Rennes. Tout cela le plus spontanément du monde !
Le Télégramme renforce chez ses lecteurs le sentiment d’une culture bretonne vivante et diverse, culture de ses paysages avec de nombreuses propositions de balades (aujourd’hui autour de la pointe de Penmarc’h), culture musicale, culture culinaire (une page entière est consacrée aux restaurants et aux recettes)…
On aimerait que tous les titres de la Presse Quotidienne Régionale portent si haut l’ambition de leur qualité et de leur cohérence éditoriale. La crise qui frappe ce secteur de la presse serait sans doute alors moins prononcée, bien qu’on ne puisse ignorer la force de ce phénomène culturel très profond de désaffection à l’égard de la presse quotidienne. J’ajoute que Le Télégramme est vendu 95 centimes et qu’il se situe donc encore en dessous de l’euro considéré comme une barrière dissuasive à l’achat régulier d’un journal, barrière désormais franchie par les titres de la presse nationale (le Figaro et Libération sont à 1,30 euros).
L’Hôtel des Bains
Promenade jusqu’à Locquirec où j’ai passé tant de vacances. Le « Tour de la Pointe » est invariable, ouvrant à chaque pas un nouvel horizon, d’un côté sur la baie de Lannion et la côte de Trébeurden, de l’autre sur la baie de Morlaix.
A la Brasserie du port, je croise Dominique Van Lier, propriétaire de l’Hôtel des Bains, dont je fus avec Philippe l’un des clients les plus assidus, retrouvant, chaque été, le petit club des habitués, Alain et Micheline Decaux, les Modiano, Sabine Azema et parfois Alain Resnais, Jacqueline de Romilly, Marianne et Nicolas, Carmen et Miquel Reniou, Carmen et Guy Hascoët. Selon les dates d’arrivée et le départ de chacun, ce petit groupe se faisait, se défaisait, et voyait son périmètre changer. Des rites nous rassemblaient, à marée haute, le tour du rocher à la nage, et, un jour convenu, une excursion jusqu’à Prat-ar-Coum pour aller déguster des huîtres chez Madec, et quasiment tous les soirs, un verre avant le dîner que nous prenions tous dans la salle à manger des pensionnaires… L’Hôtel des Bains avait pris de l’aisance grâce aux travaux de très bon goût qu’y avait fait faire Dominique Van Lier. On y retrouvait cependant un peu de l’atmosphère familiale et bon enfant du vieil « Hôtel de la Plage » qui avait inspiré le film culte de Michel Lang où Anne Parillaud interpréta l’un de ses premiers rôles notables.
Le collège et l’église de Plougasnou
A l’entrée de Plougasnou, des calicots pour marquer l’attachement de la commune à son collège (« j’aime mon petit collège ») menacé de fermeture, et sa population scolaire de transfert à Lanmeur, commune voisine d’une dizaine de kilomètres. Il est vrai que la population scolaire décline, un certain nombre de parents choisissant déjà de confier leurs enfants à d’autres établissements, publics ou privés. Je suis intervenu auprès du cabinet de Xavier Darcos pour lui demander d’examiner la possibilité d’un moratoire supplémentaire. Il a été accepté. Le collège de Plougasnou bénéficie donc d’un répit. Puisse-t-il être mis à projet pour que des élèves plus nombreux en prennent le chemin. J’annonce, par ailleurs, au Maire, Yvon Tanguy, que le volet Monuments Historiques du « Plan de relance » comporte une ligne budgétaire affectée à la restauration de l’église de Plougasnou qui en a grand besoin et dont j’avais signalé le mauvais état à la ministre de la Culture et à son directeur du patrimoine. Je suis heureux de pouvoir ainsi servir ma « petite patrie » bretonne.
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