En compagnie de François de Mazières, Maire de Versailles, Alain Schmitz, Président du Conseil général des Yvelines et Pierre Veltz, Président de l’Etablissement public de Paris-Saclay, j’ai répondu, ce samedi 8 janvier 2011, à l’invitation de la Fédération Française de Tennis, qui nous a auditionné sur les conditions de l’installation des équipements de Roland Garros sur le terrain des Matelots, qui relève en droit du domaine national de Versailles tout en étant, aujourd’hui encore, affecté au Ministère de la Défense.
J’ai, à cette occasion, diffusé le texte suivant :
« La Fédération Française de Tennis a fait connaître à l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles l’intérêt que pourrait représenter pour Roland Garros l’installation de ses équipements sur le domaine national de Versailles. L’Etablissement, en liaison avec la Commune de Versailles, le Département des Yvelines et l’Etablissement public de Paris-Saclay, a accepté d’étudier les conditions dans lesquelles cette installation pourrait être réalisée sur le terrain dit « des Matelots ». Sa réflexion a notamment pris en compte les études paysagères réalisées par la Mission pour la Réalisation des Actifs Immobiliers du Ministère de la Défense (à la demande du Ministère de la Défense) et par l’Atelier Pranlas-Descours Architecte Urbaniste associé à Catherine Mosbach, paysagiste (à la demande de la Ville de Versailles). Cette dernière étude prend en compte le programme général décrivant les besoins de Roland Garros. Les deux études concluent à la faisabilité générale d’un tel projet. L’Etablissement public rappelle cependant que celui-ci pourra être mis en œuvre dans le cadre :
1. d’une libération totale, même si elle est progressive, de ce terrain dont le Ministère de la Défense est l’actuel affectataire,
2. d’une implantation des équipements, jugée compatible avec la protection du patrimoine historique par le Ministère de la Culture. Le terrain des Matelots est classé Monument Historique. Il constitue, d’autre part, un élément important du paysage qui s’offre au regard du visiteur du château de Versailles et de ses jardins, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Pour ma part, j’estime que, ces conditions étant remplies, un tel projet présente l’avantage :
1) d’accélérer et de garantir la requalification de cette partie du domaine national réduite aujourd’hui à la situation de friche militaire suréquipée en constructions médiocres et hétéroclites (55 000 m2 d’emprise au sol);
2) de reconstituer la trame des allées historiques de cette partie du domaine selon le programme élaboré par M. Pierre-André Lablaude, architecte en chef des Monuments Historiques ;
3) de développer le long de la RD 10, un large rideau arboré, renforçant la protection visuelle du site de Versailles ;
4) de justifier le rétablissement de la gare des Matelots qui deviendrait sur la ligne Paris-Dreux l’une des gares de desserte du Château ;
5) d’associer à l’image du château de Versailles celle d’une compétition sportive de réputation internationale ;
6) de garantir à l’EPV une ressource domaniale dont le produit sera affecté à l’entretien du patrimoine dont il a la charge.
C’est pour toutes ces raisons et dans les conditions mentionnées plus haut, que l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles s’est rendu disponible à ce projet. »
Je dois préciser que je suis réellement séduit par cette perspective. Elle constitue à mes yeux une vraie chance de requalification globale du vaste domaine qui s’étend du Parc Balbi aux portes de la Commune de Saint-Cyr. Ce domaine qui fait partie du domaine national de Versailles est cependant séparé par la RD10 (Versailles-Saint-Cyr) de la partie de ce domaine clos par des murs et des grilles. Ne bénéficiant aujourd’hui d’aucune clôture générale et étant encombrés de diverses installations peu gratifiantes pour le paysage (sur les Mortemets, un stand de tir, le garage des autobus d’une société locale de transports en commun…, sur les Matelots, des hangars militaires et des logements…), ces terrains voient, d’année en année, leur couvert végétal se dégrader, ce qui constitue une menace cinglante pour la préservation du paysage de Versailles.
Concevoir aujourd’hui pour cette vaste zone un projet global faisant la part entre la restitution des tracés d’allées historiques, la reconstitution d’une large bande de couvert végétal dense le long de la RD10, la création d’équipements de loisirs « doux » (des jardins ouvriers inscrits dans une trame historiquement compatible) et l’émergence d’un grand projet structurant comme celui de Roland Garros, voilà qui permettrait de s’engager dans une vraie demande de « développement patrimonial et écologique durable ».
Pour que les choses soient claires pour chacun, je joins à ce blog un plan de ce territoire.
Implantation matérialisée en jaune sur le plan, au sud de la RD 10
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