André Breton
Dans le Figaro littéraire, un dossier sur « les écrivains sont aussi des parents » illustré par une photographie d’André Breton portant sur le bras, sa fille Aube. Un choix de lettres de Breton à sa fille vient de paraître chez Gallimard (Lettres à Aube, choisies et présentées par Jean-Michel Goutier). J’ai bien connu Aube qu’on appelle désormais Aube- Elléouët, quand elle a mis en œuvre la succession de ses parents, André Breton, mort en 1966 et Jacqueline Lamba, morte en 1993, et organisé, à cet effet une vente mémorable dans laquelle l’Etat a préempté des pièces importantes qui sont allées rejoindre celles qu’Aube avait souhaité offrir aux collections nationales. C’est par dation que le fameux « mur de l’atelier », manifeste du surréalisme où se croisaient objets « primitifs », objets vernaculaires et populaires et œuvres contemporaines, entrait tout entier dans les collections du Centre George Pompidou–Musée national d’art moderne. L’affaire ne fut pas simple, Aube était animée du désir de bien faire et donc rongée par l’inquiétude de mal faire. Elle avait été troublée par les voix qui s’élevèrent pour exiger que la vente soit empêchée et que l’ensemble de la collection forme un musée Breton. C’était en février 2003. J’étais ministre de la Culture et de la Communication et c’est en cette qualité que je me suis opposé à ces points de vue maximalistes parce que j’estimais qu’une fois que la collectivité publique avait prélevé dans un patrimoine ce qu’elle jugeait essentiel pour la mémoire commune, il était bon que des objets qui avaient été choisis par un regard aigu et aimés par sa sensibilité débordante, reviennent à de nouvelles délectations et suscitent de nouvelles « passions privées » pour reprendre l’expression de Suzanne Pagé dont elle fit le titre de son exposition en 1995. Aujourd’hui, « l’Atelier Breton » ce sont les 8 volumes des catalogues de la vente proposée par Me Calmels-Cohen, en avril 2003. Le « mur de l’atelier », au Centre Pompidou, c’est la Sixtine du surréalisme comme dirait Werner Spies. Ce mur, il faut continuer à le considérer comme un ensemble en se gardant bien d’y prélever, ici ou là, un objet ou une œuvre pour les besoins d’une exposition, comme s’il ne s’agissait que d’un stock d’œuvres…
Roman Polanski
Roman Polanski est incarcéré depuis le 26 septembre, depuis deux mois donc, dans l’attente des recours qu’il a formés contre son extradition aux Etats-Unis et contre le rejet, par la justice suisse, de sa demande de mise en liberté provisoire. Comment ne pas penser avec compassion au sort de cette homme de 76 ans, de ce cinéaste de talent qui passe ses journées dans l’espace clos de la cellule d’un prisonnier. Quand la palme d’or lui a été attribuée à Cannes pour « le Pianiste », je lui avais proposé que nous « descendions » à Cannes ensemble, lui, sa femme, Emmanuelle Seigner et moi, alors ministre de la Culture. Septuagénaire déjà, il rayonnait d’une sorte de joie enfantine, très touchante.
Qu’il soit jugé ne me choque pas puisque c’est la loi à laquelle il est, dans cette affaire, soumis. Que les préalables à ce procès soient aussi longs est cependant insurportable. C’est la raison pour laquelle je pense que Roman devrait avoir la force de caractère de renoncer au fragile asile suisse et se porter volontairement aux Etats-Unis. Je ne doute pas que son âge, l’ancienneté des faits incriminés, le retrait de la plainte de sa victime, ne conduisent la justice californienne à lui accorder cette liberté sous caution qui rendrait à sa vie de la sérénité avant qu’un jugement clément ne le libère définitivement du poids de cette horrible affaire !
Paris-Photo
Douzième édition de ce salon de la photographie créé par Rick Gadella. Cette année, je manquerai cette manifestation qui a marqué, tout comme le mois de la photo de Jean-Luc Monterosso ou les rencontres d’Arles, la consécration de la photographie comme art majeur des temps modernes.
A défaut des stands du carrousel du Louvre, j’irai voir Pierre et Gilles chez les Noirmont, Wols chez Marcel Fleiss (Galerie 1900-2000) et les œuvres de Jean-Loup Sieff parmi les Nus que présente la galerie Baudoin Lebon.
Dans le Figaro littéraire, un dossier sur « les écrivains sont aussi des parents » illustré par une photographie d’André Breton portant sur le bras, sa fille Aube. Un choix de lettres de Breton à sa fille vient de paraître chez Gallimard (Lettres à Aube, choisies et présentées par Jean-Michel Goutier). J’ai bien connu Aube qu’on appelle désormais Aube- Elléouët, quand elle a mis en œuvre la succession de ses parents, André Breton, mort en 1966 et Jacqueline Lamba, morte en 1993, et organisé, à cet effet une vente mémorable dans laquelle l’Etat a préempté des pièces importantes qui sont allées rejoindre celles qu’Aube avait souhaité offrir aux collections nationales. C’est par dation que le fameux « mur de l’atelier », manifeste du surréalisme où se croisaient objets « primitifs », objets vernaculaires et populaires et œuvres contemporaines, entrait tout entier dans les collections du Centre George Pompidou–Musée national d’art moderne. L’affaire ne fut pas simple, Aube était animée du désir de bien faire et donc rongée par l’inquiétude de mal faire. Elle avait été troublée par les voix qui s’élevèrent pour exiger que la vente soit empêchée et que l’ensemble de la collection forme un musée Breton. C’était en février 2003. J’étais ministre de la Culture et de la Communication et c’est en cette qualité que je me suis opposé à ces points de vue maximalistes parce que j’estimais qu’une fois que la collectivité publique avait prélevé dans un patrimoine ce qu’elle jugeait essentiel pour la mémoire commune, il était bon que des objets qui avaient été choisis par un regard aigu et aimés par sa sensibilité débordante, reviennent à de nouvelles délectations et suscitent de nouvelles « passions privées » pour reprendre l’expression de Suzanne Pagé dont elle fit le titre de son exposition en 1995. Aujourd’hui, « l’Atelier Breton » ce sont les 8 volumes des catalogues de la vente proposée par Me Calmels-Cohen, en avril 2003. Le « mur de l’atelier », au Centre Pompidou, c’est la Sixtine du surréalisme comme dirait Werner Spies. Ce mur, il faut continuer à le considérer comme un ensemble en se gardant bien d’y prélever, ici ou là, un objet ou une œuvre pour les besoins d’une exposition, comme s’il ne s’agissait que d’un stock d’œuvres…
Roman Polanski
Roman Polanski est incarcéré depuis le 26 septembre, depuis deux mois donc, dans l’attente des recours qu’il a formés contre son extradition aux Etats-Unis et contre le rejet, par la justice suisse, de sa demande de mise en liberté provisoire. Comment ne pas penser avec compassion au sort de cette homme de 76 ans, de ce cinéaste de talent qui passe ses journées dans l’espace clos de la cellule d’un prisonnier. Quand la palme d’or lui a été attribuée à Cannes pour « le Pianiste », je lui avais proposé que nous « descendions » à Cannes ensemble, lui, sa femme, Emmanuelle Seigner et moi, alors ministre de la Culture. Septuagénaire déjà, il rayonnait d’une sorte de joie enfantine, très touchante.
Qu’il soit jugé ne me choque pas puisque c’est la loi à laquelle il est, dans cette affaire, soumis. Que les préalables à ce procès soient aussi longs est cependant insurportable. C’est la raison pour laquelle je pense que Roman devrait avoir la force de caractère de renoncer au fragile asile suisse et se porter volontairement aux Etats-Unis. Je ne doute pas que son âge, l’ancienneté des faits incriminés, le retrait de la plainte de sa victime, ne conduisent la justice californienne à lui accorder cette liberté sous caution qui rendrait à sa vie de la sérénité avant qu’un jugement clément ne le libère définitivement du poids de cette horrible affaire !
Paris-Photo
Douzième édition de ce salon de la photographie créé par Rick Gadella. Cette année, je manquerai cette manifestation qui a marqué, tout comme le mois de la photo de Jean-Luc Monterosso ou les rencontres d’Arles, la consécration de la photographie comme art majeur des temps modernes.
A défaut des stands du carrousel du Louvre, j’irai voir Pierre et Gilles chez les Noirmont, Wols chez Marcel Fleiss (Galerie 1900-2000) et les œuvres de Jean-Loup Sieff parmi les Nus que présente la galerie Baudoin Lebon.
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