Centre Pompidou
Le 12 mai 2008, j’écrivais :
« Au Centre Pompidou, pour voir l’exposition Traces du Sacré, ouverte il y a quelques jours. Je préfère voir les expositions en dehors des vernissages où on passe son temps à saluer des gens, à répondre aux mêmes questions et où on ne prête que peu d’attention à l’exposition elle-même. L’exposition est décevante. Beaucoup d’œuvres magistrales mais souvent artificiellement convoquées pour soutenir un propos confus. Des maniérismes d’accrochages un peu sommaires comme des œuvres accrochées très haut, en « dessus de porte ». L’exposition en dit, de ce fait, plus sur le commissaire que sur le sujet censé être traité. Quel que soit l’effet d’affichage, on est loin des expositions pluridisciplinaires du Centre Pompidou qui embrassaient de façon méthodique un thème historique, de manière à en explorer, de façon systématique, tous les aspects et toutes les ramifications. Je me souviens que lorsque nous évoquions, avec Alfred Pacquement, la programmation de cette exposition, on s’était tout d’abord interrogé sur la question de la survivance de l’art sacré dans les productions du XXème siècle. Ce motif qui, même si on s’en était éloigné, aurait dû constituer le piédestal même du projet. Il est cependant rapidement expédié à l’un des détours de l’exposition. Bien malin qui en sortira en ayant compris quoi que ce soit et, en tout premier lieu, l’intérêt du sujet, alors que ce sont, je le répète, des œuvres magistrales, souvent exceptionnelles, qui sont données à voir. J’avais déjà observé chez Jean de Loisy, le commissaire, quand je lui avais confié l’exposition sur la Beauté en Avignon, cette difficulté, partagée par beaucoup de « curators », à aborder de manière réellement convaincante les grands sujets, alors qu’ils se contentent de rassembler, autour de prétendues thématiques, des œuvres dont le rapport avec le sujet est souvent bien artificiel. Quoiqu’on puisse parfois lui reprocher, il faut bien reconnaître que n’est pas Jean Clair qui veut.
A l’arrière du Centre, rue du Renard, monstrueuse file d’attente pour la BPI (Bibliothèque publique d'information). Des jeunes quasi exclusivement, sans doute étudiants en 1ère ou 2ème année, qui cherchent plus un siège pour travailler que l’accès à une véritable documentation méthodique. Cette situation, patente depuis si longtemps, devrait conduire les pouvoirs publics, l’Etat sans doute, dans sa dimension « culture » mais aussi « université », mais également les collectivités locales et notamment la Ville de Paris, à réfléchir à l’intensification d’une politique de lecture publique plus ambitieuse. Paris manque de quatre grandes salles de lecture, offrant au moins mille places confortables, chacune étant équipée d’un accès Internet, avec libre accès à un fonds d’usuels, le tout agrémenté d’espaces de détente. On éviterait ainsi l’embouteillage de la pauvre BPI qu’on pourrait libérer de cette fonction sommaire de centre de lecture d’urgence pour la consacrer à une vocation plus en accord avec l’identité de l’institution qui l’accueille. Le Centre Pompidou aurait bien vocation à offrir à son public une vaste bibliothèque spécialisée dans tous les domaines artistiques, littéraires, philosophiques… des siècles de la modernité dont l’institution a la responsabilité. J’ajoute qu’on pourrait ainsi créer une relation dynamique entre la BPI et la Bibliothèque Kandinsky en charge de la bibliothèque et des archives du MNAM-CCI (Musée National d’Art Moderne – Centre de Création Industrielle). Il conviendrait enfin de considérer que le « laissez-passer » annuel du Centre, quitte à en réduire encore le prix pour les étudiants, deviendrait le titre d’accès à la bibliothèque. Depuis sa création, le Centre juxtapose deux publics qui s’ignorent. Combien de lecteurs de la BPI iront au Musée ou dans les expositions du Centre ? Peu. Dramatiquement peu. Cet échec de l’institution est la conséquence du dogmatisme de ceux qui conçoivent la bibliothèque comme un service tellement spécifique que rien ne justifierait qu’elle participe de façon plus délibérée à la personnalité globale de l’institution !
Je croise Laurent Le Bon qui assure la permanence de direction. Nous buvons un café ensemble. Il me donne des nouvelles du Centre Pompidou Metz qui ouvrirait le 9 mai 2010… Le nouveau maire de Metz, Dominique Gros à qui Alain Seban a récemment rendu visite, a semble-t-il pris la mesure de la chance que constitue pour Metz ce projet pionnier que j’ai engagé avec une conviction militante et que Jean-Marie Rausch a fait sien. »
Michel Baridon
Deuxième réunion du « comité de réflexion » consacré aux travaux à réaliser dans les bosquets du jardin du château. Didier Wirth nous annonce la mort de Michel Baridon qui en était membre et que j’avais, en 2003, nommé membre du Conseil national des parcs et jardins. Michel Baridon, auteur notamment d’une « Histoire des jardins de Versailles » avait été un membre écouté du Conseil scientifique de l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles. Nous évoquons son œuvre et observons une minute de silence en hommage à sa mémoire.
Notaires des Yvelines
Dans la soirée, je me rends avec Olivier Josse, à la réception donnée par la Chambre des notaires de Versailles, à l’occasion de l’élection du nouveau président de cette chambre interdépartementale (Yvelines et Val d’Oise). Avec quelques membres de cette instance, nous évoquons l’intérêt qu’il y aurait, pour le château de Versailles, à bénéficier de plus de ces legs dont les notaires sont souvent les prescripteurs auprès de leurs clients sans héritiers naturels.
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