Le parc de Versailles est sous la neige. Magnifique ! Le « blanc manteau » étouffe tout bruit, gomme tout détail, rend ce formidable paysage, où la nature a été domptée, transfigurée, forcée à être meilleure qu’elle n’en était capable, à cette folle et insensée beauté voulue par Louis XIV. C’est dans les jardins et dans le parc que cette « folie-Versailles » est la plus sensible, la plus extraordinaire. C’est de ce côté là du château, quand le regard se tourne vers le soleil couchant, qu’on se rend compte à quel point Versailles a été une création audacieuse, téméraire et folle.
On aimerait que les jours de neige et de glace le parc et les jardins soient grand ouverts, pour permettre au public d’en déguster ce blanc et précaire éclat. C’est hélas impossible. Il faut, à grand regret, en limiter, en contingenter, voire en interdire l’accès, pour de sommaires mais impérieuses raisons de sécurité. Un établissement public, comme une collectivité locale, se doit d’anticiper sur l’imprudence de ses « usagers », doit leur éviter les risques qu’ils prendraient même de leur propre chef, les protéger des menaces de glissades (et de fractures) qu’une promenade trop entreprenante pourrait leur faire subir. A cela s’ajoutent les risques (encore des risques) de rupture de branches sous le poids de la neige… Par un paradoxe terrible c’est donc avec tristesse qu’il faut limiter l’accès à ce jardin que la neige a pourtant exalté au sommet de sa beauté !
6 janvier, fête des Rois, une fête pour Versailles. C’est après demain, 8 janvier, que nous « tirerons les rois » avec l’ensemble des salariés de l’Etablissement. La galette sera offerte par la Fédération nationale des artisans pâtissiers. Elle sera donc bonne. Nous la découperons dans la Galerie des batailles et évoquerons , puisque ce sera aussi la cérémonie des vœux, les batailles qui nous attendent en 2009, tous les combats pour Versailles.
Sur la Place d’armes, les tentes qui étaient exploitées par l’office de Tourisme, sont aujourd’hui démontées. Le château avait démonté les siennes dès décembre. Cette place retrouve ainsi un peu de sa dignité. Dans quelques jours commenceront les travaux en vue de l’installation de la statue de Louis XIV de Petitot et Cartelier dont la restauration a été financée par la Française des Jeux. Dès mon arrivée à Versailles, je m’étais engagé à trouver pour cette statue un site d’implantation convenable. C’est fait. Il va maintenant falloir rendre à toute la Place d’armes son éclat. Son état lamentable est désolant.
Jusqu’à présent l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles n’avait aucune responsabilité juridique sur cet espace. Les choses ont changé puisqu’un arrêté du 26 décembre 2008, publié au JO le 31 décembre 2008, lui a remis cet espace en dotation. Je considère désormais que la requalification rapide de cet espace est un objectif prioritaire pour l’Etablissement que je dirige. C’est la Place d’armes qui marque la rencontre du château, de son domaine et de cette ville de Versailles dont l’espace urbain est organisé autour de ce cœur vibrant qu’est le château où est née la monarchie absolue, et où elle est morte.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.