L’Etablissement travaille au projet de rédaction de la deuxième phase du schéma directeur des travaux à engager à Versailles. La première phase avait été lancée en 2003. Elle s’achèvera en 2012 avec la restauration complète du Grand Commun et l’aménagement définitif de l’aile Dufour qui abritera l’accueil du public, les services mis à sa disposition, son orientation vers les différentes parties du château ainsi que des espaces pour les expositions temporaires. La deuxième phase concernera massivement le château lui-même, c’est-à-dire le corps central et les deux grandes ailes du nord et du midi. Si elle bénéficiait d’un « tuilage » avec la première phase, elle pourrait commencer dès 2010 et s’achever en 2019. Il y aura donc du pain sur la planche, y compris pour mes successeurs.
A ces grands travaux s’ajoute, il convient de ne pas l’oublier, un train de « travaux d’entretien ordinaires » dont le montant, pour la première phase, se sera élevé à 36 M€, soit 22% du montant total des travaux effectués pendant cette période, travaux financés à 25% par l’établissement lui-même, les autres 75% provenant des subventions d’investissements de l’Etat au titre du « schéma directeur ».
Je lis dans le magazine d’information de la Ville de Versailles, « Versailles », au compte rendu de la séance du Conseil municipal du 26 mars 2009 les déclarations du Maire indiquant que « la Ville et le château se sont entendus pour :
- Une réouverture partielle de la Salle du Jeu de Paume, en passant par l’intermédiaire de l’Office du tourisme : avec le percement d’une deuxième porte dans la dite salle afin d’en augmenter la capacité d’accueil ;
- Le retour de la statue équestre de Louis XIV sur la Place d’Armes ;
- Le réaménagement de l’allée centrale du château, avec le démontage des guérites qui entravaient la perspective du château. »
Je comprends la satisfaction du Maire, le cher François de Mazières. En effet, toutes ces actions ont été financées intégralement par l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles, l’Office de tourisme ayant, ce qui est la moindre des choses, pris en charge le démontage des horribles tentes qu’il exploitait sur la Place d’Armes, face aux tentes symétriques que l’Etablissement a, de son côté, démontées à ses frais…
On aurait rêvé que la Ville de Versailles, qui gère l’exploitation du parking de la Place d’Armes depuis plusieurs décennies et en retire une recette annuelle significative, consacre une partie de cette somme à la requalification de ce site, qui en a bien besoin. Faisons un rêve… comme dirait Sacha Guitry.
Le site « le Louvre pour tous » s’engage dans un intéressant historique des conditions d’accès au domaine de Versailles et donc à ses jardins. Comme toujours dans ce que fait Bernard Hasquenoph, c’est sérieux et bien documenté. Je m’interroge cependant sur les conclusions qu’on pourrait tirer d’une telle étude. En déduire que « c’était mieux sous l’Ancien Régime que sous Aillagon » relèverait d’un raisonnement extensif qui ne prendrait pas en compte les réalités élémentaires suivantes :
- sous l’Ancien Régime, la sécurité du domaine et du château était assurée par un important dispositif militaire et policier, notamment garanti par la présence des régiments de gardes Suisses et de gardes Françaises,
- l’entretien du château et des jardins bénéficiait d’un considérable effectif de personnels divers dont une cohorte de jardiniers, permanents et journaliers, et de fontainiers. A plusieurs reprises dans l’histoire du château, la charge de cet entretien a d’ailleurs paru écrasante aux finances du Roi qui fut amené à prendre des mesures de simplification et même de fermeture de certains bosquets,
- les visiteurs des jardins et du parc étaient moins nombreux qu’aujourd’hui. Versailles était une petite ville, entièrement tournée vers l’activité du château. Tout autour, c’était la campagne. Paris était loin. Il n’y avait ni train, ni RER, ni tourisme de masse, national ou international…
Les données statistiques, humaines, sociologiques, financières qui caractérisaient la fréquentation des jardins ne peuvent donc pas, sans excès, être transposées d’un siècle à l’autre.
De toute manière, quel sens aurait cette invocation de l’Ancien Régime ? Faudrait-il considérer qu’il y avait là un temps béni et rétablir tout ce qui en faisait le caractère : les privilèges, la distinction des sujets selon l’ordre auquel ils appartiennent, les droits seigneuriaux, les aides, la gabelle, la torture, la peine de mort, les restrictions apportées au culte réformé, etc, etc ? Faudrait-il toujours brûler les chevaliers de la Barre et écarteler les Callas ? Faudrait-il interdire l’Encyclopédie ?
L’Ancien Régime a créé Versailles, en a développé la splendeur, a entretenu ce domaine (et les autres Domaines Royaux) au prix d’énormes prélèvements sur la richesse de la Nation, prélèvements dont chacun des trois Louis a, à un moment ou un autre, regretté l’ampleur (« j’ai trop aimé la guerre et les bâtiments… » dira Louis XIV en mourrant). Aujourd’hui, c’est légitimement aux citoyens et aux visiteurs à assumer la charge de l’entretien de ce patrimoine partagé, les citoyens par l’impôt qu’ils consentent à l’Etat, les visiteurs par l’acquittement d’un droit d’entrée. C’est sans doute parce que ma naissance fut modeste et ma vie parfois même démunie que je comprends bien cela et que je n’imagine pas, comme certains, que tout m’est dû, que rien n’a un coût et que c’est toujours aux autres seuls à faire des efforts pour ce qui est commun à tous et dont ils sont ainsi les bénéficiaires également.
Malgré le fait que la Place d'Armes ait été restituée au domaine du château de Versailles, il est fort regrettable que cette pollution visuelle qu'est le lucratif parking, ne disparaisse pas. Faute d'accord entre la mairie et l'établissement public du château.
Louis XIV trônera donc au milieu des voitures et des cars touristiques...
Rédigé par : Léonard | 06 mai 2009 à 21:03
Cher Monsieur,
L’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles est responsable du parking de la place d’Armes depuis le 1er janvier 2009. On ne peut régler en quatre mois ce qui ne l’a pas été en plusieurs décennies.
La bonne solution ce sera de créer un jour un parking souterrain mais cela suppose un investissement très coûteux qu’on ne trouve pas sous le sabot d’un cheval, même celui du roi…
Quoi qu’il en soit, la fonction de parcage doit être assurée sous peine de favoriser le parking sauvage dans les rues de la ville qui sont déjà saturées.
Cordialement.
Rédigé par : Jean-Jacques Aillagon | 07 mai 2009 à 13:06
Monsieur Aillagon, bonjour,
Votre blog étant un espace d’échanges et d’informations, mais ne sachant toutefois pas par quel biais vous informer de mon existence, je me permets de profiter d’un espace « commentaires » pour vous contacter.
Je suis en effet persuadée que ma démarche peut vous intéresser puisque j’ai spécialisé mon activité d’Artiste Illustrateur dans la mise en valeur du caractère historique des sites du patrimoine bâti, des paysages et des jardins, et rêve, vous l’aurez bien compris, d’œuvrer un jour pour le Château de Versailles et ses jardins en particulier.
Vous pourrez, au travers de mon site Internet, découvrir mon travail dont la dernière commande a été réalisée pour le Château des Ducs de Lorraine à Lunéville : http://francoise.girerd.free.fr , rubrique « Galerie » pour aller au plus court. Je vous demanderai juste un peu d’indulgence concernant le côté un peu flou de certaines illustrations, s’agissant (pour l’instant et pour Lunéville) de photos et non pas de fichiers numérisés en haute définition.
Ces dessins sont destinés à être reproduits sur différents supports qui seront mis en vente auprès des visiteurs du Jardin des Bosquets, avec notamment une carte pliable reproduisant la vue à vol d’oiseau de l’ensemble.
Consciente de la qualité, du talent et de l’excellence des personnages qui ont jalonné l’histoire et la construction de Versailles, c’est vraiment en toute humilité que je j’ose vous contacter, et espère avoir un jour l’honneur d’être sollicitée par vos Services.
Je vous prie d’agréer, Monsieur Aillagon, mes plus sincères salutations.
Françoise Girerd
Artiste Illustrateur
chemin de l'Hermitan
83310 COGOLIN
06 14 21 31 07
Rédigé par : Françoise Girerd | 27 mai 2009 à 12:55