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10 février 2011

Commentaires

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L'hôtel de la Marine est généralement présenté avec des inexactitudes historiques considérables, alors qu'il est un témoin exceptionnel de notre histoire. Entre autres inconvénients, ce manque de connaissances sérieusement établies fait que l'on confond très souvent ses salons redécorés au XIXe siècle avec les pièces exemplaires du XVIIIe siècle où l'on a établit des bureaux qui occupent des appartements datant de Louis XV et de Louis XVI. Le cloisonnement de pièces dessinées par Gabriel sur ses plans initiaux, pour servir au Garde-Meuble de galeries et de salles d'exposition, a permis de multiplier les petits bureaux ; ce qui autorise le ministère de la Défense à dénombrer 553 pièces (chiffre fantastique et presque incroyable) alors que des salles conçues par le premier Architecte de Louis XV sont partagées en une vingtaine de pièces et que des cloisons dressées dans les pièces de réception des appartements des officiers du Garde-Meuble les défigurent malgré que certaines aient conservé boiseries, huisseries, cheminée et trumeau. Non seulement ces "aménagements" dénaturent le plan de Gabriel, mais ils portent atteinte au caractère historique. Pour donner un exemple l'appartement de fonctions des ministres de la Marine, installé en bordure de la rue Royale de 1789 à 1801, est ainsi découpé bien qu'il ait été occupé par trois personnalités auxquelles ont été accordés les honneurs du Panthéon. On préfère dire que les procès-verbaux de l'exécution de Louis XVI ont été signés sur la grande loggia, plutôt que de désigner le lieu exact, pourtant bien connu des historiens. Et, l'ancien salon où s'est plusieurs fois réuni le Comité exécutif qui a gouverné la France à partir du 10 août 1792 compte ainsi pour trois pièces. etc. Autre exemple, on a laissé sans aucun entretien l'ancienne chambre du Directeur du Garde-Meuble, commissaire général de la Maison du Roi et premier valet de chambre de Louis XVI, pièce d'une célébrité internationale dont deux des dessus de porte (oeuvres de Ch. de La Fosse, intégrées aux boiseries) sont reproduits dans des livres d'art. Comment cela est-il possible ? Parce que elle est située au-dessus des remises à voitures et que cela n'a pas paru entrer dans "les parties nobles" de l'édifice. De la même manière une ancienne chambre dont les dessus de porte sont signés de l'un des Parrocel est devenue un obscur et subalterne bureau.

On répète que le Garde-Meuble de la Couronne était un lieu d'élaboration artisanale, en contradiction avec la vérité historique. On néglige aussi la place qu'a tenu le monument dans la préparation des découvertes maritimes du XIXe siècle et tout autant on oublie celle qu'il a eue dans l'histoire des sciences, depuis que l'abbé Bossut, maître de la science hydraulique et protecteur de Gaspard Monge, y a habité avant la Révolution jusqu'au jour où y ont été discutés les caractéristiques des navires à propulsion nucléaire, etc.
L'hôtel de la Marine, tout le monde en parle et bien peu de gens le connaissent vraiment.

Posted by: Jean Ducros

Cher M Aillagon , votre point de vue est plus que pertinent et je le partage totalement .
Concernant les bâtiments de l'ancien Domaine Royal qui doivent rester propriété de l'Etat , je trouve que le fait de mettre en vente les différents pavillons de chasse de Gabriel est fâcheux : certes l'ONF qui les gérait jusqu'ici ne les a pas bien entretenus durant de longues décénies , mais ces belles constructions aux intérieurs intacts qui ont connus les bottes de nos souverains et situées dans nos forêts domaniales méritaient mieux que d'être ainsi bradées pour probablement devenir des demeures d'émirs inaccessibles...

> Jean Ducros, Merci pour ces précisions. Cordialement

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